Politique
Il n’était pas à l’avantage de la Majorité au pouvoir de voir l’Opposition se mettre d’accord pour désigner un candidat commun. Pourtant, dimanche dernier à Genève (Suisse), sept leaders de l’Opposition sont parvenus à mettre de côté leur passion en se choisissant celui qui portera les couleurs de l’Opposition en décembre prochain. Mais, 24 heures après, tout a basculé. Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ont fait volte-face en retirant leur signature, sous la pression, disent-ils, de leur base. Une main noire est passée par là.
Quelques heures seulement après la désignation, à Genève en Suisse, du candidat commun de l’Opposition à la présidentielle du 23 décembre prochain, des dissensions ont été enregistrées au sein de l’UDPS de Félix Tshisekedi et de l’UNC de Vital Kamerhe. Des analystes se perdent en conjectures. Certains n’hésitent pas à y voir une main noire qui travaille dans l’ombre pour diviser davantage l’Opposition.
Premier parti de l’Opposition, l’UDPS n’a pas échappé à la règle. Dès l’annonce des conclusions de Genève désignant Martin Fayulu, le siège de l’UDPS était en ébullition. Lundi matin, c’était le paroxysme. La scène de révolte a également atteint l’UNC de Vital Kamerhe.
Quelle est donc cette main invisible qui a gagné les incidents de lundi, aussi bien à l’UDPS qu’à l’UNC ? À première vue, on se rend compte que le pouvoir a sérieusement infiltré ces deux partis, dits de l’Opposition. Ce sont des partis pris en otage par les services des renseignements qui, une fois, ont tiré les ficelles depuis dimanche soir pour ameuter leurs partis. Si non, on ne saurait pas expliquer leur revirement spectaculaire.
Depuis un temps, tous ne juraient cependant que par l’unité de l’Opposition autour d’un candidat commun en vue de maximiser les chances de succès en décembre prochain. À Genève, les sept leaders sont parvenus à un compromis. Curieusement, loin de jubiler, on a plutôt assisté à des scènes de protestation.
Que prônent finalement l’UNC et l’UDPS ? Vont-ils encore lancer un nouvel appel à la candidature commune de l’Opposition ? On perd finalement son latin.
Des observateurs avertis de la scène politique s’accordent pour dire que les services ont travaillé au corps les partisans de l’UDPS et de l’UNC. Le revirement sans pareil de leurs leaders, après leur signature de Genève, n’est pas le fait du hasard, s’accorde-t-on à dire. Il y a bel et bien anguille sous roche. On est bien en face d’une manipulation planifiée en haut lieu.
Malheureusement, c’est l’Opposition qui en sera la grande perdante. En se laissant entraîner par un pouvoir qui craint une union de l’Opposition, l’UDPS et l’UNC se sont compromis. Ils viennent de participer à la mise en œuvre de la stratégie du FCC de gagner à tout prix les élections de décembre prochain.
L’UDPS et l’UNC répondront un jour de leurs actes devant l’histoire, clame-t-on dans l’opinion. En réalité, la main noire des services est passée par là.
Genève : un succès éphémère
À cinq semaines de la présidentielle, prévue concomitamment avec les législatives et les provinciales, les principaux leaders de l’Opposition sont parvenus, contre toute attente, à désigner un candidat commun qui portera les couleurs de l’Opposition pour la course à la magistrature suprême.
Déjouant tous les pronostics, c’est tard dans la nuit du 11 novembre dernier, loin des terres congolaises, à Genève en Suisse, que ceux-ci ont porté leur dévolu sur le leader de la Dynamique de l’Opposition et président de l’ECiDé, Martin Fayulu Madidi.
Au QG de l’UDPS, des militants se sont mobilisés en masse pour contester la désignation de Martin Fayulu.
S’adressant à la base du parti, lors du soulèvement de lundi, le secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund-A-Kabund, a indiqué que « l’UDPS rejette avec force cette désignation. Notre machine politique a fait 40 ans de lutte. Beaucoup sont morts, nous ne pouvons pas accepter la blague de Genève. Nous donnons à notre président 48h de retirer sa signature. Qu’il rentre vite au pays pour sa campagne. Nous ne voulons pas de boycott. Nous irons aux élections avec ou sans machine à voter. Je ne fais pas la polémique. Je fais la politique. On ne peut ni vendre ni acheter l’UDPS. Nous ne sommes pas la Ceni ou la DGM pour empêcher le retour de quelqu’un ou son invalidation ».
Même son de cloche du côté de l’UNC de Vital Kamerhe. Dans une déclaration, des jeunes de cette formation politique ont donné un ultimatum de 48 heures à Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi pour se détourner de l’accord de Genève.
« Martin Fayulu est un opposant mais face aux enjeux de l’heure de l’heure, il n’a pas le poids politique. Nous demandons aux présidents Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi de se mettre d’accord et sortir un candidat commun entre les deux selon les attentes du peuple », peut-on lire dans cette déclaration lue par Sele Yemba, membre de l’UNC, dont une copie est parvenue au Potentiel.
Cependant, il sied de préciser que des cas de casse ont été enregistrés au siège de l’UDPS. Des altercations ont été également signalées, sur l’avenue de l’Enseignement à Kinshasa, entre les militants de l’UNC et ceux de l’Ecidé, paralysant ainsi pendant quelques temps, la circulation sur cette grande artère qui abrite plusieurs sièges des partis politiques.
Par ailleurs, au Sud-Kivu, quelques partisans de l’UNC Bukavu ont fait un sit-in pour contester le choix de Martin Fayulu comme candidat de l’Opposition à la présidentielle. Organisé à la permanence du parti, le sit-in a rassemblé des dizaines de militants de l’UNC qui prônent la désignation de Vital Kamerhe comme candidat commun de l’Opposition à la présidentielle du 23 décembre prochain.
Venus de différents coins de la ville de Bukavu, les sympathisants de l’UNC s’opposent à la désignation de Fayulu, censé représenter l’Opposition à la prochaine présidentielle.
« Nous rejetons en bloc et nous ne sommes pas concernés par les conclusions du conclave tenu à Genève par les 7 leaders de l’Opposition désignant Martin Fayulu comme candidat commun. Cette décision ne nous concerne pas. Le choix de Fayulu ne reflète pas la logique de la démocratie ni le symbole de la force de l’Opposition congolaise », a déclaré Kake Bulindi, président de la Ligue des jeunes de l’UNC/Sud-Kivu, largement relayé par des médias.
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