Insolite
En Occident, quand on a vu l'intelligence artificielle (IA) arriver, on s'est immédiatement dit que les étudiants allaient s'en donner à cœur joie pour gruger aux examens. En Chine, c'est une autre limonade et l'avènement de l'IA a surtout été vu comme une opportunité pour le ministère de l'Éducation nationale local de choper les contrevenants aux examens nationaux, comme nous le raconte un article du média chinois d'État Sixth Tone.
Les autorités chinoises chargées de l'éducation ont déployé des solutions très élaborées qui utilisent l'IA pour contrer les tentatives de tricheries à l'occasion du Gaokao, le difficile équivalent du baccalauréat en Chine, dont les épreuves ont eu lieu au début du mois de juin. Les quelque 13,4 millions d'adolescents inscrits à ce qui est présenté officiellement comme «l'examen d'entrée à l'université le plus difficile au monde» ont donc été particulièrement scrutés cette année.
Le Concours national d'entrée dans l'enseignement supérieur («Gāoděng kǎoshì», abrégé en Gaokao) est un examen passé chaque année par les élèves chinois arrivés au terme de leurs études secondaires. Cette épreuve conditionne bien davantage l'avenir des candidats que ne pourrait le faire le baccalauréat en France. Il engendre d'importantes pressions sur les élèves qui savent à quel point ce diplôme est crucial pour leur avenir, mais fait aussi peser une lourde responsabilité sur les enseignants, pour qui le taux de réussite au Gaokao est un indicateur de performance.
Les enjeux de cet examen n'ont pas manqué d'encourager la triche, de la plus artisanale à la plus sophistiquée. Des réseaux criminels proposent en effet leurs service aux familles pour envoyer un candidat plus compétent et muni d'une fausse identité, voire de communiquer avec l'extérieur pendant l'épreuve pour obtenir des réponses aux questions, grâce à des micro-oreillettes ou des écrans miniatures dissimulés.
« Pourquoi tu tousses ?»
Pour faire face à ce phénomène, les autorités chinoises auraient pu adapter les méthodes d'examen au contexte technologique actuel, mais ça aurait été trop simple. Dans certaines provinces, on a donc investi dans du matériel de reconnaissance rétinienne comme le fait celle du Shaanxi (nord-est de la Chine) depuis 2018 ou de reconnaissance faciale comme c'est le cas à Pékin depuis 2021.
Mais comment s'assurer que ces candidats, bien identifiés, ne se livrent pas à de la fraude digne des Sous-doués ? Comme souvent, c'est à l'IA qu'on a confié cette mission. Certaines autorités locales viennent donc de mettre en place un système de surveillance en temps réel dans les salles d'examen. Grâce à l'intelligence artificielle, ces outils sont capables de détecter des bruits inhabituels, tels que des toux ou des tapotements à un rythme aussi régulier que suspect.
Les autorités chinoises misent donc sur la prévention, sans négliger la répression. Une loi adoptée en 2015 prévoit des peines fixes pour les délits de tricherie, de vente ou de fuite de questions d'examens, mais aussi de participation à des examens pour le compte d'un autre candidat. À ce jour, 11.000 personnes ont été condamnées dans le cadre de cette législation, d'après les chiffres de la Cour populaire suprême chinoise.
Avec de tels dispositifs, gageons que le pays saura véritablement repérer ses éléments les plus compétents et, pourquoi pas, les embaucher pour concevoir des dispositifs antigruges encore plus élaborés pour les prochaines éditions du Gaokao.
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