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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Culture

Mamadi Indoka : « Seuls les producteurs peuvent dénicher des talents cachés »

2015-05-15
15.05.2015 , Kinshasa
Culture
2015-05-15
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Il fait partie de ces jeunes congolais passionnés du 7ème art. Mamadi Indoka a créé sa propre société de production dénommée Congo Film Productions. Il s’est investi dans l’exploitation du matériel professionnel (caméras, lumières, ordinateurs, appareils photos, machinerie), et finance lui-même un long et sept courts-métrages. Réalisateur très actif, Il partage son temps entre Kinshasa, New York et Luanda en Angola. A travers cet entretien réalisé par RDC-Society, il livre son opinion sur le cinéma congolais.

Comment est née votre passion du cinéma ?

Mamadi Indoka : En 2002, j’ai participé au tournage d’un court-métrage à Madrid. J’ai eu un coup de foudre pour cet univers et décidé d’en faire mon métier.

Que pensez-vous du cinéma africain et congolais ?

L’imaginaire africain est riche. Sur notre continent, nous savons raconter des histoires. Nous avons des artistes, des techniciens, des comédiens. Mais le cinéma africain, surtout congolais, a du mal à exister parce que nous manquons des producteurs. En RDC, il est pratiquement impossible de convaincre quelqu’un d’investir dans un film. Par contre pour la musique, beaucoup de gens financent. Le gouvernement ne mesure pas combien le cinéma pourrait améliorer l’image de notre pays et donc contribuer à la santé de son économie. Il n’y a pas que la musique. Lors du Sommet de la Francophonie, l’on a organisé « La nuit de la Francophonie », c’était une bonne idée, mais il n’y avait que de la musique !

Quels sujets abordez-vous dans vos longs-métrages ?

« 32 ans après » sorti en 2007, raconte l’histoire d’un Angolais ayant fui la guerre chez lui, pour venir habiter en RDC. 32 ans plus tard, il retourne dans son pays où il est traité d’étranger. Le film a été produit à 100% par un Angolais, Blanchard Ndombasi. « L’héritage envahi » sorti en 2010 raconte l'histoire d'un crime crapuleux : une famille est massacrée par celui qu’on croyait être l’homme de confiance, le garde du corps. Il n’épargne qu’un bébé qu’il abandonne ensuite dans une forêt, certain qu’il serait dévoré par des bêtes sauvages. L’enfant survit et réapparaît 18 ans plus tard, décidé de se venger. J’ai totalement produit ce film, allant jusqu’à vendre ma voiture pour ce faire !

Que pensez-vous du niveau des techniciens et des comédiens en RDC ?

Au Congo, nous avons de bons techniciens et de bons comédiens. Ce sont par contre des producteurs qui manquent. C’est leur engagement qui nous permettrait de découvrir des talents cachés. Prenons le film « Rebelle », la jeune Rachel Mwanza est un pur talent du cinéma, mais si elle n’avait pas participé à ce film, comment aurions-nous pu la découvrir ?

Quelle différence voyez-vous entre le jeu des comédiens du Nigéria dont le cinéma est si actif et celui des acteurs congolais ?

Les Nigérians sont tout le temps en train de tourner ! Ils sont expérimentés. Nous, nous avons des acteurs qui ne tournent que tous les cinq ans ! Ils ont le temps d’oublier les normes de leur métier, comment se placer devant la caméra… Le problème, c’est le nombre de productions trop faible.

Et plus généralement, que pensez-vous du niveau actuel de la culture et des arts en RDC ?

Le niveau est en hausse. Aujourd’hui, malgré tous les problèmes, les jeunes s’intéressent aux arts. Ce qui me dérange, c’est que beaucoup de Congolais pensent que la culture, c’est uniquement la musique… et quelle musique ? … le Ndombolo !

Que souhaiteriez-vous apporter au cinéma à travers votre engagement ?

Je veux tout d’abord apporter ma pierre au cinéma congolais, lui permettre de se faire connaître et reconnaître comme un cinéma africain de valeur. Je voudrais aider notre industrie à exister, à se développer, à se professionnaliser. Vous savez, les Nigérians ont commencé à faire des films après nous. On leur reprochait leur mise en scène trop théâtrale, le non-respect des normes cinématographiques, le fait de faire des sketches et non des films… Aujourd’hui, les Nigérians sont les troisièmes producteurs de cinéma au monde, derrière Américains et Indiens. L’important, c’est de se lancer, d’y aller et de se donner les moyens, même s’ils sont modestes au début. Il est important pour nous d’avoir notre cinéma, d’exprimer notre imaginaire et de montrer de nous une image dont nous puissions être fiers.

Quels sont vos projets ?

Ils sont nombreux ! Je suis actuellement en quête de financiers et de producteurs. Ils sont les bienvenus !


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