Religion
Ce geste d’adoration recèle un sens profond, très lié au mystère de la messe. Le comprendre permet de le vivre d’une façon toute nouvelle.
Quelle est son origine ?
Chez les Hébreux, le genou représente la force. Le plier signifie ainsi reconnaître une puissance supérieure dont on dépend. De là, on en est venu à manifester son adoration par cette attitude corporelle. Adorer, ce n’est pas seulement marquer du respect, mais c’est aussi reconnaître que Dieu est l’origine de toute force, de tout pouvoir, de toute vie. Le Créateur n’est pas un être qui s’additionne aux autres, c’est l’unique -Seigneur au regard duquel nous sommes des êtres relatifs. « Devant moi, tout genou fléchira », annonce IHVH à travers la bouche du prophète Isaïe (45, 23).
Un geste d’adoration
Aussi la présentation générale du missel romain, le texte de référence sur la messe, invite-t-il à s’agenouiller au moment de la consécration, le moment le plus solennel où le pain et le vin deviennent corps et sang du Christ. Notre agenouillement manifeste notre adoration du Christ présent. Ce geste est, selon Benoît XVI, « une profession de liberté, car celui qui s’incline devant Jésus ne peut et ne doit se prosterner devant aucun pouvoir terrestre, aussi fort soit-il ».
Une attitude trop formelle ?
Le pape -François affirme que le mystère du salut « ne peut se comprendre qu’à genoux ». Cette attitude corporelle n’est en effet pas seulement extérieure. Car « par les mouvements extérieurs et visibles du corps, le mouvement intérieur qui les produit s’accroît et le sentiment du cœur qui les a précédés gagne en intensité », explique saint Augustin. On remarque -d’ailleurs que plier le genou accompagne souvent le moment d’une conversion. « Moi aussi, avant, j’étais de ceux qui se disent de temps à autre : “Au fond, je suis croyante.” Et maintenant je sens la nécessité de m’agenouiller soudain au pied de mon lit, même dans le froid d’une nuit d’hiver », confiait Etty Hillesum, une jeune femme juive morte en déportation.
Dans une petite chapelle romane d’Assise, la célèbre philosophe Simone Weil a pour sa part éprouvé « quelque chose de plus fort qui (l’) a obligée à se mettre à genoux pour la première fois de (sa) vie ». Quand Madeleine Delbrêl se décida à prier, elle se mit elle aussi à genoux pour casser en elle les emprises de l’idéalisme.
Un sens plus profond
Ce geste d’adoration s’est enrichi d’une signification nouvelle avec Jésus. Comme le note encore Benoît XVI, « nous nous prosternons devant un Dieu qui s’est d’abord agenouillé devant nous pour laver nos pieds sales ». Le pape émérite fait ici référence au lavement des pieds qui symbolise toute la mission du Christ, ce qu’on appelle sa kénose, c’est-à-dire son anéantissement. Saint Paul affirme que c’est parce que le Christ s’est abaissé en prenant notre condition d’homme et en mourant sur une croix que Dieu l’a exalté et que tous s’agenouillent à son Nom (Philippiens 2, 9-11). S’agenouiller lors de la consécration, c’est ainsi entrer dans le mouvement par lequel le Christ nous communique sa vie.
Occasions particulières
La liturgie nous invite ainsi à nous agenouiller au cours des fêtes qui symbolisent les deux moments de cet abaissement : l’Incarnation et sa mort sur la Croix. Lors du Credo des messes de l’Annonciation et de Noël au moment où l’on dit « il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme ». Mais aussi lors de la lecture de la Passion, le dimanche des Rameaux et le -Vendredi saint, après que le narrateur a évoqué la mort de Jésus en croix.
S’agenouiller pour se relever
A contrario, l’Église a longtemps proscrit l’agenouillement le dimanche et durant le temps pascal, discipline qu’appliquent encore les orthodoxes. Car si l’agenouillement signifie l’abaissement du Christ, la station debout signifie la Résurrection. L’agenouillement est aussi indissociable de la position debout que la mort du Christ l’est de sa Résurrection. « Chaque fois que nous plions le genou et que nous nous relevons, nous démontrons en acte avoir été jetés à terre par notre péché et rappelés au ciel par la Miséricorde de Celui qui nous a créés », écrit saint Basile de Césarée. Fléchir le genou nous aide donc à entrer dans le mystère d’abaissement du Christ, mais aussi à faire l’expérience de la résurrection, c’est-à-dire, littéralement, du relèvement.
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