Politique
Il croyait bien faire lorsqu’en prêtant serment, le jeudi 24 janvier dernier, il annonçait la mise en œuvre des mesures de décrispation politique au terme desquelles les prisonniers politiques dont certaines figures emblématiques de l’Opposition continuent encore jusqu’aujourd’hui à croupir sous le contrôleur de leur geôlier ou à trimbaler en dehors du pays comme exilés. Pris au mot, Félix Tshisekedi sera jugé à la pièce. Mais, combien de temps lui faudra-t-il ?
Du côté de Moïse Katumbi Chapwe, la matérialisation d’une telle promesse devrait, en tout cas, figurer parmi les priorités des priorités de sa mandature dont le bail au Palais de la Nation court depuis ce jour-là.
Et, puisque Kabila ainsi que la plupart de ses principaux colistiers avaient acquiescé ce discours d’investiture, tel qu’il avait été prononcé, toute la responsabilité revient à Félix Tshisekedi de passer aux actes.
Francis Kalombo, s’exprimant à ce sujet, dit s’en remettre, à la fois, à la sagesse du tout nouveau président de la république et de Joseph Olenghankoy, le président du Conseil national de suivi de l’accord de la Saint Sylvestre.
Dans la foulée, bien d’autres cas sont évoqués. Les têtes de Diomi Ndongala Eugène, Franck Diongo, Firmin Yangambi sont autant réclamées qu’elles devraient également être intégrées dans l’optique de la même démarche dont la solution est attendue d’urgence.
Pour les affidés des concernés, ce serait le premier test grandeur nature qui départirait Félix Tshisekedi des anciennes méthodes de gestion de la vie politique du pays, après que Joseph Kabila, faisant sienne, la traduction dans les faits du principe sacro-saint de l’alternance politique démocratique, lui a transmis, en dépit de toutes critiques acerbes, les fanions du pouvoir d’Etat en RDC.
Ils sont nombreux, voire des milliers de personnes qui attendent du nouveau président de la république, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, des signaux clairs en direction de ses anciens compagnons de lutte politique restés jusqu’ici en prison ou exilés politiques.
Les sociétaires d’Ensemble pour le changement dont la plupart œuvrent aujourd’hui sous la bannière de Lamuka ne demandent pas mieux que d’ouvrir les vannes de l’action politique, pour faciliter le retour au pays de leur leader préféré. Des appels lancés de l’autre côté, bien loin des terres bénies du Congo-Kinshasa, à partir de l’Hexagone, sont multiples. Kalombo Francis qui s’illustre depuis un certain temps comme l’une des voix autorisées ne s’en offusque pas lorsqu’il s’agit d’en appeler au sens de responsabilité de Félix Tshisekedi pour obtenir la levée, sans plus tarder, de toutes les entraves, pour ne pas parler de barrières, érigées autour du dossier de M. Katumbi.
Tout récemment encore, Franck Diongo, dans un court message intercepté sur son mur Facebook, exigeait de Félix Tshisekedi, la grâce présidentielle endéans les trois premiers mois de son entrée en fonction.
Au cas contraire, précisait-il, il déciderait de rester en prison jusqu’à l’épuisement de sa peine. D’aucuns, réagissant à cet appel de Diongo, ont même parlé d’un chantage. Tandis que d’autres, au regard plutôt nuancés, recommandent à Félix Tshisekedi de ressasser les dispositions de l’Accord de la Saint Sylvestre dont il fut, lui-même, signataire en tant que président du rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement, peu avant qu’Etienne Tshisekedi, son père, n’ait cédé aux caprices de cette terrifiante embolie pulmonaire, le 1er février 2017.
Cet Accord qui, en son temps, posait la problématique de la transition avant la tenue des élections, préconisait, entre autres, la décrispation comme l’une des mesures essentielles à la dépollution de l’atmosphère politique en vue d’accroître les chances de réaliser le consensus et l’inclusivité sans lesquelles, la paix sociale et la stabilité institutionnelle ne sauraient être qu’un pur leurre. Conclu sous la bénédiction des évêques, le 31 décembre 2016, cet Accord qui projetait le pays vers des élections libres, transparentes et démocratiques, proscrivait, en même temps, l’exclusion car elle était considérée comme la racine de tous les maux.
Félix Tshisekedi, arrivé aux commandes de l’Etat, après tant de sacrifices, ramera-t-il à contre-courant de l’histoire ? Même si la question reste posée, il n’en demeure pas moins qu’il fasse amende honorable à la longue et vielle de l’UDPS, 37 ans, dont la démocratie aura été, des décennies durant, l’une des clés de voûte de son essence sociétale.
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