Politique
Il ne les dorlote plus comme c’était lors du premier mandat. Félix Tshisekedi a utilisé sa signature pour gommer les “roitelets” qui pensaient se disputer le pouvoir avec lui. Dans le gouvernement Suminwa, le président a priorisé ses pions à lui, le reste ne l’intéressant presque plus. Fatshi se savait déjà gagnant dans cette bataille face à des politiciens congolais véreux prêts à faire dix mille courbettes pour obtenir un poste. Malgré la tempête, rien ne changera dans le sens de revoir son ordonnance, avertit un membre du sérail du chef. Sa décision reste et restera maintenue.
Tshisekedi d’avant les élections de 2023 n’est pas le Tshisekedi vainqueur de la présidentielle. L’homme s’est nettement métamorphosé. Il dicte la marche à suivre de sa famille politique. Fatshi refuse de céder au chantage et s’impose comme le seul chef de son camp à procéder aux derniers arbitrages sans pour autant consulter ses prétendus partenaires politiques.
Aux derniers jours de consultations, le chef de l’Etat a sorti ses griffes. Il a attribué l’essentiel des portefeuilles à son parti. Les autres forces et leurs leaders ne se contentant que du menu fretin. De manière écrasante, l'UDPS-Tshisekedi et ses mosaïques se sont adjugés 21 départements contre 6 pour la plateforme de Jean-Michel Sama Lukonde, le désormais ex-Premier ministre, et 3 pour l’UNC-A de Vital Kamerhe, le nouveau président de l’Assemblée nationale et 2 pour l‘AFDC-A de Modeste Bahati. Le parti présidentiel a fait prévaloir ses 185 élus sur les 450 députés membres de la majorité pour s’accaparer du gros butin. L’ACP-A de l’ex-gouv de Kin, Gentiny Ngobila, n’a obtenu aucun portefeuille. Pourtant, il compte une douzaine de députés nationaux. Signe que le calcul mathématique n’influence plus les options politiques du chef. Tout un symbole.
Le message fort de Tshisekedi
Avec désormais son bâton en main, le président de la République siffle une sorte de fin de récréation. Ceux qui se croyaient intouchables, sont frappés. Même le virulent Jean-Pierre Bemba s’est vu permuter de la Défense aux Transports sans broncher. Bahati, mécontent du partage des responsabilités, a brillé par son absence à la dernière réunion du présidium. Deux portefeuilles de seconde main lui ont été attribués, à savoir la Formation professionnelle ainsi que le Travail et emploi vidé de sa vraie substance à savoir la prévoyance sociale qui englobe la CNSS et l’INPP, deux grosses boîtes à sou rattachées désormais au ministère de la Santé. Kamerhe n’a reçu qu’un ministre “full” (Hydrocarbures), l’autre (Urbanisme) n’est qu’un simple délégué.
Par contre, Tshisekedi s’estime soulagé pour avoir fait la part belle aux technocrates. 11 personnalités n’ayant aucune appartenance politique claire ont trouvé des rôles-clés au sein du gouvernement Suminwa. Il s’agit du VPM de l’Économie Mukoko Samba, du ministre des Finances Doudou Fwamba Likunde Likombio, du ministre de l’Industrie Louis Kabamba Watum, du ministre des Mines Kizito Pakabomba Kapinga, du ministre de la Santé Samuel Roger Kamba Mulamba, de la ministre du Genre Léonie Kandolo, du ministre du Tourisme Didier Mpambia Musanga, de l’Agriculture Grégoire Mutshail Mutomb, des Affaires étrangères Thérèse Kayiwamba Wagner, des Ressources hydrauliques et électricité Teddy Luamba Muba et enfin de l’ESU Safi Somba Ayane. Le président prend petit à petit ses distances avec des acteurs politiques qui ont terni l’image du régime à cause des détournements de deniers publics à la pelle.
Coincés, les bannis encensent le chef de l’Etat
Tshisekedi a écarté de l’exécutif beaucoup de chefs de regroupements politiques. Christophe Lutundula, Adèle Kahinda, Pius Muabilu…, la liste est longue. Il n’a expliqué ses choix à personne. La plupart des sortants ont découvert leur mise à l’écart comme tout le monde à la télé. Devant cette dure réalité, les autorités morales n’ont pu que s’incliner. Elles ont ravalé leur fierté et géré leur déception. Les chefs de regroupements ont tout simplement capitulé face à la grosse machine Tshisekedi. Car à défaut de s’aplatir, celui qui oserait soulever la tête, aurait été broyée.
Les élus sermonnés
Les élus USN menacent de ne pas investir le gouvernement Suminwa si les corrections ne sont pas apportées à la copie jugée déséquilibrée et non représentative de l’exécutif Suminwa. Un pétard mouillé. Pourtant, ils savent pertinemment bien que le chef de l’Etat ne reviendra jamais sur sa décision. Tshisekedi n’a pas l’habitude de se défausser. Il reste ferme et ne bouge pas d’un iota sur ses positions de départ. Même si Kabuya, en bon politique, laisse transparaître une lueur d’espoir pour les nominations des frustrés dans les entreprises publiques, Tshisekedi avance et s’assume. Lui seul sera comptable devant la population à la fin de sa mandature. Les options déjà levées, les contestataires n’ont qu’à s’aligner. D’ailleurs, il avait prévenu les élus lors de leur dernier échange qu’il dissoudra la Chambre basse si les chantages reviennent comme à la législature passée.
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