Monde
La journée de mardi 8 octobre 2019 a été marquée par une série d’entretiens ou rencontres au sommet conclus sans la moindre avancée. Tous les signaux sont au rouge.
Dans les négociations sur le Brexit entre Londres et les Européens, chaque jour semble enterrer davantage la perspective d'un accord. À un peu plus de trois semaines de la date prévue pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, les deux parties semblent au bord de la rupture.
Mardi, de difficiles négociations se sont poursuivies à Bruxelles, sur la base d'un projet présenté mercredi dernier par Boris Johnson, pour tenter de mettre fin au casse-tête de la frontière irlandaise. Après un entretien téléphonique entre Boris Johnson et Angela Merkel, une source à Downing Street a jugé un accord « pratiquement impossible ».
Selon cette source, la chancelière a prévenu son homologue britannique qu'un accord était « extrêmement improbable » sans nouvelles propositions de sa part prévoyant un maintien de l'Irlande du Nord dans l'union douanière européenne. Ce que le Royaume-Uni refuse. L'enjeu est d'éviter le rétablissement d'une frontière physique entre les deux Irlande et de préserver la paix sur l'île, qui a connu plusieurs décennies de violences.
Un « jeu stupide consistant à trouver un coupable »
De son côté, le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a accusé sur Twitter Boris Johnson de jouer avec « l'avenir de l'Europe et du Royaume-Uni » en se prêtant à un « jeu stupide consistant à trouver un coupable » en cas d'échec des négociations.
Refusant lui aussi ce « blame game », le président de la Commission Jean-Claude Juncker a estimé dans un entretien aux quotidiens français Les Echos et L'Opinion que « le péché originel se trouve sur les îles et non sur le continent ». « Un Brexit sans accord entraînerait un affaissement du Royaume-Uni et un net affaiblissement des ressorts de croissance sur le continent », a-t-il ajouté, estimant que « perdre un Etat-membre pour des raisons de stricte politique intérieure […] reste une véritable tragédie ».
Après un entretien téléphonique d'une quarantaine de minutes mardi, Boris Johnson et son homologue irlandais Leo Varadkar « espèrent se rencontrer cette semaine », selon Downing Street, même si le chef du gouvernement de Dublin a convenu, sur la chaîne RTE, qu'il serait « très difficile de parvenir à un accord d'ici la fin de semaine prochaine ».
Enfin, le président du Parlement européen, l'Italien David Sassoli, reçu par Boris Johnson en fin de journée, a déploré qu'il n'y ait eu « aucun progrès ».
Un nouvel ultimatum posé à Londres
Seule note optimiste, mais de rigueur, le négociateur en chef de l'Union européenne, Michel Barnier, a déclaré dans un message sur Twitter que « les efforts continuent pour trouver un accord », après avoir rencontré le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney. Ce dernier a dit croire en la volonté de Boris Johnson de trouver une issue.
Les Européens ont donné jusqu'à la fin de la semaine au gouvernement britannique pour leur présenter un compromis acceptable et arriver à une séparation à l'amiable au 31 octobre. « À ce rythme-là, on voit mal comment on pourrait être prêt pour le Conseil (européen des 17 et 18 octobre) », indiquait une source européenne. Un conseil présenté comme celui de la dernière chance.
Signe que l'hypothèse d'un « no deal » se renforce, le ministre irlandais des Finances Paschal Donohoe a annoncé mardi un plan de soutien massif à l'économie de son pays, s'élevant à 1,2 milliard d'euros, afin d'en atténuer l'impact. Mais le Parlement a légiféré pour qu'il n'y ait pas de sortie sans compromis. On devrait donc se diriger vers un nouveau report de la date de sortie. Une perspective que BoJo refuse catégoriquement. Aura-t-il le choix ?
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En dépit des apparences cordiales, le président du Parlement européen, David Sassoli, est ressorti déçu de son entretien avec Boris Johnson. AFP/Aaron Chown