« Ramazani Shadary a échoué à cause de l'impréparation » (Théophile Mbemba)

"Pour être vrai, il faut reconnaître que la candidature d'Emmanuel Ramazani Shadary est sortie pratiquement à la clôture des dossiers. Devenir président de la République suppose au préalable, une préparation quand-même suffisante pour sensibiliser, entrer dans l'esprit des populations, faire connaître ses idées, sa vision même quand on vient d'un parti. Le peuple veut aussi savoir qu'est-ce que vous-même seriez capable par rapport à l'idéologie de votre parti", affirme, invité du Magazine Face-à-Face sur Top Congo FM, Théophile Mbemba, membre et cofondateur du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) et candidat malheureux aux législatives de 2018.

"Ce choix aurait dû être préparé bien à temps, surtout qu'il y avait aussi d'autres personnes qui avaient des ambitions", laisse entendre, celui qui fut le tout premier Chef de cabinet de Joseph Kabila lors de sa prise de pouvoir en 2001, et qui sans doute, fait allusion aux velléités présidentielles attribuées à lepoque, à Aubin Minaku, Président de l'Assemblée nationale ou encore à l'ancien Premier ministre Matata Ponyo.

Sanction de la gestion Kabila

Enfin, dans tous les cas, "les résultats des élections ont montré que le peuple n'était pas satisfait de la gestion de Joseph Kabila durant ses 2 derniers mandats", lance encore Théophile Mbemba.

Qui suggère au PPRD et au Fcc (Front commun pour le Congo), "une introspection profonde pour des réformes profondes en leur sein", après les différents revers subis par ces 2 formations politiques chères à Joseph Kabila, échec à la présidentielle, basculement de la majorité parlementaire au profit de Félix Tshisekedi.

"Au niveau du PPRD, je recommande, sincèrement, un débat, une évaluation sérieuse. Ils se sont (certes) retrouvés à Lubumbashi, il y a eu des rapports, mais c'est plus qu'une simple messe (qu'il faut) où on assiste, applaudit et fait des rapports", lance Théophile Mbemba.

Et d'insister : "il faut des discussions très très sérieuses pour des réformes séreuses. Il s'agit de regarder les textes qui régissent le parti et voir comment la gestion a été faite et envisager ainsi l'avenir. Il y a des choses qui doivent (impérativement) changer".

De l'attitude de Kabila

Interrogé alors sur l'attitude de leader, Joseph Kabila qui, en dépit de tous les échecs, ne s'est, presque jamais, exprimé, l'ex-Directeur de cabinet croît savoir que celui "prend le temps de réfléchir. Avec ce qu'il lui est arrivé, il a eu un monde autour, les gens l'ont conseillé, accompagné et subitement comme ça, 220 députés le quittent, ça donne matière à réflexion", commente-t-il.

Et au sujet de son propre avenir politique, lui qui depuis janvier 2019, boude les activités du parti dont il est pourtant cofondateur, en raison de son échec à se faire réélire député national, lequel échec est attribué à un "complot" de 2 leaders concurrents de l'ex-Bandundu, Théophile Mbemba n'envisage pas "courir pour aller à l'union sacrée".

Celui qui fut ministre d'Etienne Tshisekedi (Père de l'actuel président de la République) et déjà membre de l'Union sacrée de l'Opposition radicale (USOR) et ses métamorphoses rassure que "c'est mal me connaitre. Je ne suis pas convaincu que dans sa forme actuelle, l'Union sacrée telle qu'elle fonctionne maintenant, pourra mieux tenir que l'Usoral (Uniol sacrée de l'opposition radicale et alliés) de l'époque. Je suis pas encore convaincu de cela".