Economie
Les dépenses publiques sans contrôle et l’évasion fiscale : voilà les deux fléaux qui précipitent la RDC vers la faillite et à être déclarée non éligible pour le financement du Fonds monétaire international. Le fonds monétaire international « FMI » a passé en revue l’économie congolaise en vue d’évaluer la solvabilité de la RDC et sa capacité à honorer ses engagements financiers vis-à-vis des institutions du Bretton Woods.
Le rapport officiel de cette mission de 15 jours effectuée à Kinshasa et à Lubumbashi, devra être présenté en fin août 2019. Mais les premières impressions de Monsieur Philippe Egoume représentant du FMI en RDC sont catastrophiques : la RDC est au bord de la faillite, à la fois sur le plan économique que politique. Le FMI risque de décliner la demande de financement de la RDC formulée verbalement par le Président Félix Tshisekedi à l’occasion de son récent séjour aux États-Unis.
Selon Monsieur Egoume, les recettes fiscales congolaises avoisinent les 9 % du PIB. Même les pays les plus pauvres en Afrique réalisent plus des recettes fiscales que la RDC. Le secteur minier, à lui seul, peut générer cinq fois plus des recettes que celles déclarées dans le trésor public.
Nous sommes donc en présence d’une situation de détournement de fond teintée d’un climat de corruption généralisée au sein de la RDC. Voilà qui confirme la thèse selon laquelle plusieurs taxes, impôts et redevances prélevés sur les exploitants pétroliers et miniers seraient directement encaissés par les services privés du président de la République et affectés à des activités familiale et personnelle.
Comment augmenter les recettes fiscales en RDC ? Sur ce point, le FMI a formulé quelques recommandations à la RDC qui devront être mises en application avant d’envisager un éventuel partenariat de financement, car disons-le clairement, la RDC n’est pas éligible à un quelconque financement selon les premières impressions du FMI. Il s’est avéré que la RDC génère beaucoup de recettes capables de subvenir convenablement aux besoins du peuple Congolais, mais ces recettes sont systématiquement détournées par des responsables politiques et administratifs de manière égoïste.
Contrôle des dépenses publiques et problème de gouvernance
Le FMI a également plaidé pour que l’Assemblée nationale joue son rôle dans le contrôle des dépenses publiques, presque inexistant. Ceci concerne notamment le premier trimestre 2019, où le nouveau régime politique s’est déployé et s’est acharné sur le trésor public tout en se permettant des dépenses folles et égoïstes sans contrôle.
Le retard de la formation du Gouvernement et la crise politique que traverse la RDC contribuent, dans une certaine mesure à discréditer le pays vis à vis des institutions de Bretton Woods. Reste à savoir si les nouvelles autorités auront la volonté et les moyens de mettre en œuvre les réformes suggérées, dans la configuration actuelle où l’ancien régime conserve d’importants leviers, et alors que le patron de l’entreprise minière GECAMINES, Albert Yuma, dont la gestion a été décriée par plusieurs organisations anti-corruption, vient d’être reconduit à son poste.
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