Abeti Masikini, vingt-quatre ans déjà après une carrière fulgurante

Mme Élisabeth Finant alias Abeti Masikini, son sobriquet de la scène, a été la première femme congolaise à s'imposer professionnellement dans le monde musical de la RDC dominé par des hommes, a déclaré, vendredi 29 septembre 2018, à l’ACP, Arthur Mutoka, ancien artiste-musicien de l’orchestre «les Redoutables» de cette vedette de la chanson congolaise.

Le musicien Mutoka qui l’a déclaré à l’occasion du 24ème anniversaire de sa mort, a souligné qu’Abeti reste pour lui, une figure marquante et un modèle d’émancipation de la femme dans la musique africaine contemporaine plusieurs années après sa disparition.

Selon Arthur Mutoka, plusieurs artistes talentueux sont passés par son école  « Les Redoutables », à savoir : Mbilia Bel, Lokua Kanza, Abby Surya, Malage De Lugendo et Tshala Mwana, influençant ainsi, un grand nombre de femmes africaines au travers son style de maquillage, de coiffure, son habillement et sa façon de chanter sur la scène.

Tantine Abetine, a-t-il poursuivi,  a produit ses premiers albums en 1973 avec des titres phares comme Mutotowangu, Bibile, Aziza, Miwela, Safari et Papy Yaka, permettant ainsi à son manager  Gérard Akueson de lui décrocher un contrat juteux à l'Olympia de Paris durant la même période avant même la sortie de son premier 33 tours.

En route vers la célèbre salle parisienne, elle proposera un spectacle intitulé Soleil à Dakar, au Sénégal devant le Président poète Léopold Sédar Senghor. «Les recettes de ce concert avaient été versées à la caisse d'aide aux populations victimes de la sécheresse dans ce pays», a révélé  Arthur Mutoka

Abeti Masikini, a-t-il rappelé, a attiré l'attention des critiques d’art par l'originalité de ses spectacles, grâce à son travail  et à ses nombreuses apparitions à la télévision avec son groupe.

En octobre 1974, elle partage la scène avec James Brown, Myriam Makeba à New York et avec Luambo Makiadi Franco au spectacle d'ouverture du combat de siècle Mohamed Ali contre Georges Foreman, au stade Tata Raphael de la Khetule à Kinshasa.

Par ailleurs, en 1975, Abeti sort son second album intitulé «La voix du Zaïre», L'idole de l'Afrique avec des titres tels que: Likayabu, Yamba Yamba, Kiliki Bamba, Nakupenda, Ngoyaye Bella Bellow. A cet effet, sa popularité surtout en Afrique de l'Ouest ne sera plus à démontrer et sa prestation marquante à l'Olympia en 1973, lui vaudra une seconde invitation pour deux soirées en avril 1975.

Née le 09 novembre 1954 à Kisangani dans la province de la Tshopo, en République démocratique du Congo, Abeti Masikini est morte d'un cancer le 28 septembre1994 à Villejuif, en France. Le guitariste Abumba, véritable virtuose, jeune frère d’Abeti Masikini déjà décédé, avait aussi évolué dans l’orchestre «Les Redoutables».