Société
De sa bouche, il ne crache que la vérité. Musicien à la réflexion très poussée, Jean Goubald Kalala est une intelligence vive. Il affirme ses convictions et songe tous les jours à un meilleur Congo, pas un Congo “idiocratique” où la lumière est éteinte. Le défaut aux dirigeants illuminés qui ne voient que leurs intérêts égoïstes. Non, Goubald sait se doter des capacités pour redresser le pays. Dans une interview largement partagée sur Youtube, le chanteur kino-congolais refuse d’abandonner le pays entre les mains des “aventuriers” préoccupés par leur propre survie. Pas pour faire rire, il se voit même déjà candidat à la présidentielle de 2028. Pas une ambition démesurée, à ses yeux, surtout s’il compare l’offre politique de ces deux dernières décennies.
L’artiste se plaint que le pays soit excellent aujourd’hui dans l’abrutissement. Tant que le Congolais sera “ndombolisé” dans sa pensée et dans son esprit, on ne verra pas le bout du tunnel. Le guitariste assure humblement qu’un nouveau paradigme de gestion s’impose. Goubald croit au Congo et aux capacités de ses fils pour remonter la pente. Mais pour y arriver, il estime que les mains expertes doivent reprendre le drapeau. Il s’interdit de pleurer devant l’adversité. “On doit savoir répliquer au lieu de pleurer”, dit Kalala dépité par les dérives d’une classe politique affairiste.
Les politiques d’aujourd’hui ne sont pas à comparer aux génies de l’époque comme Marcel Lihau, Lunda Bululu… Kalala a vanté le savoir des icônes post-indépendance pour indiquer la direction à la jeunesse. Des visages dignes et respectables, dit-il, différents de noms superficiels au contenu vide mais popularisés par les dédicaces de musiciens. “Les gens choisissent les noms chantés par les artistes et non pour leur intelligence capable de changer leur quotidien”, démontre le musicien.
Corruption
Le chanteur s’en prend aux dilapidateurs. La mort dans l’âme, Goubald voit une société qui s’effondre davantage avec une inversion de valeur applaudie pourtant publiquement par quelques égarés de la société. Aucune éthique, le voleur se fait désirer. Il se bombe le torse de gagner le procès après avoir détourné de millions de dollars, mais il oublie qu’il n’a pas vaincu le procès à l’intérieur de sa propre conscience. “Tu es le premier témoin de ton propre vol. Ta conscience ne te reproche rien même si un bataillon d’avocats te défend, dans ton for intérieur, tu sais que tu as volé”, a-t-il râlé.
Le lendemain, déplore-t-il, le même voleur va curieusement se présenter aux élections pour diriger un peuple affamé. De la conception de Goubald, le pouvoir est un problème de conscience. Quels dirigeants pour ce Congo, s’est-il interrogé ? Le voilà évoquer pour soutenir sa thèse deux paradigmes éminents de la responsabilité : les parents et les hommes d’état. Des références qui façonnent la société. Parents modèles pour les enfants et hommes d’état modèles pour la société. Alors comment la société peut tolérer les détourneurs postuler et parler en leurs noms. L’artiste embraye pour justifier “l’idiocratie” dans un pays comme le Congo. Un vrai souci, explique-t-il, de voir un peuple dont l’imaginaire est construit par les idiots. Quand les lumières d’un peuple sont des idiots, il n’y a rien de bon à attendre, c’est le nivellement vers le bas. Le contraire du combat de l’artiste à l’accent engagé.
Dans cette situation de guerre dévastatrice dans l’est, le libre penseur appelle les dirigeants congolais à développer d’abord les capacités de défense propre et non compter sur les États-Unis, les Européens ou même la communauté internationale. S’il n’a pas emprunté les termes utilisés par Koffi Olomide, au moins il dit être convaincu que la réalité actuelle donne raison au patron de Quartier latin.
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Jean Goubald Kalala, artiste musicien congolais et libre penseur @Photo Droits tiers.