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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Société

Kin-la-poubelle : des leçons pour changer

2014-09-18
18.09.2014 , Kinshasa
Société
2014-09-18
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« Mens sana in corpore sano », disait Juvénal dans ses maximes. La RDC se trouve à un tournant décisif de son histoire, elle qui entend mettre le cap sur l’émergence à l’horizon 2030. Mais avec quelles populations peut-elle réussir un tel pari dès lors que les Congolaises et Congolais dans la majorité ne parviennent pas à satisfaire leurs besoins élémentaires et vitaux en termes de soins médicaux, restauration, logement, transport, eau potable, électricité, enseignement, etc.

La saison sèche est en train de tirer sa révérence au profit de la saison des pluies. Pour le commun des mortels, la saison sèche ayant été empreinte d’une grande fraîcheur, le dernier trimestre risque d’être fortement arrosé. Certes, bon nombre de personnes appellent de tous leurs vœux l’arrivée des pluies pour une bonne croissance des cultures diverses, une navigation aisée sur les cours d’eau, une meilleure exploitation des turbines pour la production de l’électricité, un captage de quantités plus importantes d’eau aux stations de stockage de la Regideso, une plus grande opportunité pour le remplissage des bassins de rétention d’eau, la constitution des provisions ménagères dans plusieurs coins où l’accès à l’eau potable relève d’une gageure, etc.
         
Une autre frange aussi importante des habitants de Kinshasa craint cependant la période des pluies comme la peste. Dès que les nuages s’amoncèlent dans le ciel, le cœur se met à battre la chamade. Les raisons sont multiples et variées. Kinshasa s’est développé de manière fulgurante et désordonnée. Le pouvoir public n’a pas pu anticiper,  ni encadrer les populations dans l’occupation des espaces verts. Il s’en est suivi la prolifération des constructions anarchiques. Les unes ont été érigées sur des sites érosifs. Les autres dans le lit des rivières dont les débordements pendant la période des crues causent souvent beaucoup de dégâts matériels ainsi que des pertes en vies humaines.
         
Dans plusieurs quartiers où les normes urbanistiques sont reléguées aux oubliettes, les habitants créent eux-mêmes les conditions propices pour se faire sanctionner par la nature. Comme ils gèrent mal leurs déchets en les déversant dans les caniveaux, égouts et ruelles à leur portée sans s’imaginer un seul instant des effets collatéraux de leurs actes inciviques, les trombes d’eau libérées par les pluies torrentielles débordantes emportent tout sur leur passage : mobiliers, appareils électroménagers, ustensiles de cuisine, vêtements, etc. Les conséquences sont inévitables, des éboulements par-ci, des arbres déracinés par-là, des murs écroulés, des toitures éventrées, des câbles électriques sectionnés menaçant d’électrocution des centaines de vies humaines à la ronde… Tel est le sinistre tableau après les fortes pluies à Kinshasa.
Un autre danger permanent qui guette les Kinoises et les Kinois se constate au niveau des travaux inachevés sur les grandes artères de la ville. Quand on sait que les intempéries sont allergiques aux travaux inachevés, il y a à craindre des dégradations très prononcées et la remise en question totale des ouvrages dans la plupart des chantiers à ciel ouvert où se trouvent embourbées plusieurs sociétés chargées de réhabiliter la voirie et le drainage.

Dépistage précoce des maladies
         
La saison des pluies a sa cohorte de problèmes divers aux effets dévastateurs surtout sur le plan de la santé. La malaria décime chaque année des milliers de personnes de tous les âges dans la ville de Kinshasa. Le système sanitaire national, et ceci n’est un secret pour personne, accuse de sérieuses défaillances. Le maintien en bonne santé des forces vives de la nation dans tous les secteurs d’activités exige la mise en œuvre d’une politique volontariste de prise en charge correcte des soins de santé à tous les diapasons aussi bien au niveau de la pédagogie, de la prévention, du traitement des maladies que du comportement des populations dans leur vécu quotidien.

Kinshasa a connu ses moments de gloire en matière de couverture sanitaire. Chaque commune, à l’époque, était dotée d’une structure sanitaire de l’Etat où les soins de première nécessité étaient administrés aux patients. Des campagnes de dépistage précoce  des maladies étaient régulièrement organisées en même temps que les services d’hygiène veillaient au respect strict du maintien de la propreté environnementale.
         
Des descentes sur le terrain des brigades chargées de la salubrité publique étaient effectuées chaque semaine dans tous les quartiers et ciblaient particulièrement l’entretien des parcelles, des latrines, le curage des caniveaux et des égouts, le désherbage, la gestion des déchets solides et liquides et des décharges publiques, etc.

Désinfection, désinsectisation et dératisation

Pour éviter de créer des bouillons de culture propices à la prolifération des insectes et rongeurs nuisibles à la santé des populations, les services d’hygiène dans les communes organisaient des séances de désinfection, de désinsectisation, de dératisation par le biais de l’épandage des produits appropriés autant en faisant du porte à porte que par la fumigation avec des engins spécialisés et des avions petits porteurs. Les populations étaient sensibilisées en permanence et les réfractaires subissaient la rigueur de la loi avec le paiement de fortes amendes.
         
Dans les sociétés commerciales privées,  les établissements scolaires et universitaires et autres instituts supérieurs, le suivi médical était plus que rigoureux. Des équipes de médecins s’y déplaçaient pour effectuer des contrôles de routine (examen de sang, selles, urine, crachat, ouïe, vue, respiration, tension artérielle...). Tous les cas sérieux détectés étaient d’office transférés dans des centres mieux outillés.
         
Dans les quartiers populeux, la vaccination était obligatoire sous l’œil vigilant des chefs de quartier. Du lait, des vermifuges et d’autres médicaments étaient distribués gratuitement en vue de prévenir certaines maladies ou épidémies. Les confessions religieuses, les foyers sociaux, les mouvements d’encadrement des jeunes tels « Xavéri », « Scouts », « Jenipro », « Febosco », « Croix Rouge », etc. prenaient le relai et maintenaient la pression sur les us et coutumes en matière de salubrité et soins curatifs. Les exemples foisonnent.

Etouffement des valeurs morales, spirituelles et culturelles positives

Aujourd’hui, toutes ces bonnes manières sont reléguées dans la chemise des oubliettes. Les bonnes mœurs sont  placées sous l’éteignoir au profit des mentalités rétrogrades. Les valeurs morales, spirituelles et culturelles positives peinent à s’imposer dans cette forêt d’antivaleurs.
         
Un rapide coup d’œil sur la ville de Kinshasa montre à quel point l’insalubrité est revenue en force. Les maladies découlant de la malpropreté ont pris l’ascenseur. Dans les marchés, les produits vivriers sont étalés à même le sol. Les « malewa » (restaurants de fortune) rivalisent d’ardeur à côté des tas d’immondices qui jonchent les rues sans oublier les comportements des chefs-cuisine ambulants qui se trouvent aux antipodes des règles d’hygiène élémentaire.

Avec l’arrivée des pluies, les moustiques et autres insectes ainsi que rongeurs nuisibles trouveront un terrain fertile d’autant plus que les notions de maintien de la propreté dans l’environnement sont méconnues de la plupart des gens venus se réfugier, ces dernières années, à Kinshasa. Par pudeur, nous passons sous silence certaines pratiques éhontées liées à la gestion des fosses septiques lors de grandes averses…

Combat de titan contre les antivaleurs
         
L’énumération de tous ces méfaits n’est pas exhaustive. La situation épinglée ce jour, nous en convenons tous, est certes cruciale, mais nullement désespérée. Nous devons tous conjuguer nos efforts pour ramener notre société à la position normale. Quel que soit le bout par lequel ce dossier est abordé, rien de solide ne peut être réalisé si les mentalités rétrogrades tant décriées restent en l’état.
         
Nous devons prendre le taureau par les cornes pour remettre dans le for intérieur individuel et collectif les valeurs morales, spirituelles et culturelles positives qui constituent le fondement de toute nation. Nous devons de ce fait développer des stratégies conséquentes pour que dans toutes les cellules d’encadrement soit mené un combat de titan contre les antivaleurs. 
         
Le civisme, le respect du bien public, l’hygiène, la salubrité publique doivent occuper tous les espaces au premier plan. Les établissements scolaires, universitaires et d’enseignement supérieur sont interpellés pour les intégrer dans le programme de formation de l’élite de demain. Ceci ne dédouane en rien les parents de leurs responsabilités au niveau du foyer, les aînés dans le quartier, les mouvements associatifs, les ONG’s de tous bords, les confessions religieuses, les partis politiques, etc.

Revalorisation des cantonniers et des brigades d’hygiène

La protection de l’environnement incombe aux pouvoirs publics. Il sied de revisiter les missions assignées aux différents services qui jadis dépendaient de la municipalité et s’occupaient soigneusement du maintien de l’hygiène, de la salubrité publique, de la voirie et du drainage. C’est ici le lieu de revaloriser le travail des cantonniers et des brigades d’hygiène par la formation, l’équipement et une motivation conséquente.

La carence des voies d’évacuation des déchets liquides demeure l’une des grandes faiblesses dans la voirie de Kinshasa. Les eaux stagnantes constituent un champ fertile à la prolifération des vecteurs des maladies de tout genre. Cette préoccupation mérite de trouver des solutions durables dans toutes les rues et ruelles des communes de la capitale avec l’aménagement des caniveaux curés en permanence pour permettre la fluidité des eaux de pluie et autres déchets liquides et leur canalisation vers les grands collecteurs. Il en est de même de l’accentuation du programme d’adduction d’eau potable dans les quartiers les plus démunis de la capitale en vue de corriger cette injustice criante. 
         
Les populations méritent d’être sensibilisées et mises à contribution à travers des travaux d’intérêt commun du genre « Salongo » qui ont fait leurs preuves jadis. L’implication du pouvoir public sur le terrain s’impose pour faciliter l’évacuation à temps des immondices vers les décharges publiques une fois terminés les travaux de curage des caniveaux et des égouts. Il sied d’éviter que les immondices dégagés se retrouvent de nouveau dans les mêmes collecteurs pour reconstituer des ferments de la pollution à grande échelle source des maladies connexes.

Sensibilisation et épandage des produits
         
Les autorités de la ville sont également invitées à « disponibiliser » des moyens conséquents pour relancer les vastes programmes de sensibilisation et d’épandage des produits appropriés pour attaquer à la source ces vecteurs de propagation des maladies. Les brigades de salubrité agiront ainsi au plus près des populations en faisant du porte à porte, en utilisant des engins ad hoc ainsi que des avions petits porteurs pour atteindre même les coins inaccessibles. La distribution de moustiquaires imprégnées viendra en complément à cette action d’envergure à répéter au moins une fois chaque mois.

Les brigades d’hygiène auront un rôle pédagogique, préventif et dissuasif. En l’absence de sanction, le libertinage et l’anarchie occupent le terrain. Les équipes ainsi désignées sont appelées non seulement à multiplier les contrôles parcelle par parcelle, mais aussi à infliger des amendes significatives aux récalcitrants. Des actions vigoureuses sont attendues pour le maintien permanent de la propreté et de la salubrité dans les marchés de Kinshasa ainsi que le respect des normes en matière de conditionnement et d’étalage des produits vendus.          
         
Les services de l’Etat chargés du contrôle des biens admis à la consommation doivent revoir leurs copies et aligner sur le terrain des agents qui privilégient la santé des consommateurs plutôt que le remplissage de leur tube digestif. Il est plus que temps pour les structures engagées dans la protection des consommateurs de jouer pleinement leur rôle afin d’éviter d’exposer régulièrement les populations aux maladies découlant de l’insalubrité.

Respect des cahiers des charges
         
Le renforcement des conditions d’hygiène à travers l’aménagement des latrines publiques dans toutes les communes, la mise en service des cabines-toilettes portables modernes au centre-ville et devant les édifices publics à très grande fréquentation, comme c’est le cas dans les grandes métropoles à l’étranger, sera d’un apport déterminant dans la gestion de la salubrité dans la capitale et du confort de ses habitants.

Les campagnes de vaccination méritent d’être renforcées et celles de dépistage mêmement surtout dans les milieux scolaires, estudiantins, professionnels, ruraux sans oublier les lieux de négoce, les ports fluviaux, etc. Tenant compte de la faiblesse du pouvoir d’achat des populations, le ministère de la Santé fera œuvre utile en organisant régulièrement des journées de consultation médicale gratuite sur le terrain comme c’est le cas avec les équipes des médecins qui viennent des pays étrangers ou de leurs compatriotes avocats avec les consultations des personnes démunies dans les milieux carcéraux.
         
Quant aux sociétés chargées de la réhabilitation de la voirie et drainage, les populations attendent d’elles un travail technique exécuté avec professionnalisme et qui résiste à l’usure du temps. Les populations ne sont pas dupes quand elles voient les mêmes exécutants revenir sur les mêmes chantiers fermés il y a à peine un mois ou deux pour cause de délabrement. Les préposés de l’Etat congolais doivent en tout temps veiller au respect des cahiers des charges avant la réception desdits travaux. La révolution de la modernité a ses exigences.


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