Le Kremlin veut exploiter au maximum à des fins de propagande la reddition des forces ukrainiennes dans le complexe Azovstal à Marioupol. Les Russes y préparent déjà une visite de journalistes étrangers.
L’accord de reddition semble avoir été accepté par Vladimir Poutine afin de détourner les critiques de plus en plus acerbes sur les médias sociaux russes des revers de ses forces armées en Ukraine.
De nombreux Russes s’attendaient à ce que leur armée anéantisse les défenseurs ukrainiens d’Azovstal. Il s’agit maintenant de leur expliquer pourquoi Moscou a accepté la capitulation ukrainienne.
Négocier avec des « nazis »
L’accord de reddition a d’ailleurs provoqué une certaine irritation plutôt que la célébration attendue par le Kremlin. On critique le ministère russe de la Défense d’avoir négocié avec des « terroristes » et des « nazis ».
L’opinion publique russe se réjouit particulièrement du fait que certains des soldats faits prisonniers appartiennent au bataillon Azov, l’unité ukrainienne d’extrême droite qui a permis à Poutine de faussement justifier l’invasion comme une opération pour dénazifier l’Ukraine.
D’ailleurs, la Douma d’État russe veut les poursuivre pour crimes de guerre.
Et la Cour suprême de Russie envisage de déclarer l’unité une « organisation terroriste », prétexte dont Poutine pourrait se servir pour empêcher un échange de prisonniers avec l’Ukraine.
La Suède et la Finlande
Poutine va devoir aussi expliquer aux Russes la demande d’adhésion rapide de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, lui qui a envahi l’Ukraine pour l’empêcher de le faire.
Comme il fallait s’y attendre, la Turquie et la Hongrie, deux membres de l’OTAN, dirigés par des autocrates sympathiques à Poutine, tentent de l’empêcher.
JDQ/MCP, via mediacongo.net