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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Economie

C’est à peine croyable : le commerce de fufu exercé par des expatriés !

2015-09-09
09.09.2015 , Kinshasa
Economie
2015-09-09
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Les farines à base de manioc et de maïs appelées communément fufu, restent pour la plupart des familles congolaises et kinoises en particulier, l’un des aliments de base. Partant de ce fait, le fufu fait l’objet d’une forte demande.

Dans ce contexte, Kinshasa est approvisionnée en cette denrée, par deux voies de communication, qui sont notamment les voies terrestre et fluviale.

Le Kongo Central, l’ex-province de Bandundu et l’hinterland de Kinshasa sont comptés parmi les plus grands pourvoyeurs des consommateurs de la ville de Kinshasa. Le lot provenant de ces trois sites est généralement vendu dans des marchés spécifiques dont une grande partie de ces lieux de négoce, sont dans la sous-région de la Tshangu, hormis les marchés de Matadi-Kibala, commune de Mont-Ngafula ; de Kianza, commune de Ngaba ; de Gambela, commune de Kasa-Vubu et enfin les différents ports de Ndolo et de Maluku.

A la Tshangu où ce commerce prend le devant, un détail majeur a souvent retenu l’attention de plus d’un. C’est l’affluence des expatriés dans ce commerce. Ils ont pour ce faire mis à contribution des moyens colossaux qui se définissent par l’usage des véhicules de gros tonnages avec remorques qui font la navette entre le lieu de production du fufu, dans l’arrière-pays et Kinshasa, le centre de consommation. Pour le cas d’espèce, ce sont les ex-provinces de Bandundu et du Kasaï qui sont les plus grandes pourvoyeuses.

Du lot de ces expatriés, deux groupes dont nous nous gardons de citer les noms, s’illustrent. Ces groupes ont déjà pignon sur rue dans plusieurs secteurs du commerce en RDC entre autres dans les domaines de l’importation, de l’exportation, des ventes en gros, de l’exploitation forestière, minière et même dans l’industrie de transformation. C’en est quand même trop pour ne pas dire, qu’il est tout de même indécent d’abuser de bonnes choses, surtout de notre hospitalité.

S’agissant du commerce du fufu, pour s’en convaincre, il n’y a qu’à faire un tour au marché, ou dépôt de Kingasani, au marché de la Liberté et de Kimbanseke sur l’avenue Mobutu pour voir combien de véhicules de ces expatriés y sont enregistrés.

Mais d’une manière simpliste, nous pouvons dire ce qu’ils font là est à apprécier, dès lors que ces expatriés contribuent à approvisionner Kinshasa en une denrée indispensable.

Mais où sont passés les opérateurs économiques congolais ?

De toute façon, là où le bât blesse, c’est lorsque l’on constate que les gouvernants et les opérateurs économiques congolais semblent ne pas s’en faire, alors que selon la loi régissant l’exercice du commerce en RDC,  la pratique d’une telle activité serait exclusivement du ressort des nationaux.

Exprimant son inquiétude quant à ce, Mme C. Yoba explique : « je suis vendeuse en détail du fufu ici au marché Mobutu depuis la deuxième République, on n’avait jamais vécu pareille chose qu’un secteur comme celui du commerce de sac de fufu soit laissé entièrement entre les mains des expatriés. Mais où sont donc partis nos opérateurs économiques ? Sur plus de 30 véhicules présents ce matin sur le marché à peine 5 appartiennent à des congolais. Ce n’était pas le cas avec les années où un commerçant comme Luza (Lwemba Muedi Nzaza) excellait dans ce secteur avec ses véhicules de marque Toyota. C’est pourtant une activité porteuse qui devrait attirer tous ceux qui disposent des moyens en l’occurrence les ministres, les députés, etc. qui devraient normalement investir dans ce secteur en même temps qu’il serait utile à la nation et même à leurs électeurs à qui ils donneront pour certains un emploi et à d’autres une facilité d’accéder à une denrée indispensable, le fufu.  Ces camions que vous voyez là sont ceux de ce matin, un autre lot viendra ce soir et pareillement demain matin, rien que pour ce marché, sans compter les autres sites ». Elle n’a pas, croyons-nous, tort, du fait qu’il est dangereux qu’un circuit de distribution aussi important que celui-là soit contrôlé de bout en bout par un  lobby qui un jour pour une raison ou une autre peut s’amuser à asphyxier les consommateurs et paralyser en même temps le fonctionnement normal de la vie à Kinshasa. Aujourd’hui, ils peuvent se targuer d’être en situation de  monopole sur  plusieurs circuits surtout celui du secteur alimentaire où plus personne ne peut leur dicter la loi. Il y a donc lieu de comprendre que nous avons fait d’eux les maîtres de notre destin.

A tout prendre, il y a lieu d’avouer que les congolais sont distraits. Cela étant, il est quasi impossible que l’on puisse aujourd’hui parler d’une éventuelle émergence de la classe moyenne congolaise. Bien entendu, l’exception faisant la règle, il se trouve quand même quelques congolais qui font la fierté dans ce contexte. C’est le cas notamment d’un compatriote comme Ledya. Malheureusement, cette espèce est en voie de disparition avec l’effacement des spécimens comme Dokolo, Nkasebu, Kisombe, etc.

Un éveil de conscience s’impose

En invitant les Congolais à se prendre en charge, Laurent-Désiré Kabila n’avait pas cru si mal dire. Mais il reste à savoir si réellement, nous avons saisi la portée de son message. D’emblée nous dirons sans ambages que c’est non. Autrement, on n’aurait pas laissé les expatriés, précisément les Asiatiques, envahir pratiquement tous les secteurs de la distribution sur un large éventail de la vie nationale. il est donc question pour nous Congolais que nous procédions à un éveil de conscience, de manière à mettre en pratique les enseignements de feu résident L.D. Kabila. En commençant par redynamiser ne serait-ce que la Petite et moyenne entreprise (PME).

D’autres pays d’Afrique comme le Nigéria, le Ghana et autres sont déjà arrivés à dépasser ce stade. A titre illustratif,  l’industrie de transformation tenue par des nationaux Nigérians a atteint un niveau tel que pour grand nombre des biens d’usage pratique, telles que les pièces de rechange de véhicules, ils ne dépendent plus nécessairement de l’extérieur. Bien au contraire, ils en exportent jusqu’à chez nous en RDC des produits divers made in Nigeria.

Mais 55 ans après l’indépendance, les Congolais continuent à dépendre entièrement de l’extérieur, allant même jusqu’à céder, mieux à négliger des circuits d’activités qui sont reconnus comme étant de leur ressort tels que le petit commerce du fufu.

Ceci expliquant cela, nous osons croire que la meilleure parade en ce qui concerne précisément le marché du fufu, serait de réactiver l’expérience de l’Economat du peuple. L’Etat gagnerait ne serait-ce que cette bataille en mettant la même volonté politique comme cela a été le cas avec la relance du circuit de transport.

Notre autre malheur a pour nom, le privilège que nous accordons à la lutte pour la conquête du pouvoir, où l’on croit qu’une fois aux affaires, on s’enrichit facilement, négligeant ainsi l’essentiel qui s’appelle création d’emploi de quelque nature qu’elle soit, agricole, pastorale, petite industrie ou circuit de distribution. C’est tout simplement malheureux que l’on ne puisse pas comprendre que l’on est resté trop longtemps dans la distraction.

Suite à cette léthargie, nous regardons sans comprendre comment, les Indo-Pakistanais arrivés sur notre territoire les poches vides mais la tête quand même pleine de bonnes idées ont, en tour de main capitalisé le marché de la ferraille.  Aux dires de certains experts, ce marché combien juteux a pu donner  aux investisseurs  l’occasion d’engranger une rondelette somme de plus de quatre milliards de dollars, alors que le Congolais passait outre ces mêmes ferrailles que nos jeunes gens ramassent naïvement  dans nos quartiers pour le revendre à vil prix à ces Indo-Pakistanais, pour le recyclage, et être transformées par la suite en fer à béton et le surplus exporté vers  leur pays d’origine pour d’autres fins. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Que dire sinon que nous sommes réellement distraits. Nous accordons trop d’importance aux futilités comme le ndombolo et autres mukongo ya koba. Sans le savoir, c’est l’avenir même de notre futur que nous sommes en train d’hypothéquer. Même Dieu qui nous a donné ce beau pays aura du mal à nous pardonner cette attitude, pour le moins désinvolte et irresponsable.

Un marché largement  ouvert

Avec  une population estimée à 80 millions, la RDC est à l’instar de l’immensité de ses potentialités, un marché largement ouvert, dont le nombre de consommateurs peut correspondre  à  cette densité. Mais, l’on croit savoir que cette réalité échappe énormément  au Congolais, lui-même, eu égard à son absence sur le terrain de la  compétitivité  où le challenger étranger a pratiquement le champ libre.

Autrement, comment comprendre que même la petite industrie soit  entièrement dominée par l’expatrié qui dans ce contexte s’illustre seul dans la fabrication des biens aussi simple et facile tels que les bonbons, les biscuits, les sucettes, les jus, les papiers hygiéniques. Et lorsqu'on regarde de près il s’avère que l’équipement utilisé pour faire fonctionner ces industries peut, s’en nul doute être à la portée de quelque bourse congolaise. Hélas, l’esprit managérial fait défaut. Il a l’esprit porté sur des questions qui l’éloignent de cet aspect de chose. Et l’expatrié ne peut autrement que profiter, largement, de l’absence du concurrent  qui devrait être le Congolais sur le marché. Comme quoi, la nature a horreur du vide


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