ESURS : l’INA menacé de déguerpissement !

Jusqu’à preuve du contraire, l’Institut National des Arts est locataire. Le bâtiment qui abrite les petits auditoires et quelques bureaux administratifs appartient à la famille Litho. Au moment où nous mettons sous presse, les héritiers Litho menacent de récupérer leur immeuble pour un autre usage. Ainsi, le Directeur général de l’INA vient de lancer un appel aux personnes de bonne volonté de venir à la rescousse de son école qui est à la quête de financement pour construire son propre bâtiment, à Kinshasa.

L’INA subit des pressions d’expropriation provenant de multiples sources. En effet, il y a 27 ans que cet établissement d’enseignement supérieur occupe ce bâtiment, après avoir été déplacé en 1987, de l’endroit où est érigé actuellement  le stade de Martyrs à Kinshasa.

L’INA a tenté mainte fois de construire dans ses deux  propres sites, au quartier Mombele à Limete et au terrain Tembe na tembe, derrière la cathédrale Protestante à Lingwala. Mais, ce projet n’a pu être matérialisé.

Amal Kharrat De Clerq, cinéaste belgo-libanaise, apprend-on, est très touché par la situation que traverse la grande école de formation des artistes, en RDC. Ainsi, il n’a trouvé mieux que de soutenir l’INA dans sa lutte, si ce n’est, qu’à travers son film documentaire intitulé « L’Institut National des Arts, demain… ». Ce film de 55 minutes, selon sa réalisatrice, veut traduire le souci majeur des étudiants de cet établissement, qui est celui d’étudier dans de bonnes conditions. Surtout, de quitter les petites salles de cours, comparées ici à des chambres d’hôtel. Ils ont besoin de bâtiments aérés pouvant les aider à bien suivre les cours. C’est le cas des étudiants de l’option Art dramatique qui, de temps à autre, recourent à la salle du jardin zoologique pour faire la pratique. Et cela faute d’espace. Ils ont du mal à se concentrer, a déclaré le DG, en regrettant que les élèves étudient dans des mauvaises conditions  qui ne leur permettent pas de s’inspirer, ni de faire la promotion des arts. 

Il est nécessaire de préciser que l’INA est le seul Institut du genre (des musiques, danses…) en Afrique centrale. C’est pourquoi, les étudiants de l’INA Kinshasa ne veulent pas le perdre. Ils invitent les autorités habilitées de faire mieux pour préserver les talents et  l’éducation de jeunes de l’Afrique Centrale.