Monde
Le président américain, qui reçoit Benjamin Netanyahu dans quelques jours à Washington, rompt avec la ligne diplomatique américaine et internationale.
Un tournant. Le président américain Donald Trump s’est prononcé jeudi en faveur de la reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, une décision en rupture avec la position des Etats-Unis et de la communauté internationale depuis des décennies.
Israël a conquis une grande partie du Golan, soit 1 200 km2 en terres syriennes, en 1967 lors de la guerre des Six Jours et l’a annexée en 1981, mais la communauté internationale n’a jamais reconnu cette annexion.
« Après 52 ans, il est temps pour les Etats-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, qui a une importance stratégique pour l’Etat d’Israël et la stabilité régionale », a tweeté le président américain au moment où son chef de la diplomatie Mike Pompeo se trouvait à Jérusalem.
En août dernier, la Maison Blanche avait refusé d’ouvrir ce dossier. « De toute évidence, nous comprenons qu’Israël revendique les hauteurs du Golan - nous comprenons leur position - mais la position des États-Unis n’a pas changé pour le moment », affirmait en août John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.
En août il n’en était pas question
Quelque 23 000 Druzes apatrides vivent sur ce territoire dans des villes et villages entourés de colonies comptant environ 20 000 Israéliens.
« Merci président Trump ! Nous n’avons pas meilleur ami que lui », a immédiatement tweeté Benjamin Netanyahu après l’annonce, louant le « courage » du président qui a déjà reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël. « Le président Trump vient d’écrire une page d’histoire », a-t-il insisté lors d’un dîner avec Mike Pompeo. Dans sa déclaration, Netanyahu a jugé cette décision d’autant plus importante qu’elle intervient au moment où « l’Iran cherche à utiliser la Syrie comme une plateforme pour détruire Israël ».
Au pouvoir depuis 2009, Netanyahu, qui se rend à Washington en début de semaine prochaine, est en pleine campagne électorale pour sa réélection. Chaque signe de sa proximité avec Trump lui sert d’argument pour pousser ses pions. Empêtré dans des accusations de corruptions, qu’il dément, le chef du gouvernement israélien mène une course disputée pour le scrutin du 9 avril.
Colère de la Syrie
Dans son rapport annuel sur les droits humains dans le monde, publié il y a dix jours, Washington avait pris soin de ne plus parler du Golan syrien comme d’un territoire « occupé par Israël », signe interprété par nombre d’observateurs comme l’annonce d’un changement de pied à venir.
Sa décision a suscité des réactions plus contrastées aux Etats-Unis. Leon Panetta, ancien chef du Pentagone, a ainsi déploré que le président américain « tweete une annonce qui n’a pas été débattue avec nos partenaires internationaux et à l’ONU ». Robert Malley, président du Crisis Group et ancien conseiller de Barack Obama, a critiqué pour sa part une décision « éminemment politique », prise « au mépris du droit international » et dont le timing vise clairement à « aider Netanyahu sur le plan électoral ». Ce que Trump, sur Fox Business Network, a démenti. « Cela ne m’a même pas traversé l’esprit ».
La Syrie a elle exprimé sa colère vendredi. « La position américaine sur la partie occupée du Golan syrien reflète clairement le mépris des Etats-Unis pour les règles internationales et leur violation flagrante du droit international », a déclaré une source du ministère des Affaires étrangères syrien. Pour le régime, les déclarations du président américain « confirment une nouvelle fois le parti pris aveugle des Etats-Unis en faveur de l’occupation sioniste et leur soutien à cette attitude agressive » (des Israéliens). Mais « les déclarations du président américain et de son administration ne changeront rien au fait que le Golan est et restera arabe et syrien », a martelé le ministère.
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Sur le plateau du Golan, gardé par l’armée israélienne, une signalisation indique les distances avec Jérusalem, Damas, Amman et Bagdad. AFP/Jalaa Marey (ARCHIVE)