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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 05 mars 2024
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Décès d’Elizabeth II : "Faire attention à ne pas enjoliver l’Histoire"

2022-09-14
14.09.2022
2022-09-14
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La reine Elizabeth II est décédée à l’âge de 96 ans ce jeudi 8 septembre, ouvrant une nouvelle ère pour la couronne britannique. Elle aura régné 70 ans. La disparition de la souveraine, dont l’état de santé s’était dégradé depuis un an, a suscité une immense émotion au Royaume-Uni et dans le monde.

Au milieu des hommages unanimes, des expert·es et des internautes ont cependant élevé leurs voix pour rappeler l’importance de raconter l’entièreté de l’histoire qui entoure la monarchie britannique, et pas uniquement les parties les plus flatteuses.

"Pleurez la reine mais pas son empire"

Maya Jasanoff, professeure d’histoire à Harvard et autrices de trois livres sur l’Empire britannique, a publié une carte blanche dans le New York Times, intitulée "Pleurez la reine, mais pas son empire". Elle y rappelle que si Elizabeth II a assisté à la dissolution de l’Empire britannique durant son règne, elle était néanmoins la cheffe du Commonwealth, une organisation intergouvernementale composée de 56 États membres (qui sont presque tous d’anciens territoires de l’Empire britannique). Le Commonwealth a émergé au milieu du XXᵉ siècle, précisément pendant ce processus de décolonisation et est parfois accusé de néocolonialisme.

"À dessein autant que par le hasard de sa longue vie, sa présence en tant que cheffe d’État et cheffe du Commonwealth, une association regroupant la Grande-Bretagne et ses anciennes colonies, a permis d’opposer un front traditionaliste impassible à des décennies de violents bouleversements. À ce titre, la reine a contribué à occulter une histoire sanglante de décolonisation dont les proportions et l’héritage n’ont pas encore été reconnus à leur juste valeur", écrit Maya Jasanoff.

Selon Geneviève Kaninda, du Collectif Mémoire Coloniale et Lutte contre les Discriminations, "Il est normal de rendre hommage à une personne décédée, comme pour tout être humain. Ce qui nous intéresse plus au sein du Collectif, c’est ce que l’on va retenir de son règne. Il est assez significatif que les hommages soient surtout unanimes en Europe. Dans d’autres parties du monde, la presse est plus nuancée. "

Au Kenya par exemple, où ne sont pas oubliées les atrocités commises pendant la période de colonisation. En 1952 notamment, le gouverneur du Kenya a imposé l’état d’urgence pour réprimer un mouvement anticolonial connu sous le nom de Mau Mau, permettant aux Britanniques de rassembler des dizaines de milliers de Kenyan·es dans des camps de détention et de les soumettre à une torture brutale et systématique. Ces violences ont été reconnues par la Grande-Bretagne en 2013. "À Chypre en 1955 et à Aden, au Yémen, en 1963, les gouverneurs britanniques ont à nouveau déclaré l’état d’urgence pour faire face aux attaques anticoloniales ; ils ont à nouveau torturé des civils", rappelle la professeure Maya Jasanoff.

"De façon pragmatique, il est vrai que la reine n'avait qu'un rôle politique limité, elle a néanmoins un rôle de représentation qui n’est pas que symbolique, elle se rend dans ces pays en tant que cheffe du Commonwealth, ce ne sont pas des visites de courtoisie, elle rencontre des responsables politiques. Pour prendre un exemple, quand le roi Philippe va au Congo, même s’il n’a pas de pouvoir au sein du gouvernement, cela reste important", précise Geneviève Kaninda.

La reine Elizabeth II a effectué pas moins de 150 visites dans les États membres du Commonwealth. Parmi ceux-ci, 36 sont des républiques et 20 des monarchies, dont 15 reconnaissent encore le roi ou la reine britannique comme unique monarque.

Féministe, mais pour qui ?

"Cette période de colonisation laisse des marques, poursuit Geneviève Kaninda. "J’entends aussi qu’Elizabeth II aurait permis la décolonisation. Mais la décolonisation n’est pas un cadeau. Il s’agit de reconnaître le droit des peuples à l’auto-détermination. La décolonisation est permise par les populations elles-mêmes qui le permettent. Et ce processus de décolonisation n’est toujours pas terminé aujourd'hui."


Rtbf/MCP, via mediacongo.net
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