Santé
La pandémie entre dans une phase de croissance exponentielle dans la capitale, alerte le Dr Jean-Jacques Muyembe.
D'un seul cas détecté positif le mercredi 10 mars dernier, la RD Congo a enregistré hier mardi 14 avril, un total de 254 personnes atteintes de Covid-19 dont 21 décès, soit une létalité de 8,5%, selon les statistiques officiels. Enorme. Cependant, si les efforts de préparation en cours dans le pays, ne sont finalisés à temps, le pire est à craindre au mois de mai prochain. C'est ce qu'annonce le Dr Jean-Jacques Muyembe Tamfum, coordonnateur du Secrétariat technique du comité multisectoriel de riposte au Covid-19 (CMR-Covid-19), dans un communiqué signée le lundi 13 avril.
Dans ce même communiqué sanctionnant sa troisième réunion, le CMR-Covid-19 en RD Congo renseigne que la pandémie entre déjà dans une phase de croissance exponentielle dans la ville de Kinshasa. " Selon les différents modèles de projection de la pandémie au Covid-19, contextualisés à la RD Congo, le moment le plus haut de cette croissance sera atteint entre la première et la deuxième semaine du mois de mai prochain ", précise le CMR-Covid-19 dans le compte-rendu de sa réunion.
RELACHEMENT DES MESURES ET CONSIGNES PRECONISEES
Loin d'en rajouter à la psychose ambiante, le Secrétariat technique du Comité multisectoriel de riposte au Covid-19 en RD Congo, fonde Plutôt sa crainte sur des faits vérifiables. Y allant de son évaluation, cette structure déplore le relâchement dans le respect des mesures et des consignes prises par les autorités sanitaires et politiques du pays, pour empêcher la propagation rapide de cette maladie dans la ville de Kinshasa, considérée jusqu'ici comme l'épicentre de la pandémie en RD Congo.
Parmi ces gestes barrière non sévèrement observés, le CMR-Covid-19 met en exergue la mesure de distanciation sociale. Ce constat saute à l'œil nu. Surtout dans les quartiers populaires de la mégapole congolaise où des pans entiers de la population refusent de croire à l'existence de cette pandémie. Malgré tous les messages de sensibilisation diffusés à longueur de journée à travers les médis, les clichés ont la peau dure dans la plupart des communes de la ville.
Dans un contexte précis de confinement partiel de la capitale qui ne rend pas encore obligatoire le port de masque, les foules de personnes observées dans les différents arrêts de bus confortent justement la peur de ce groupe d'experts locaux en charge de la riposte à la pandémie.
Dès lors que les mesures préventives suffisamment médiatisées ne sont pas respectées par la population, le CMR-Covid-19 en RD Congo redoute une transmission interhumaine de la pandémie à grande échelle au cours de la période critique qui s'annonce. Entendu par-là, la première moitié du mois de mai prochain.
L'URGENCE DU PORT OBLIGATOIRE DE MASQUE
En donnant l'alerte de la croissance de la pandémie à Kinshasa, le CMR-Covid-19 n'entend nullement annoncer l'apocalypse dans la capitale. Loin, s'en faut. Sa démarche se veut plutôt à la fois pédagogique et préventive. D'ores et déjà, cette structure rappelle au Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba que les mesures prises respectivement le 18 et le 24 mars dernier par le Président Félix Tshisekedi, doivent rester de stricte observance.
A ce jour, la situation épidémiologique de la pandémie de Covid-19 à Kinshasa atteste que la commune de Gombe en est l'épicentre. Toutefois, les autorités sanitaires locales révèlent que la maladie est sortie des frontières de cette municipalité, principal centre des activités économiques de la capitale, pour s'étendre sur les communes voisines.
Compte tenu de cette extension des foyers infectieux en dehors de la commune de Gombe vers d'autres municipalités environnantes, le CMR-Covid-19 estime que la mesure de confinement ne doit pas se limiter à la seule commune de Gombe. Bien au contraire. Elle doit impérativement s'étendre sur les entités politico-administratives qui entourent la Gombe, siège administratif de toutes les institutions du pays.
Par ailleurs, la mesure d'interdiction de tous les rassemblements, toutes les réunions et célébrations de plus de 20 personnes sur les lieux publics, en dehors du domicile familial, doit être également renforcée. A ces deux premières recommandations, le CMR-Covid-19 en RD Congo ajoute le port obligatoire de masque dans tous les lieux publics. Particulièrement, les marchés et Wenzes de la capitale. " Il y a véritablement urgence aujourd'hui à faire appliquer toutes les mesures de prévention prises dans le cadre de cette riposte en les adaptant au mieux aux réalités sociales et économiques de notre population ", exhorte le CMR-Covid-19.
Toutefois, le Secrétariat technique du comité multisectoriel de riposte au nouveau coronavirus note qu'en date du 13 avril courant, l'évolution de la pandémie en RD Congo atteste que 222 cas ont été détectés à Kinshasa dans 24 zones de santé. Les plus touchées des 24 sont les zones de santé de Gombe (66 cas), Binza Météo (34 cas), Binza Ozone (20 cas), Kintambo (19 cas), Limete (15 cas) et Lemba (13 cas).
Par ailleurs, 5 cas ont été détectés positifs dans la province du Nord-Kivu, contre 4 dans le Sud-Kivu, 2 en Ituri et 1 cas dans le territoire d'Idiofa, province du Kwilu. 20 cas ont été guéris et 143 ont été en bonne évolution à la même date du 13 avril.
On rappelle que lors d'une conférence de presse virtuelle le mercredi 18 mars dernier à Genève en Suisse, le Directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait appelé l'Afrique à se " réveiller " face à la menace du nouveau coronavirus. " Le meilleur conseil à donner à l'Afrique est de se préparer au pire et de se préparer dès aujourd'hui (ndlr : mercredi 18 mars) ", avait-il déclaré.
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