Sous-traitance minière, un bon filon pour les sociétés étrangères au Katanga

Avec la montée en puissance de l’activité minière – tant dans la zone cuprifère que dans de nouvelles zones -, la demande en sous-traitance ne cesse d’augmenter au Katanga, la plus méridionale des provinces de la RD Congo. La plupart des miniers concentrant leurs activités sur le traitement et la transformation des minerais de cuivre et de cobalt, les autres opérations sont, en effet, réalisées par des sous-traitants. Ce sont plutôt les sociétés telles que Tenke Fungurume Mining, Rio Tinto, Boss Mining, Mutandi Mining et autres, qui font appel à cette sous-traitance. Plus rarement les compagnies chinoises ou indiennes qui répondent elles-mêmes à leurs besoins. Ou recourent à des sociétés qui disposent d’un matériel limité.

Très segmenté, le marché est dominé par des étrangers. La vente d’engins miniers et de matériels de travaux publics est, entre autres, réalisée par Caterpillar qui représente aussi la marque Bell et par Congo Equipment. La distribution et la location de matériels et/ou la mise à disposition de personnels qualifiés - conducteurs d’engins, mécaniciens, électriciens et autres -, nécessaires notamment aux opérations de découverture et d’extraction de minerais, sont assurées par le Congolais Mining Company Katanga (MCK), Rulco, Alpha Transport Sprl, Congo Equipment (Bartrac), le groupe Forrest et la Gécamines, les plus importants, ainsi que Swanepoel et le belge Mining Contracting Services Congo (MCSC). Voire quelques sociétés chinoises.

Si les compagnies minières ont leurs propres géologues, elles font aussi appel à des sous-traitants, dont le Congolais Bascons ou le Sud-africain SRK Consulting. Et recourent à des laboratoires d’analyse minérale et de surveillance environnementale locales, dont les leaders sont la Société de surveillance minière que dirige Eric Monga, par ailleurs président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) au Katanga, ainsi que Labo Gac et Stewart.

La construction industrielle (usines) est largement dominée par les étrangers, dont le sud-africain Group Five, New Baron & Lévêque International Afrique, filiale du groupe Forrest et Mining Engineery Service Suppliers du groupe indien Somika. Ce dernier intervient également dans la fabrication de produits chimiques (acide) via Mining Chemical Suppliers, à côté de Chemaf, Ruashi Mining et de la Gécamines, qui produit aussi de la chaux. La production locale étant insuffisante, les importations sont assurées par Manuchar, mais surtout par les compagnies minières elles-mêmes.

La majorité des 9000 poids lourds qui évacuent mensuellement les produits miniers vers les grands ports de la sous-région, appartiennent à des sociétés tanzaniennes, sud-africaines et zambiennes. Limitée à quelque 400 camions, l’offre locale est le fait des transporteurs Hermis et Hakuna Matata, les leaders, suivis par Noka et NDB. Le catering est fourni entre autres par Number One et Aden Services Congo. La fourniture et la distribution de produits pétroliers sont réalisées par diverses compagnies dont Puma Energy, Engen et quelques distributeurs locaux.

Si l’on se base sur les 400 millions de dollars dépensés, en 2010, par Ruashing Mining pour sa sous-traitance, tout porte à croire que le chiffre d’affaires de la filière s’élève à plusieurs milliards de dollars. Reste que la part qui revient aux entreprises congolaises est très limitée. « Moins de 10 % du chiffre d’affaires global » assure un entrepreneur congolais. Le « local content »(entendez la part locale ndlr) a encore du chemin à faire en RD Congo.