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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Style et Beauté

Dolce & Gabbana fait école

2019-07-04
04.07.2019
2019-07-04
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Pour pallier le manque de main-d’œuvre qualifiée, la maison italienne a créé il y a sept ans sa propre école où sont enseignés coupe, patronnage, repassage, couture, broderie… Reportage en Lombardie dans cette « fabrique d’artisans ».

A une demi-heure en voiture au nord de Milan, la ville de Legnano est aujourd’hui moins connue pour l’opéra que Verdi consacra à la bataille dont elle fut le théâtre en 1176… que pour son « outlet » Dolce & Gabbana. Si ce magasin d’usine s’est installé là, c’est que la commune – dont les liens avec l’industrie textile remontent au XIXe siècle – héberge aussi l’un des sites de production et de logistique les plus importants de la célèbre marque italienne. Un grand bâtiment carré à l’esthétique minimaliste nineties un peu froide qui tranche avec l’ultra-féminité glamour, la sensualité sicilienne, la dentelle et les grandes fleurs colorées que l’on associe sans trop d’effort à la marque.

Derrière les vitres noires de la façade, dans les gigantesques étages, sur de vastes plateaux, tournent des centaines de machines à coudre, roulent les portants chargés de vêtements, chauffent les ordinateurs sur lesquels les modélistes traduisent – en robes et vestes prêtes à porter – les dessins de Domenico Dolce, Stefano Gabbana et de leur studio de création, basés pour leur part en plein cœur de Milan.

Alentour, les entrepôts reliés au bâtiment central sont le théâtre d’un ballet incessant de véhicules et de personnels qui chargent et déchargent des vêtements, des rouleaux de tissus, des accessoires textile en tout genre.

« Fabrique de glamour »

Parce qu’on y réalise la confection de prototypes et d’échantillons qui servent pour les défilés ou les séances photo des magazines par exemple, mais aussi le contrôle qualité de toutes les matières premières (tissus, boutons, rubans…) avant leur envoi dans les différentes manufactures, le site de Legnano est pour Dolce & Gabbana un maillon essentiel de sa chaîne de production. Mais c’est aussi, depuis 2012, un lieu de formation qui propose à ses élèves une immersion totale au cœur de sa « fabrique de glamour »…

C’est plutôt rare qu’une marque, à l’échelle seule de son nom et non de celui d’un groupe, prenne sous son aile et à l’intérieur même de son site de production de futures couturières. Et leur enseigne le b.a.-ba du montage d’une poche cavalière ou d’une fermeture Eclair invisible… Le luxe a souvent pris le parti ces dernières années de concentrer ses efforts de sauvegarde et de transmission sur les métiers très spécifiques du cuir, qui touchent au secteur économiquement fort des accessoires, ou sur ceux propres à la haute couture comme la broderie.

Pour lutter contre le manque de renouvellement de la main-d’œuvre qualifiée, Dolce & Gabbana a créé il y a sept ans sa propre école, baptisée « Botteghe di mestiere », une « fabrique d’artisans », où tous les gestes qui servent à confectionner un vêtement sont enseignés : coupe, patronnage, repassage, couture, broderie, etc. « On donne la possibilité à des élèves de se frotter concrètement à ce qui risque de devenir le job de leur vie », explique Elsa, membre de l’équipe de production.

Il faut deux ans aux élèves, à raison de huit heures de travail par jour, pour acquérir les compétences théoriques et pratiques ainsi que les « valeurs maison », partie non négligeable de la formation à en croire le personnel encadrant.

Savoir coudre un Zip sur un pantalon est une chose, mais « apprendre l’amour du travail manuel, la temporalité propre à la création de mode, et comprendre ce qu’est la vie quotidienne d’un atelier de confection nécessitent une immersion complète, poursuit la jeune femme qui assurait pour nous ce jour-là la visite de l’usine. Vivre au sein de cet environnement professionnel qui ne ressemble en rien à un bureau permet aussi d’intégrer les règles élémentaires quant au comportement et à l’attitude à adopter dans un atelier de production. On ne trouve pas ça dans les livres ».

Faire et défaire

Sur les six dernières années, 106 participants ont pu bénéficier de ces cours dispensés par l’école Dolce & Gabbana. La griffe a ouvert, après Legnano, trois autres Botteghe di mestiere au sein d’autres sites de production, à Vaprio d’Adda et Sarmeola di Rubano, en 2013 et 2014, puis à Lonate Pozzolo, en 2018, avant Padoue, peut-être bientôt, pour les techniques « tailleur masculin ».

A Legnano, les « cours » sont dispensés par l’incroyable Guisi. Employée pendant trente ans dans les ateliers de la griffe, elle s’est vu proposer ce poste de professeure, et s’est attelée à la tâche avec un professionnalisme et une empathie qu’elle ne se soupçonnait même pas…

« On peut vouloir de tout son cœur fabriquer des vêtements sublimes et s’apercevoir finalement qu’on n’en a pas du tout les aptitudes. Le professeur ne fait pas que transmettre, il doit aussi détecter cela : voir si une personne a bien toutes les qualités physiques et psychologiques pour exercer et progresser dans ce métier, dit-elle. Pendant des années, je n’ai été responsable que de moi et du travail que je produisais, c’était plus simple ! J’adorais ce que je faisais, mais apprendre aux autres, encourager, soutenir, engage au-delà de sa personne : je me suis découvert une passion pour ces jeunes filles et pour l’enseignement lui-même ».

Pour Dolce & Gabbana, ce vivier de nouveaux talents formés aux bonnes pratiques et techniques de la maison constitue une occasion unique en termes de recrutement puisque ces employés en puissance connaissent déjà ses exigences. A la fin du cursus, 60 % des élèves sont embauchés par la maison. En apprentissage d’abord, puis comme « couturier/tailleur junior ». Pour le moment, la majorité des étudiants passés par l’école sont… des étudiantes.

Et cette génération, de Milan à Paris, se rêve plus facilement « designer » que « petite main ». Le jour de notre visite, dans une ambiance studieuse, penchées sur leur ouvrage, une dizaine de jeunes femmes – nez percé, bras tatoués, eye-liner au cordeau, cheveux colorés – reproduisent encore et encore les mêmes gestes, appellent Giusi à la rescousse, font et défont, jusqu’à pouvoir présenter un résultat qui obtiendra l’assentiment de leur aînée.

« Le bon choix de vie »

Clarissa a 19 ans. Elle raconte que, depuis qu’elle est enfant, elle ressent une inclination naturelle pour la création et la mode, mais que sa grand-mère, qui cousait si bien, est morte avant de pouvoir lui transmettre ce qu’elle savait. En 2018, après son école de design, elle a, comme la plupart de ses camarades, postulé spontanément pour intégrer l’un des Botteghe di mestiere de Dolce & Gabbana, puis passé l’entretien qui permet de mesurer la motivation, le niveau et l’habileté des candidats, et qui constitue la seule épreuve de sélection pour intégrer la formation.

Clarissa aime son groupe, ici à Legnano, solidaire dans l’apprentissage. Elle admire les compétences et la sagesse de sa tutrice, et affirme surtout : « C’est ici que j’ai compris que j’avais fait le bon choix de vie. Je n’avais jamais éprouvé cette certitude quand j’étais dans mon école de design. »

Giorgia a dix ans de plus mais fait le même constat, elle qui, après son diplôme de « fashion designer », a travaillé deux ans dans une petite entreprise de chemiserie masculine. « Ici, je progresse énormément. J’apprends tout, j’emmagasine des savoir-faire incroyables et j’apprends la patience. On est tellement concentrées parfois que cela ressemble à de la méditation. Rien n’existe plus autour car il faut faire attention. Sur beaucoup de tissus, on ne peut pas revenir en arrière. Si on rate, c’est perdu… Mais je m’accroche. Mon but est de devenir la meilleure et, évidemment, de pouvoir rester travailler ici. »

Couturière, en 2019 ? L’entourage des étudiantes est souvent surpris par ce choix mais toujours curieux. Ce « métier de mamie » les intrigue finalement, lui qui touche du doigt un univers féerique de luxe et de beauté et qui parvient à passionner celles qui l’exercent.

Et, surtout, qui permet de travailler. Un atout non négligeable pour une génération confrontée, au moment de l’orientation professionnelle, en Italie comme ailleurs, au chômage et à la quête de sens.


Le Monde / MCP, via mediacongo.net
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