Jean Louis Koyagialo - 08.04.2021 - PROBLÉMATIQUE DU TRANSFEREMENT DES EAUX DE LA RIVERE UBANG
VERS LE LAC TCHAD
Bien que jusqu'à ce jour le NORD-UBANGI ne soit pas encore saisie
officiellement au sujet du projet transaqua, je salue la position du
Gouvernement de la République qui, d'ores et déjà, s'est prononcé sur la question du transfert des eaux de la rivière Ubangi vers le lac Tchad, et a donné une position qui, jusqu'ici a apaisé les esprits.
Déjà, en prévision des éventualités, il a été prévu dans le programme
d'action du Gouvernement Provincial, la mise en place d'une commission
Provinciale technique et consultative de l'eau qui sera, d'ailleurs,
opérationnelle dans un futur très proche au Nord-Ubangi.
En effet, le son de Kinshasa n'empêche pas aux esprits mutants du Nord Ubangi d'émettre des avis scientifiques sur la problématique du
transfèrement des eaux de la rivière Ubangi.
Cependant, les réflexions autour du transfert d'eau d'un bassin à l'autre
devra mettre de côté les émotions et les sentiments car il faut reconnaitre
sans vergogne que le transfert hydrique inter-bassin n'est pas interdit mais
recommandé de se faire au respect de l'équilibre environnemental.
Dans notre pays, la question du transfèrement des eaux en dehors des
limites du Territoire National est réglée par la Constitution et d'autres
instruments juridiques.
Pour beaucoup plus de précision, j'invite les lecteurs de cet Article de
consulter les Articles ci-dessous:
*Article 214 de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée
par la Loi N*11/002 du 20 janvier 2011, en son 2 alinéa;
*Article 53 de la Loi N*15/026 du 31 décembre 2015 relative à l'eau;
*Article 21 de la Loi N°11/009 du 09 juillet 2011 portant principe
fondamentaux relatif à la Protection de l'Environnement.
De ce qui précède, le respect de la Constitution ne doit pas seulement viser
les politiques, mais aussi, les Scientifiques, les Organisations non
Gouvernementales et la Société Civile.
Dans cet ordre d'idée, même si le résultat du référendum tel que exigé par l'Article 53 sus évoqué serait positif pour le problème posé, ceci ne pourrait pas se réaliser sans le respect de l'article 21 de la Loi sur la protection de
l'Environnement qui impose à son tour les études d'impact environnemental
et social, préalable, assorti d'un plan de gestion, dument approuvé.
De nos jours, aucune étude scientifique n'a démontrée noir sur blanc les impacts environnementaux et sociaux de ce projet, mais certain charlatans
avancent déjà les impacts négatifs dudit transfert, sans meme palper la réalité de la rivière Ubangi dans les différentes Provinces qu'elle traverse. Pour ce cas précis, plusieurs méthodes d'estimation ou quantification d'impacts environnementaux doivent être mises à contribution, appuyer
d'une approche systémique.
En outre, il sied de signaler que lorsque le climat change, l'écosystème
change également. Ce qui sous-entend qu'avec le dérèglement climatique ressenti, ne soyons pas surpris de constater aussi le changement sur la
santé hydrique de la rivière Ubangi.
En conclusion,
D'autant plus que la majorité des cours d'eaux qui alimentent le bassin du
Fleuve Congo prennent leur sources dans les pays voisins et parfois, une bonne partie de leurs parcours sont localisées dans lesdits pays, la
République Démocratique du Congo devra, pour éviter des tensions et/ou
conflits éventuels et assurer le bon voisinage:
*Élaborer les mesures d'application de la Loi relative à l'eau cité ci-
haut;
*Définir une politique économique de l'eau en tenant compte de la
décentralisation
Connaitre l'état de santé hydrique de ses eaux;
*Ratifier des conventions sur la gestion des eaux transfrontalières et
sur la gestion intégrée des ressources en eau;
*Participer activement aux différents sommets relatif à la gestion des
eaux;
*Honorer davantage ses engagements.
Ces activités doivent se menées avec le concours des experts Congolais.
Le Tchad quant à lui, devra corriger les erreurs qui ont conduit au dessechement de son Lac avant de solliciter un quelconque ravitaillement.
En bref,
Bien que l'eau soit la source de vie, elle est aussi une source de richesse.
*KOYAGIALO TE GERENGBO JEAN-LOUIS* ENVIRONNEMENTALISTE.