Monde
La triste vérité est que l’être humain s’habitue à tout, même à l’horreur.
Nous en sommes au 113e jour de la guerre en Ukraine.
Admettons qu’elle s’est installée dans nos vies, que nous nous y sommes habitués, surtout qu’elle ne semble pas à la veille de finir et que nous ne sommes pas personnellement touchés.
Des combats tout aussi terribles font également rage ailleurs dans le monde, depuis beaucoup plus longtemps, sans que notre sommeil en soit trop perturbé.
Soutien
La guerre en Ukraine a cependant ébranlé notre cynisme.
D’abord, en raison de l’extraordinaire bravoure des Ukrainiens.
Ensuite, parce que nous étions nombreux, avouons-le, à ne plus croire possible une réaction aussi ferme et solidaire face à l’agression russe d’un Occident que nous percevions comme avachi et dépourvu de fibre morale.
Si on exclut les envois de troupes, l’effort occidental en termes de fourniture d’armes et de soutien financier à un pays attaqué est probablement sans précédent.
Et il donne des résultats : l’armée russe, handicapée de surcroît par son incurie, a renoncé à son intention de conquérir tout le pays et concentre ses forces sur le sud et l’est.
Ce résultat positif entraîne cependant un dilemme.
Forcément, plus le conflit dure, plus les morts s’accumulent et plus les coûts de la reconstruction seront astronomiques.
Dès lors, certains disent : si on ne veut pas que tout empire et s’enlise, il faut permettre à Poutine de sauver la face et lui consentir quelques gains territoriaux.
Plus le conflit durera, ajoutent-ils, plus la solidarité occidentale s’effritera, ce qui isolera l’Ukraine.
Il vaut donc mieux un compromis maintenant, aussi moralement insatisfaisant soit-il.
Henry Kissinger, par exemple, estime que de ne pas chercher à négocier maintenant revient à basculer d’une défense de l’Ukraine à une déclaration de guerre à la Russie.
Persister
Mais on peut voir la situation tout autrement, comme le plaide avec éloquence la revue The Economist.
Négocier maintenant serait concéder à Poutine une demi-victoire qui lui permettrait de consolider ses gains et les rendre irréversibles, comme ce fut le cas avec la Crimée arrachée par la force en 2014.
Négocier maintenant serait le laisser en position de tenter un troisième assaut contre l’Ukraine, ou d’être tenté de s’en prendre à d’autres petits voisins, comme les États baltes, la Moldavie ou la Géorgie.
Négocier maintenant serait donner à d’autres dictateurs la tentation de suivre le mode d’emploi poutinien : attaquez votre voisin, acharnez-vous longtemps, provoquez suffisamment de destruction, attendez que la lassitude fasse monter l’appétit pour un compromis, et vous ferez des gains territoriaux, surtout si ces territoires ne sont pas jugés stratégiques.
Ultimement, plaide la revue, aucune solution ne devrait être imposée aux Ukrainiens sans leur consentement. Ils sont les agressés après tout.
Pour le dire autrement, on négociera quand ils le voudront et on les soutiendra tant qu’ils le demanderont.
C’est la position la plus honorable et la plus prudente, me semble-t-il.
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