Monde
Le Premier ministre libanais Hassan Diab a annoncé samedi 7 mars au soir « suspendre » le remboursement d’un emprunt de 1,2 milliard de dollars. Le gouvernement veut utiliser ses maigres réserves pour les besoins de première nécessité, répondant ainsi aux manifestants, qui faisaient pression en ce sens depuis deux jours, alors que la classe politique s’est montrée partagée.
La rue libanaise, qui s’était apaisée depuis plusieurs semaines, s’est timidement remobilisée ces dernières 48 heures pour faire pression dans le sens du non-remboursement de la dette.
Une mobilisation s’est poursuivie dans certaines régions malgré l’annonce du défaut de paiement par Hassane Diab. Plusieurs personnes ont été blessées samedi 7 mars au soir lors d'une manifestation sur la voie rapide - le « ring », lieu emblématique de la contestation. La police antiémeute est intervenue pour empêcher la fermeture de cette artère qui traverse Beyrouth.
Dans les rues de Beyrouth, des partisans de l’ancien Premier ministre Saad Hariri ont bloqué l’autoroute qui mène au sud du Liban, avant d’être délogés par les forces de l’ordre.
Paiement inconcevable, selon Hassan Diab
Pour la première fois de son histoire, le Liban, qui a toujours honoré ses engagements financiers, a décidé de faire défaut, à un moment où le pays traverse une crise politique, économique et financière sans précédent.
C’est le Premier ministre Hassan Diab qui l’a annoncé sur un ton grave. Lors d’un discours retransmis par toutes les télévisions, le chef du gouvernement a déclaré qu’il est inconcevable que le pays honore ses dettes alors que les Libanais ne peuvent plus avoir accès à leurs comptes bancaires en raison de la pénurie de dollars.
« Comment pouvons-nous payer nos créanciers alors que les hôpitaux souffrent d'une pénurie d’équipements médicaux », s’est-il interrogé. « Comment payer nos créanciers alors que de nombreuses personnes sont dans la rue, ne disposant pas des moyens de s’acheter du pain ? », a déploré le Premier ministre.
Restructuration de la dette
Brossant un tableau sombre, mais réaliste de la situation actuelle, Hassan Diab a indiqué que 50% des recettes de l’État vont au paiement du service de la dette, qui s’élève à 90 milliards de dollars, plus de 170% du PIB. Il a également ajouté que le pays souhaitait engager des négociations en vue d’une restructuration de cette dette.
Parallèlement à l’annonce du défaut de paiement, le Premier ministre a réaffirmé la détermination de son gouvernement à relancer l’économie productive et à lutter contre la corruption à travers un vaste programme de réformes.
Classe politique divisée
La classe politique, elle, était divisée entre partisans et opposants à ces mesures gouvernementales. Le député Sami Gemayel, chef du parti des Phalanges libanaises, a reproché à Hassane Diab de n’avoir annoncé aucune mesure juridique ou réforme immédiate, se contentant de constater la faillite de l’État et de révéler que les réserves en devises de la banque centrale avaient fondu.
Le député Edgar Traboulsi, proche du chef de l’État Michel Aoun, a pour sa part estimé que le gouvernement faisait preuve d’un grand sérieux dans le traitement de la crise.
Les milieux financiers n’ont pas officiellement réagi dans l’immédiat. Mais des porteurs de titres souverains libanais cités par l’agence Reuters auraient exprimé leur compréhension du fait que le Liban est dans une situation difficile.
"Le Liban est le seul pays au monde où la population qui vit à l’extérieur du pays est très sensiblement plus importante que la population qui vit à l’intérieur..."
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Au Liban, les manifestations ont repris quelques jours avant l'annonce du Premier ministre Hassan Diab sur le défaut de paiement du pays. Ici, une banque à Beyrouth, le 6 mars 2020. JOSEPH EID / AFP