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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Afrique

Le M23 désormais un fardeau diplomatique pour Kagame

2023-06-06
06.06.2023
Politique
2023-06-06
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Paul Kagame, président du Rwanda.

Les stratèges de Paul Kagame sont exténués par l’ampleur du projet. Ses spécialistes de la déstabilisation politique et militaire sont débordés. La guerre est chaque jour plus lourde à porter. Financièrement, politiquement, économiquement et socialement. Kigali baisse de ton et le M23 change de membranophone dans son orgueil téméraire.

La guerre du M23 n’est finalement pas parvenue à ses objectifs consistant à renverser le président Félix Tshisekedi et son gouvernement et à imposer un dialogue de redistribution des cartes entre Kinshasa et Kigali via le M23. Si Félix Tshisekedi a fait le tour du globe pour l’accuser de déstabiliser son pays, Paul Kagame a eu du mal à justifier la présence de ses troupes terroristes en République démocratique du Congo. Le président rwandais a beau appuyer sur tous ses boutons diplomatiques, son discours est malheureusement perçu comme un acharnement de trop sur fond de convoitise autour des riches territoires de la RDC. Longtemps aphone, Washington a fini par tirer les oreilles de son allié rwandais dont les velléités bellicistes ne cessent d’ensanglanter la partie orientale de la République démocratique du Congo.

D’après une chronique du journaliste Omer Nsongo Die Lema, c’est par le canal de l’ambassade des États-Unis à Kinshasa que le département d’État, via le Bureau de son porte-parole , a rendu public le 24 mai 2023 le contenu de l’échange téléphonique que le secrétaire d’État Anthony Blinken a eu avec le chef de l’État congolais la veille : “Ils ont discuté de la violence actuelle et de la situation humanitaire désastreuse dans l’est de la RDC. Le secrétaire Blinken a exprimé sa profonde préoccupation pour les personnes tuées, blessées, déplacées et rendues vulnérables par la violence. Il a noté les appels des États-Unis au Rwanda pour qu’il mette fin à son soutien au M23 et a réitéré la nécessité pour tous les acteurs étatiques de cesser de collaborer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et d’autres groupes armés non étatiques. Le secrétaire Blinken et le président Tshisekedi ont discuté de l’importance et de l’urgence du retrait et du désarmement du M23 conformément au communiqué de Luanda, et pour toutes les parties de s’acquitter de leurs obligations du communiqué de Luanda et de s’engager dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi. Le secrétaire Blinken a réitéré sa préoccupation concernant les discours de haine et la rhétorique clivante. Il a également souligné le droit du peuple congolais à manifester pacifiquement pour exprimer ses préoccupations et ses aspirations, et l’engagement des États-Unis en faveur d’élections libres et équitables en RDC”, fin de citation.

Kigali accumule échecs et insuccès

Déjà les USA demandent finalement très formellement à l’armée rwandaise de quitter le territoire congolais. L’ambassadrice des USA en RDC, Lucy Tamlyn qui échangeait mardi 16 mai avec le vice-Premier, ministre de la Défense et des anciens Combattants, Jean-Pierre Bemba Gombo, sur la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, a insisté sur le respect des décisions prises dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda. Pour elle, les forces armées rwandaises doivent quitter le territoire congolais et les rebelles du M23 « reculer » dans la zone indiquée dans la feuille de route de Luanda. « J’ai renforcé le message des USA que c’est important de respecter les accords de Nairobi et de Luanda. Nous tenons là-dessus. Donc, on va continuer notre diplomatie bilatérale et multilatérale pour que ces accords puissent être respectés. Nous demandons à toutes les parties prenantes de respecter les feuilles de route. Pour les forces rwandaises, de quitter le pays (RDC) et aussi pour le M23, de faire le recul vers le point indiqué dans l’accord de Luanda », avait-elle indiqué. Par ailleurs, Lucy Tamlyn avait précisé que son pays respecte « les activités du gouvernement (congolais) pour renforcer les dispositifs sécuritaires ».

Si les États-Unis d’Amérique ont fini par changer d’avis sur cette problématique sécuritaire, c’est parce que la diplomatie présidentielle de Félix Tshisekedi s’est révélée très offensive et généralisée. Paul Kagame n’est plus un interlocuteur valable aux yeux de la communauté internationale et son pays vit dorénavant de la pitié internationale.

Les 10 millions de morts congolais le plus oubliés

Dans sa dernière publication, le journaliste et chercheur camerounais Charles Onana rappelle un drame de plus de 10 millions de morts, 500 000 femmes violées… dans le silence insistant de la communauté internationale. Jusqu’à quand, se demande-t-il. Que se passe-t-il dans ce pays où les morts se comptent désormais par millions et les viols par centaines de milliers ? Charles Onana démontre que l’on assiste, depuis 1994, à l’invasion masquée du Congo par des milices et des troupes de Paul Kagame, le chef de l’État rwandais soutenu au départ par l’administration Clinton et ensuite par la France de Nicolas Sarkozy. À partir de témoignages exclusifs et de documents de la CIA, des archives de la Maison-Blanche, de l’Élysée et de l’Union européenne, l’auteur dévoile comment les États-Unis ont formé cet homme sans foi ni loi, pour servir leurs intérêts en RDC, en République centrafricaine, au Congo-Brazzaville, et dans d’autres états d’Afrique centrale où la guerre entre l’Occident, la Chine et la Russie est féroce pour le contrôle des ressources minières stratégiques.

Insatiables, les prédateurs dépècent la RDC et pillent ses richesses

Après 20 années de recherches, l’auteur alerte l’opinion sur l’extermination programmée des populations locales alors que plusieurs chefs d’État de la région et un ambassadeur européen ont déjà été assassinés.

La mise à mort de la RDC a été organisée en utilisant la terreur et le mensonge dans le dessein de faire main basse sur des minerais indispensables à l’industrie mondiale de l’armement, de la téléphonie mobile et de la transition énergétique. Des révélations explosives sur les coulisses du gigantesque massacre d’êtres humains qui se déroule au vu et au su de la communauté internationale.

Les racines profondes de la crise autour du M23

Judith Verweijen, professeure adjointe au département des Relations internationales de l’Université de Groningue et Christoph Vogel, directeur de recherche du projet Insecure Livelihoods à l’Université de Gand, viennent de publier une enquête fouillée sur le Mouvement du 23 mars, dit M23. C’est en octobre 2021 que ce groupe armé (M23) a relancé sa rébellion dans l’est de la RDC, une région en conflit permanent depuis 30 ans. Vaincu en 2013, le M23 reconstitué s’est rapidement emparé d’une bonne partie du territoire de Rutshuru, voisin au Rwanda et à l’Ouganda, avant d’avancer vers Masisi. La crise qui s’en est suivie, a intensifié les tensions géopolitiques historiques entre la RDC et le Rwanda et a déplacé près d’un million de civils, provoquant une situation humanitaire désastreuse. Parallèlement à la montée soudaine du M23, les relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali se sont tendues. Depuis janvier, le Rwanda a proféré des menaces voilées d’intervention officielle sur le sol congolais et a tiré sur un avion de chasse congolais, tandis que la RDC a engagé des mercenaires d’Europe de l’Est, enrôlé une « force de réserve » composée de milices et rallié des groupes armés en tant qu’auxiliaires. Outre la médiation angolaise pour le compte de l’Union africaine, l’organisation régionale « East African Community » (EAC) a été le fer de lance des efforts diplomatiques, suite à l’adhésion de la RDC en mars 2022 en tant que septième membre. Pourtant, les différents cessez-le-feu qu’elle a négociés ont été violés presque immédiatement après leur annonce. Une force régionale de l’EAC a finalement été déployée en avril de cette année et a pour mandat de veiller au respect du dernier cessez-le-feu et de superviser le retrait promis par le M23 de certaines zones. Si la situation militaire s’est quelque peu apaisée, l’impasse politique perdure. Le conflit a été entretenu par des accusations mutuelles, une diplomatie inefficace et une négligence des dynamiques structurelles du conflit en particulier, les tensions géopolitiques récurrentes et les guerres par procuration dans la région des Grands Lacs, ainsi que le faible engagement de l’État congolais à traiter les griefs et la manipulation des élites qui favorisent la prolifération des groupes armés.

L’impasse actuelle est aussi marquée par des récits radicalement différents sur les origines du conflit, soutenus par le M23, Kigali et Kinshasa et leurs partisans respectifs. Pourquoi, alors, a-t-il commencé à intensifier ses attaques à la fin de l’année 2021 ? Kinshasa, qui a publié en décembre 2022 un « livre blanc » documentant le soutien rwandais au M23, avance une explication très différente de la résurgence du M23. Ce narratif met l’accent sur l’ingérence du Rwanda, suivant l’historique de parrainage rwandais des rébellions dans l’est de la RDC. Des observateurs indépendants, y compris des experts de l’ONU, ont, en effet, documenté un important soutien rwandais, y compris des transferts d’armes et de munitions, la facilitation du recrutement et même un soutien direct au combat par la Force de défense rwandaise (RDF). Cette implication à la fois historique et actuelle découle d’une combinaison d’intérêts sécuritaires, politiques et économiques, tout en s’appuyant sur un échafaudage idéologique de l’idée que se fait Paul Kagame d’un « Grand Rwanda ».

Cette notion fait référence aux représentations historiques contestées du royaume rwandais précolonial qui s’étendait dans certaines parties de la RDC actuelle, y compris les régions habitées par des populations parlant le kinyarwanda (Hutu et Tutsi) qui partagent une langue commune avec le Rwanda. Toutefois, à la fin de 2021, le Rwanda a senti que son influence dans l’est de la RDC diminuait en raison du rapprochement entre la RDC et l’Ouganda ,un pays avec lequel le Rwanda a eu des relations instables au cours des dernières années. Kampala a conclu différents accords avec Kinshasa, notamment en matière d’infrastructures et d’exploitation d’or, ce qui a entraîné une concurrence directe avec le Rwanda. Alors que l’accord sur l’or semblait saper les projets du Rwanda de devenir un pivot pour le raffinage et l’exportation de l’or dans la région, le programme d’infrastructure comprenait la réhabilitation de la route Goma-Rutshuru, une zone tampon importante pour le Rwanda, touchant son « pré-carré » historique. Parallèlement, l’Ouganda a lancé une opération militaire conjointe avec l’armée congolaise. Visant ostensiblement les Forces démocratiques alliées (ADF), une rébellion islamiste d’origine ougandaise, l’opération « Shujaa » s’est toutefois révélée être principalement destinée à sécuriser les travaux routiers.

Les deux chercheurs concluent leur analyse que même si un accord de paix est finalement conclu, sa mise en œuvre à long terme ne peut réussir que grâce à un engagement politique soutenu de la part de tous les acteurs impliqués, y compris la détermination des pays voisins à cesser de mener des guerres par procuration sur le sol congolais. Les conflits dans l’est de la RDC sont de plus en plus alimentés par l’héritage de problèmes antérieurs non résolus et l’on constate que les accords de paix tels que l’accord de 2013 avec le M23 sont généralement restés théoriques sur papier. De profonds efforts politiques seront nécessaires pour briser ce cercle vicieux.

 

landry amisi
OURAGAN / MCP, via mediacongo.net
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LE CONGOMANI @HPHMW34   Message  - Publié le 06.06.2023 à 10:32
La guerre est devenue trop coûteuse pour Kagamistan. Frontières de la RDC avec le Rwanda coincées; Mwangachuchu qui lui fournissait le coltan jeté en prison; Salomon Kalonda SK Della qui transférait des sommes au M23 arrêté. Bref, le sanguinaire de Kigali ne sait plus à quel saint se vouer. Il voit l'étau se resserre autour de lui. Les universités Rwandaises restent fermées faute des frais de fonctionnement. Bo ko yoka ndenge eko yindela Kagamistan. Il n'a plus l'argent de payer ses terroristes du M23. Ba ko balukela ye.

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Lacoxa @RC2NYI1   Message  - Publié le 06.06.2023 à 09:56
Toutes ces analyses n'apportent rien, tant que la guerre n'a pas pris fin

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Mampuya @T6L7OKA   Message  - Publié le 06.06.2023 à 09:15
(Suite). Mais les paroles s'envolent. La guerre interne entre les pro-occidentaux X de la guerre Cino-Americaine en RDC, va nous conduire à ces genres d'analyses, idiotes, mais une idiotie bien vêtue pour ne pas assumer nos responsabilités et cacher notre échec partout. Kagame qu'il ait des difficultés ou pas, cela change en quoi la vie des congolais. C'est ne pas en souhaitant du mal à son ennemi qu'on gagne la guerre, mais par sa bravoure

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Mampuya @T6L7OKA   Message  - Publié le 06.06.2023 à 09:10
Ah les congolais. Ntita Hammer-COHEN sont les inspirateurs de la politique étrangère des USA en RDC, sous Tshilombo, ensemble avec le Vietnam chinois Américain. On a vue plus Ntita Hammer à l'est que Tshilombo. Ça sont des faits. Ces messieurs sont à Washington avec leurs lobbies pour venir au secours, avec quelques déclarations sucrées, pour faire plaisir aux congolais. La théorie du M23, qui voulait renverser Tshilombo ne tient pas. Du moment ou Mbata lui-même déclare avoir eu des discutions avec le M23. 14 mois des négociations c'est beaucoup. Est-il interdit au peuple congolais de connaître de quoi ils avaient parlé et décidé ? Cantonnement du M23 en RDC cda leur donner un territoire, puisque sont des congolais. Kigali axfissier ? Qui contrôle les postés douaniers et taxes, dans ces coins à intenses activités commerciales. L'ambassadrice Américaine c'est une humanitaire,qui connaît le prix, le coup d'une assistance humanitaire. Il est tout à fait logique de plaider pour la paix. Mais les paroles s'envolent. La guerre interne entre les pro-occidentaux X de la guerre Cino-Americaine en RDC, va nous conduire à ces genres d'analyses, idiotes, mais une...

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