Monde
« Pour l’amour de Dieu, protégez les civils », implore Martin Griffiths, responsable de l’aide humanitaire de l’Onu. Cette mission de protection est justement celle de la Force de maintien de la paix des Nations unies. Pourrait-on la dépêcher en Ukraine ? « Ouest-France » vous répond.
« Pourquoi l’Onu n’intervient-elle pas en Ukraine, via les Casques bleus, pour maintenir la paix alors que c’est, me semble-t-il, son rôle ? », s’interroge Paul.
Effectivement, Paul, les missions des Casques bleus trouveraient toute leur légitimité en Ukraine. Comme l’explique l’Onu, ces « civils, militaires et policiers » sont chargés d’assurer, entre autres, « la protection des civils […], la défense des droits fondamentaux, la promotion de l’état de droit ». Alors pourquoi ne pas dépêcher cette Force de maintien de la paix des Nations unies dans le pays envahi par la Russie le 24 février ? La réponse tient en deux arguments.
Premier argument, le déploiement de Casques bleus ne peut intervenir qu’une fois un conflit achevé, dans le cadre d’une mission de maintien de la paix. « La mission des Casques bleus n’est pas de s’impliquer directement dans un conflit, même si elle peut conduire à l’emploi de la force en état de légitime défense ; ils tiennent plutôt le rôle d’un observateur impartial », explique le site Vie Publique. Compte tenu de la violence des affrontements en Ukraine, une telle intervention n’est pas envisageable aujourd’hui.
Un vote à l’unanimité
Deuxième argument, la charte de l’Onu stipule que « les opérations de maintien de la paix de l’Onu sont déployées sur la base de mandats définis par le Conseil de sécurité de l’Organisation ». Or, selon l’article 27, les décisions du Conseil de sécurité sont prises à l’unanimité, « par un vote affirmatif de neuf de ses membres dans lequel sont comprises les voix de tous les membres permanents ».
La Russie étant l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité – avec la Chine, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni – elle peut exercer son droit de veto. Le 25 février, la Russie a ainsi mis son veto à une résolution du Conseil de sécurité exigeant le retrait immédiat des troupes russes du territoire ukrainien. Ce scénario se répéterait très vraisemblablement s’il fallait voter le déploiement de Casques bleus en Ukraine.
L’Onu absente dans le Donbass
C’est pour cette raison que l’Onu n’a pas été impliquée dans le maintien de la paix à la frontière ukrainienne depuis 2014 et l’annexion de la Crimée, suivie de la guerre du Donbass.
Depuis huit ans, c’est l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) qui a été mobilisée dans le Donbass, avec des observateurs sur le terrain. Cette organisation a succédé en 1995 comme cadre multilatéral à la Conférence d’Helsinki. La Russie, l’Ukraine et tous les pays d’Europe et d’Asie centrale en sont membres.
En tout, la petite vingtaine de missions de paix de l’Onu dans le monde mobilise quelque 100 000 Casques bleus. La Russie y est très peu présente. Pour sa part, l’Ukraine est impliquée dans plusieurs pays, avec notamment 16 militaires au Soudan du Sud et 12 au Mali, d’après les chiffres de l’Onu.
Le 21 mars, les autorités de Kiev ont en revanche annoncé le rapatriement des 250 Casques bleus ukrainiens déployés en République démocratique du Congo. Ces militaires vont rejoindre leurs compatriotes combattant l’armée russe…
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