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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 02 mai 2024
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Santé

Nipah: le virus létal du type Ebola qui sévit en Inde

2023-09-27
27.09.2023
Monde
2023-09-27
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Des infirmiers qui portent des masques et des combinaisons, une ministre de la Santé qui parle de contacts à haut risque, des écoles fermées, des zones confinées, voilà qui est douloureusement familier. Le virus Nipah a fait deux morts dans le sud de l’Inde, dans l’Etat du Kerala. L’OMS l’a classé parmi les maladies méritant une recherche prioritaire en raison de leur potentiel à provoquer une épidémie mondiale. Il fait beaucoup parler de lui, y compris dans la presse internationale. Faut-il vraiment s’inquiéter ?

Que se passe-t-il en Inde ?

Une épidémie de Nipah s’est déclarée dans l’Etat du Kerala, au sud de l’Inde, dans le courant du mois de septembre. Des mesures ont été prises pour la contenir. Les autorités ont fermé des écoles, confiné certaines zones, monitoré les contacts à haut risque,… Jusqu’à présent, six cas ont été répertoriés, dont deux mortels. Depuis le 16 septembre, aucun nouveau cas n’a été détecté. Certaines écoles, en dehors des zones de confinement, ont pu rouvrir leurs portes, les élèves devant respecter certaines mesures comme le port d’un masque, ou la désinfection des mains. Les autorités se veulent rassurantes.

Quels sont les symptômes ?

Les premiers symptômes sont peu spécifiques : fièvre, douleurs musculaires, maux de gorge, maux de tête, vomissements. "Mais la caractéristique, c’est que la majorité des personnes deviennent rapidement assez gravement malades, explique le professeur Emmanuel Bottieau, infectiologue à l’Institut de médecine tropicale d’Anvers. Ils peuvent présenter une infection respiratoire aiguë, et le système nerveux central peut aussi être touché. Les personnes vont alors développer des maux de tête très sévères, des troubles de la vue, jusqu’à ce qu’on appelle une encéphalite, avec des personnes désorientées, qui peuvent entrer en coma."

Le taux de létalité est important : il se situe, selon l’OMS entre 40% et 75%. "Le problème est toujours le même dans le cas d’épidémies locales, commente le professeur Bottieau. On a tendance à n’investiguer que les cas les plus graves. Il est vraisemblable qu’il y ait des cas qui circulent en ayant moins de symptômes, comme on le voit souvent avec d’autres virus, mais ça a été très peu investigué. Donc, c’est plutôt parmi les cas les plus graves qu’on voit ce taux de létalité si élevé."

Existe-t-il un traitement ? Un vaccin ?

Il n’existe aucun traitement, bien que la maladie figure sur la liste OMS des maladies prioritaires en matière de recherche-développement. On ne peut traiter que les symptômes. "Des soins de soutien intensifs sont recommandés pour traiter les complications respiratoires et neurologiques sévères", précise l’OMS. "Il y a des études en cours sur une molécule antiviral qu’on utilise pour d’autres virus à ARN qui s’appelle la Ribavirine, mais c’est dans l’ordre d’étude à ce stade", complète Emmanuel Bottieau, qui précise qu’il n’existe aucun vaccin non plus.

Des policiers et des agents de santé vérifient la carte d’identité d’un homme à un point de contrôle le long d’une route entrant dans une zone de confinement suite à une augmentation des cas de virus Nipah dans le village de Cheruvannur du district de Koz

 

Quel est son mode de transmission ?

Il s’agit d’un virus zoonotique, il se transmet de l’animal à l’homme. Ce sont les chauves-souris frugivores de la famille des Pteropodidae qui sont les hôtes naturels du virus Nipah. Elles ont, déjà par le passé, transmis le virus à des porcs, qui ont eux-mêmes transmis le virus à l’homme. Ou infecté des denrées alimentaires, comme le jus de palmier, qui, une fois consommées par l’homme, peuvent également l’infecter. Le virus peut ensuite se transmettre d’hommes à hommes.

"La transmission d’homme à homme n’est pas très efficace, précise l’infectiologue de l’Institut de médecine tropicale d’Anvers. Pour le Covid-19, on a eu des taux de reproduction qui ont dépassé deux ou trois à certains moments, c’est-à-dire une personne qui en contamine deux ou trois. Ici, le taux de reproduction est de l’ordre de 0.3, donc une personne qui contamine 'un tiers de personne'. Or en dessous de un, on considère que les épidémies ne sont pas de longue durée."

La transmission d’homme à homme nécessite un contact rapproché, il n’y a pas de transmission par aérosol. Cela dit, "des mutations du virus vers quelque chose de plus épidémique ne sont jamais à exclure. On l’a bien vu entre le SARS-CoV-1 et le SARS-CoV2, il y a eu quelques mutations et ça suffit à les rendre beaucoup plus transmissibles."

Est-il connu depuis longtemps ?

La première épidémie de Nipah a éclaté en Malaisie, en 1998-1999, parmi des éleveurs de porcs. Dans un article du site The Conversation, Julien Cappelle, écologue de la santé au Cirad, l’organisme français de recherche agronomique pour le développement durable des régions tropicales, indique : "Le facteur déterminant de cette première contamination ne se situait pas nécessairement dans les élevages, plutôt à leur bordure, où poussaient un certain nombre d’arbres fruitiers. Des arbres qui ont attiré des chauves-souris frugivores, en quête de nourriture depuis l’émiettement du couvert forestier, leur habitat naturel, du fait de la déforestation." L’action de l’homme qui favorise l’émergence des zoonoses… On y revient.

Cette épidémie avait alors fait une centaine de morts. Le virus avait aussi atteint Singapour, mais dans une moindre mesure. Au Bangladesh, selon l’OMS, des flambées se produisent presque chaque année depuis 2001 date de la première détection du virus Nipah dans ce pays. Toujours selon l’OMS, il semble que, cette année, l’épidémie y ait été plus meurtrière (11 cas dont 8 décès).

 

 

 

Un agent de santé portant un équipement de protection élimine les déchets biologiques d’un centre d’isolement du virus Nipah dans un hôpital gouvernemental à Kozikode, dans l’État méridional indien du Kerala, le 16 septembre 2023. © AFP or licensors

Faut-il craindre une pandémie ?

Le risque au niveau mondial est considéré comme faible par l’OMS. Emmanuel Bottieau abonde : "A ce stade, ce n’est pas un virus qui a un potentiel pandémique tel qu’on l’a vu avec le SARS-CoV2. D’abord parce que la transmission est relativement peu efficace. Il faut vraiment des contacts directs étroits pour que le virus se transmette. Et ensuite parce que, pour l’instant en tout cas, le type de chauve-souris qui joue un rôle important dans la transmission n’est pas localisé dans beaucoup de pays."

"Ceci dit, ça ressemble plutôt à un scénario du type Ebola, dans le sens où on a une maladie grave avec un pourcentage de létalité important, mais avec un virus peu infectieux, peu contagieux. Or, malgré tout, avec Ebola, on a eu une épidémie régionale dans trois pays de l’ouest africain. Donc ce genre de scénario n’est jamais complètement à exclure."

Même si l’on ne peut rien exclure, les scientifiques sont donc plutôt rassurants, tout comme les autorités indiennes. L’expérience de la pandémie de Covid-19 nous a sans doute rendus plus sensibles à ce genre de sujet. L’Inde a réagi avec des mesures fortes. Cela aussi a probablement aidé à circonscrire l’épidémie, tout en attirant l’attention, avec ce petit air de déjà-vu.


RTBF / MCP, via mediacongo.net
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