Politique
Réponse du berger à la bergère. Voilà qui résume, en fait, une empoignade qui oppose le Gouvernement congolais au Parlement européen. Au centre, l’arrestation de deux activistes, Yves Makwambala et Fred Bauma. Premier à ouvrir les hostilités, Strasbourg a lancé, le vendredi 10 juillet dernier, une résolution exigeant à Kinshasa de "libérer immédiatement et sans condition" les deux personnes incarcérées.
Le Parlement européen demande également aux autorités congolaises d’abandonner toutes les accusations à leur encontre, à l’encontre des autres dirigeants du mouvement Filimbi ainsi qu’à l’encontre de tout autre militant, prisonnier d’opinion ou opposant politique arbitrairement arrêté et détenu pour ses seules opinions politiques ou pour avoir participé à des activités pacifiques.
Un jour plus tard, la réaction de la RDC est tombée comme on pouvait s’y attendre. Dans un communiqué rendu public samedi 11 juillet 2015, le Gouvernement congolais, après avoir pris connaissance de la résolution, a carrément rejeté ce qu’il qualifie d’ingérence inadmissible dans ses affaires domestiques par "des partenaires extérieurs qui s’octroient des compétences qui ne leur sont reconnues par aucune disposition du droit international ou des lois congolaises". Bien plus, le Gouvernement congolais, sans aller par quatre chemins ou par le dos de la cuillère, "rappelle avec force que le Parlement européen n’a pas à adresser des injonctions comminatoires aux autorités d’un pays africain souverain comme la RDC". C’est dire que Kinshasa réserve une fin de non recevoir à la résolution européenne.
S’agissant de la libération exigée, le communiqué de l’Exécutif congolais indique que les deux activistes ont des démêlées avec la justice congolaise pour participation à un groupe subversif auteur d’offenses à chefs d’Etats, incitation à la violence et à la haine raciale ou ethnique et apologie des crimes. "Le Gouvernement congolais exprime ses vives inquiétudes devant la mémoire sélective du Parlement européen qui tout en appelant la RDC au respect des principes démocratiques dont celui de la séparation des pouvoirs et des droits de la personne, le pousse à violer ledit principe et s’érige en protecteur de ceux qui appellent à attenter à l’intégrité physique de leurs concitoyens", ajoute le communiqué.
Est-ce le début d’un bras de fer opposant Kinshasa à Strasboug ? On n’en est pas encore là, même si l’escalade actuelle tente d’en donner l’air. Surtout lorsque le Parlement européen revient sur l’affaire des fosses communes en demandant au Gouvernement congolais de cesser de minimiser l’importance des fosses communes à proximité de Kinshasa en exigeant une enquête urgente, transparente et crédible afin de rassurer les familles des personnes disparues et de mettre un terme aux diverses rumeurs. Le même Parlement dénonce la fermeture illégale et la censure abusive des médias ainsi que l’arrêt temporaire des télécommunications. Strasbourg semble également soutenir la cause des opposants congolais. Ce qui ne devrait pas du tout plaire à Kinshasa au moment où de grands enjeux politiques pointent à l’horizon.
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