Science & env.
La capacité des forêts tropicales à capturer du CO2 de l’atmosphère diminue. C’est ce que révèle une étude menée par le musée royal de l’Afrique centrale et l’université de Leeds. Menée sur 300.000 arbres pendant 30 ans, l’étude publiée confirme les craintes de beaucoup de personnes.
« Alors qu’elles sont considérées comme d’importants puits de carbone, les forêts tropicales vont bientôt émettre davantage de CO2 qu’elles n’en capturent. Et donc devenir, au contraire, une source de carbone », affirment des chercheurs dans cette étude, relayée par la revue « Nature ».
Pour les chercheurs, « les forêts tropicales humides intactes sont connues comme des puits de carbone importants. Elles freinent le réchauffement climatique en capturant du CO2 de l’atmosphère et en le stockant dans leurs arbres ». De manière générale, indique-t-on, les modèles climatiques comptent sur le fait que ce processus, appelé "séquestration de carbone", continuera encore pendant des décennies.
Dans un communiqué de presse rendu public en marge de cette étude, les chercheurs rappellent que dans les années 2010, « la capacité de ces forêts d’absorber du carbone avait déjà diminué d’un tiers. Ce changement s’explique principalement par une mortalité des arbres plus élevée, et donc un rejet de carbone vers l’atmosphère plus important ».
L’étude, qui implique près de 100 institutions de recherches à travers le monde, démontre, pour la première fois, cette tendance inquiétante à une échelle globale.
« Nous montrons que le pic de séquestration du carbone a eu lieu dans les années 1990. En combinant des données d’Afrique et d’Amazonie, nous avons pu expliquer pourquoi ces forêts changent. Les taux de CO2, la température, la sécheresse et la dynamique interne des forêts sont des facteurs importants. L’augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère a boosté la croissance des arbres, mais chaque année, ce phénomène est de plus en plus contrebalancé par les effets néfastes de l’augmentation des températures et des sécheresses, qui ralentissent la croissance des arbres et peuvent même les tuer », explique Dr Wannes Hubau, chercheur au Musée royal de l’Afrique centrale et premier auteur de l’article.
Et d’ajouter : « En créant des modèles sur base de tous ces facteurs, nous avons montré que le puits de carbone des forêts africaines diminuera sur le long terme, tandis que celui des forêts amazoniennes diminue beaucoup plus rapidement. L’Amazonie deviendrait une source de carbone déjà dans les années 2030 ».
Dans les années 1990, rappelle le communiqué, les forêts tropicales intactes ont capturé près de 46 milliards de tonnes de CO2 de l’atmosphère. Ce chiffre a diminué à environ 25 milliards de tonnes dans les années 2010. La capacité d’absorber du carbone a donc diminué de 21 milliards de tonnes, ce qui équivaut à 10 ans d’émissions de combustibles fossiles du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne et du Canada réunis.
De manière globale, durant les années 1990 tel que le soutient l’étude, les forêts tropicales intactes ont capturé 17 % des émissions de carbone causées par l’homme. Dans les années 2010, elles n’ont capturé plus que 6 % de nos émissions.
Un déclin qui est dû au fait que la capacité de ces forêts à capturer du carbone a diminué de 33 %, la superficie de forêt intacte a diminué de 19 %, alors que nos émissions de carbone ont augmenté de 46 %.
A ce sujet, le professeur Simon Lewis de l’université de Leeds tire, lui aussi, à la sonnette d’alarme. Selon lui, « les forêts tropicales intactes restent un puits de carbone important, mais notre étude montre que si des politiques environnementales importantes ne sont pas mises en œuvre rapidement afin de stabiliser le climat, les forêts tropicales ne pourront bientôt plus absorber de carbone ».
Afin de mesurer l’évolution des stocks de carbone, les chercheurs ont mesuré le diamètre et la hauteur de tous les arbres se situant dans 565 parcelles de forêt, à intervalle de quelques années. En calculant le carbone stocké dans les arbres vivants et celui perdu par la mort des arbres, ils ont déterminé l’évolution des échanges de carbone au fil des années
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Les plus commentés
Politique Fervent Kabiliste jusqu'il y a peu, Henry Magie rejoint Nangaa et l'AFC dans la rébellion
28.03.2024, 14 commentairesPolitique Agression rwandaise : « Un jour d’une manière ou d’une autre, tout ceci s’arrêtera » (Félix Tshisekedi)
26.03.2024, 8 commentairesAfrique Pour Paul Kagame, l’armée sud-africaine ne devrait pas combattre le M23 « qui défend ses droits »
27.03.2024, 7 commentairesPolitique Diplomatie : Félix Tshisekedi en visite de travail à Lomé ce mercredi
27.03.2024, 6 commentaires
Ils nous font confiance