Monde
Le « shutdown » frappe les Etats-Unis depuis ce samedi 22 décembre. En cause, l’impasse autour du financement du mur à la frontière avec le Mexique. Donald Trump compte bien honorer cette promesse de campagne, mais se heurte au refus persistant des démocrates.
Le feuilleton dure depuis la campagne présidentielle de 2016 et l’obsession de Donald Trump de stopper l’immigration massive aux Etats-Unis. La construction d’un mur à la frontière avec le Mexique hante toujours l’esprit de l’actuel président. Il faut dire que 78 % de ses électeurs tiennent à cette promesse de campagne.
Cinq milliards réclamés par Trump pour le mur
Pourtant le projet du président est contrarié par le Congrès. Cette mesure sécuritaire, d’abord vue comme farfelue, est devenue le point d’orgue de l’affrontement entre républicains et démocrates.
Le président américain réclame une enveloppe de 5 milliards de dollars. Les démocrates, en nombre suffisant au Sénat, s’y opposent fermement. La construction totale pourrait coûter plus de 25 milliards de dollars. Résultat : « le shutdown », l’administration se trouve en partie paralysée alors que 400 000 fonctionnaires sont concernés.
Le président et les démocrates toujours en négociation
Alors que l'administration est bloquée, le président américain annonce sur Twitter : « Nous négocions avec les démocrates sur la sécurité aux frontières dont nous avons absolument besoin (gangs, drogues, trafic d'êtres humains et plus) mais ça pourrait durer longtemps. »
Une marge de négociations semble en effet exister si, à défaut des 5 milliards, un montant substantiel est consacré à la sécurité aux frontières. Le sénateur républicain James Lankford s'est montré optimiste samedi matin. Ce shutdown « sera court », car les deux camps ne sont « pas si éloignés », a-t-il dit sur Fox News.
Mais ce genre de plan avait déjà été validé cette semaine par Donald Trump, et il avait provoqué une telle tempête parmi ses supporters que le président avait finalement fait machine arrière, rappelle notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier.
La question se pose aujourd'hui de savoir ce que le président serait prêt à accepter, même si le calendrier ne lui est pas favorable. Les démocrates récupéreront la majorité à la Chambre début janvier, et en attendant, ce sont les congés de fin d’année, beaucoup d’élus sont rentrés chez eux, tout en sachant qu’ils peuvent être convoqués à tout moment.
■ Conséquences
Il s’agit cette fois-ci d’un « shutdown » partiel. Certaines administrations fédérales ferment, mais pas celles dont les budgets ont déjà été financés. Des ministères aussi importants que la Sécurité intérieure, la Justice, les Transports ou le Trésor resteront portes closes. Au total un tiers des fonctionnaires, soit 800 000 agents fédéraux sont concernés. La moitié devra restée à la maison, en congé sans solde, l'autre moitié travaillera et ne touchera un salaire que lorsqu'un accord pour sortir du shutdown sera trouvé.
Les ministères ne sont pas les seuls touchés, il y aussi les monuments et les parcs nationaux. Les parcs resteront ouverts, mais avec des activités possiblement réduites. La célèbre Statue de la Liberté, elle, pourra accueillir des visiteurs grâce au financement de l'Etat de New York.
Durant ce « shutdown », les administrations jugées essentielles continueront de fonctionner normalement : la météo nationale, la sécurité des prisons ou le contrôle aérien. Les vols aux Etats-Unis seront bien assurés, en cette période de fêtes de Noël.
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Un prototype du mur anti-migrants à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, à Tijuana le 26 octobre 2016.