Recherche
  Home Actualités Petites annonces Offres d’emploi Appels d’offres Publireportages C'est vous qui le dites Medias & tendances Immobilier Recherche Contact



Infos congo - Actualités Congo - 08 Mars 2024
mediacongo
Retour

Culture

L'histoire de l'Afrique ancienne fait son entrée au Collège de France

2019-10-08
08.10.2019
2019-10-08
Ajouter aux favoris
http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2019_actu/10-oct/07-13/afrique%20ancienne.jpg -

Enfin  ! La première chaire permanente consacrée à l'histoire ancienne du continent africain intitulée « Histoire et archéologie des mondes africains » est inaugurée ce jeudi 3 octobre par l'historien et archéologue François-Xavier Fauvelle.

Pour la première fois, le Collège de France va avoir sa chaire permanente d'« Histoire et d'archéologie des mondes africains ». Elle a été confiée à l'historien et archéologue François-Xavier Fauvelle, élu en novembre dernier au sein de l'institution de la place Marcelin-Berthelot. À 51 ans et après avoir parcouru de nombreux terrains sur tout le continent, ce directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), auteur du Rhinocéros d'or (éditions Alma), co-directeur de L'Afrique ancienne, de l'Acacus au Zimbabwe, 20 000 avant notre ère – XVIIe siècle, chez Belin, est un spécialiste reconnu de l'histoire ancienne de l'Afrique. Au cœur de la leçon inaugurale qu'il prononcera ce jeudi 3 octobre devant un parterre de chercheurs, journalistes et du grand public : faire entrer l'Afrique dans les savoirs communs. Comment, bien avant l'arrivée des Occidentaux, les sociétés africaines ont exercé leur rayonnement  ? À partir de quelles sources reconstituer  ? Qu'en est-il de la recherche archéologique aujourd'hui en Afrique et de ses rapports à l'histoire ? Comment dialoguent ces deux disciplines ? Quelles sont les pistes envisageables pour ouvrir de nouveaux champs de recherche qui seraient aussi bien orientés par les historiens que par les archéologues ? Autant de thèmes et de questions qui seront abordés au fil des leçons préparées par François-Xavier Fauvelle.

Lutter contre les préjugés d'une Afrique sans « histoire »

« Il y a un manque d'Afrique », François-Xavier Fauvelle le répète à longueur d'interviews, à la radio, à la télévision, dans la presse écrite. Car le point de départ de cette nouvelle chaire, c'est un manque. « C'est vrai en France, en Europe, aux États-Unis, mais aussi en Afrique », qui s'en est longtemps désintéressée, ce qui explique, analyse François-Xavier Fauvelle pour l'AFP, le choix, qui en a fait tiquer certains, d'un Français et non d'un Africain à ce poste. « Sur l'histoire ancienne de l'Afrique, il y a beaucoup moins de collègues africains qu'il y en a en Europe. Il y a un désinvestissement des pouvoirs publics, très peu de filières doctorales, peu de pays sont capables de recruter deux ou trois archéologues par an. »

Mais ce « déni d'histoire » va beaucoup plus loin. Souvenez-vous à Dakar, en 2007, lorsque le président français d'alors Nicolas Sarkozy fit scandale en assénant que « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire ». Une hérésie que François-Xavier Fauvelle, fort de ses années d'études et de fouilles archéologiques sur le continent africain, veut combattre. Comment l'expliquer  ? « La traite des esclaves en particulier, suivie de la colonisation, nous ont habitués à percevoir que l'homme africain – pour utiliser cette expression de Sarkozy – était uniquement utile par sa valeur marchande ou sa valeur de travail, mais certainement pas le produit d'une trajectoire historique », analyse François-Xavier Fauvelle à l'AFP.

Faire entrer l'Afrique dans les savoirs communs

Instruit par des années d'études et de fouilles archéologiques – notamment sur les sultanats islamiques de l'époque médiévale en Éthiopie ou le site de la ville marocaine de Sijilmäsa, l'une des portes du Sahara – l'historien ne minimise pas les défis. Au premier chef, des indices épars et hétérogènes : documents écrits – avec par exemple divers systèmes d'écriture tout au long de la vallée du Nil, de l'Égypte jusqu'au Soudan -, récits de voyageurs grecs ou arabes, mais aussi des inscriptions, des pièces archéologiques, des sources orales... L'historien est formel : « Des sites historiques majeurs restent encore à découvrir, à l'instar de plusieurs capitales de royaumes médiévaux mentionnées par des sources arabes ou de villes antiques citées par des voyageurs grecs le long des côtes africaines de l'océan Indien. » Son sujet d'étude est tout aussi détonnant et ambitieux puisqu'il porte sur le sujet assez méconnu des « royaumes, cette forme sociale très particulière qu'est le nomadisme pastoral, l'exceptionnelle variété linguistique ».

Soulever les défis de la recherche contemporaine

D'autant que « l'Afrique    est  un   continent   géographique, mais  c'est plusieurs   continents   d'histoire,  qui  évoluent    dans  le   temps et   sont  connectés   les  uns  aux  autres.    Et   connectés   avec  les  mondes non  africains.   Dès  le   XIIe siècle,  on   trouve des  porcelaines  importées    de   Chine à   Madagascar   ou   encore à   Mapungubwe,  le   fameux site  sudafricain  du   rhinocéros   d'or. On   a   trouvé aussi dans  un   monastère   éthiopien   des  monnaies    kushanes,   un   empire gréco-bouddhiste    d'Afghanistan au   début de   l'ère chrétienne.  Toutes ces  découvertes   témoignent  d'échanges   commerciaux  dans  lesquels    des  Africains   jouaient    bien  évidemment   un   rôle, imposant    leurs goûts et   négociant   les  termes de   l'échange », explique l'historien sur le site du Collège de France qui compilera les leçons du professeur, en textes et vidéos accessibles à tous. « Ça dessine quelque chose, mais on ne sait pas très bien quoi. » « Il faut accepter d'avoir des creux et des pleins (...) On peut quand même raconter des choses, mais pas de la même façon que l'histoire de la France du Moyen Âge », confie l'auteur du Rhinocéros d'or. Histoires du Moyen Âge africain (Alma).

«     Les  sociétés    africaines   ont  été  confrontées,  bien  plus  que  d'autres,   à   un   environnement contraignant  qui  a   été  la   source d'une inventivité  unique.    Que  celle-ci    soit  politique,   technique,   religieuse,  linguistique  ou   artistique.   » Son principal regret est l'absence ou le silence d'organismes de recherche, de fouilles préventives, de formations universitaires. En outre, l'archéologue regrette que, pour les grands bailleurs de fonds de la recherche, l'Afrique ne soit pas une priorité.


Le Point / MCP, via mediacongo.net
C’est vous qui le dites :
8421 suivent la conversation

Faites connaissance avec votre « Code MediaCongo »

Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.

Poster un commentaire, réagir ?

Les commentaires et réactions sont postés librement, tout en respectant les conditions d’utilisation de la plateforme mediacongo.net. Vous pouvez cliquer sur 2 émojis au maximum.

Merci et excellente expérience sur mediacongo.net, première plateforme congolaise

MediaCongo – Support Utilisateurs


right
Article suivant Après une vive agitation des sociétaires, Paulin Mukendi nommé PCA a.i. de la SOCODA
left
Article précédent SOCODA : le coup de gueule de Ngiama Werrason à Blaise Bula

Les plus commentés

Politique Fervent Kabiliste jusqu'il y a peu, Henry Magie rejoint Nangaa et l'AFC dans la rébellion

28.03.2024, 14 commentaires

Politique Agression rwandaise : « Un jour d’une manière ou d’une autre, tout ceci s’arrêtera » (Félix Tshisekedi)

26.03.2024, 8 commentaires

Afrique Pour Paul Kagame, l’armée sud-africaine ne devrait pas combattre le M23 « qui défend ses droits »

27.03.2024, 7 commentaires

Politique Diplomatie : Félix Tshisekedi en visite de travail à Lomé ce mercredi

27.03.2024, 6 commentaires


Ils nous font confiance

Infos congo - Actualités Congo - confiance