Société
Depuis l’annonce des premiers cas controversés par le ministre national de la Santé, la population congolaise attendait les mesures du gouvernement. C’est en soirée du mercredi dernier que le président de la République a annoncé une batterie de décisions restrictives qui permettraient au pays à faire face à la propagation du nouveau coronavirus.
Le lendemain, seuls quelques bars, restaurants et établissements de nuit ont fermé leurs portes. Les écoles et les églises ont vite adopté la décision de quatre semaines de fermeture. Une question se pose sur la survie des salariés de ces institutions et petites entreprises qui ne recevront pas de revenu durant ce mois de chômage...
Les marchés encore épargnés par les décisions gouvernementales continuent à regrouper leur grand nombre de vendeurs et acheteurs. Un mouvement de panique s’est emparé de la ville de Lubumbashi avec la flambée du prix de la farine de maïs, principal aliment des populations de la région, alors que Kinshasa enregistre de nouveaux cas de contamination et un premier décès. Le parquet a commencé à sceller certains commerces qui entretenaient la spéculation. Le gel des stocks conduirait à une vente clandestine de la farine de maïs aux prix exorbitants.
Un "copier-coller" des mesures bien adaptées ?
Dans la gestion de cette crise sanitaire mondiale, il est souvent reproché au gouvernement congolais de copier des mesures non adaptées à la situation socio-économique du Congo. Le niveau de vie des populations congolaises, pour la plupart pauvres et qui vivent du jour le jour (au taux du jour), les pousse à sortir se débrouiller dans la ville. Les contacts sont inévitables.
De plus, l'isolement de la ville de Kinshasa devrait permettre d'éviter la contamination des autres provinces qui n’ont pas encore, officiellement, enregistré des cas de contamination. Ceci dit, par rapport à la capitale, celles-ci sont sous-équipées et n’ont pas les moyens de diagnostiquer cette maladie hautement contagieuse. Seul l’INRB à Kinshasa peut donner des résultats fiables dans un grand pays qui compte à peu près quatre-vingts millions d’habitants avec la cacophonie rencontrée suite aux faux contaminés de Lubumbashi.
Quid de l'application des mesures par les agents de l’ordre ?
L’applicabilité des décisions devrait conduire à un suivi strict des agents de l’ordre.
La politique prise par le gouvernement semble celle de durcir les mesures au compte-gouttes mais les autorités du pays n'ont plus assez de temps pour juguler la propagation du Covid-19, le bassin de Kinshasa et la province du Grand Katanga (axe Kasumbalesa-Lubumbashi-Likasi-Kolwezi) risquent de devenir de grands foyers de propagation à cause de l’importance des échanges économiques, des mouvements des populations et de la concentration des populations citadines.
Toutefois, l’applicabilité des décisions devrait conduire à un suivi strict des agents de l’ordre comme dans tous les pays touchés par la pandémie, la police nationale a annoncé à son tour des mesures concernant les transports en commun. L’effet paradoxal de la limitation des passagers pour éviter le confinement et appliquer la distanciation sociale lors des déplacements ne pourrait tarder. Le manque à gagner de ces transports en commun tenus par des particuliers retomberait sur les passagers. La hausse des prix pourrait atteindre les 50% sinon le refus de transporter ou le retour des demi-terrains.
Ainsi, un extrait vidéo du reportage de la chaîne de télé Malaïka TV à l’aéroport international de la Luano (Lubumbashi) montre les insuffisances, l’inefficacité et la négligence des agents des services publics dans l’application du protocole de sécurité mis en place contre le coronavirus. Les réseaux sociaux se sont enflammés et les commentaires demandent à les mettre aux arrêts.
La seule et véritable solution passerait par un remède dans le plus bref délai. Mais même ici, si sur le plan national le docteur Muyembe est officiellement désigné pour la lutte contre la pandémie Covid-19 après son succès sur la maladie à virus Ebola ; A Lubumbashi, dans une approche théorique, le professeur-immunologue-virologue Michel Balaka-Ekwalanga et son équipe de chercheurs de l’Unilu proposent un protocole composé de trois molécules : les interférons, la chloroquine et des antioxydants pour soigner du coronavirus. Plusieurs organismes sanitaires restent prudents et demandent à ce que le traitement par la chloroquine fasse réellement ses preuves à l'issue d'un essai clinique.
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Une capture d’écran de la vidéo du reportage de la chaîne de télé Malaïka TV à l’aéroport de Lubumbashi montrant les insuffisances, l’inefficacité et la négligence des agents des services publics