Provinces
À moins de 48 heures de l’ouverture de la 10ème édition du Festival Amani, initialement prévue du 15 au 17 novembre 2024, le maire de Goma a annoncé l’annulation de l’événement, provoquant stupeur et incompréhension parmi les nombreux amateurs de musique de la ville. Cette décision plonge Goma dans la confusion et suscite des réactions partagées.
Dans son communiqué, l’autorité urbaine affirme ne pas avoir été informée de la tenue du festival et justifie sa décision par la situation d’insécurité qui prévaut dans la ville.
Cette annulation divise la population de Goma. Certains soutiennent la décision du maire, évoquant, eux aussi, les enjeux sécuritaires qui frappent la province. D’autres, en revanche, dénoncent une gestion chaotique de l’événement.
« La décision du maire est salutaire. Il est inconcevable de continuer à chanter et danser alors que nos frères de Masisi, Rutshuru, Lubero et Walikale souffrent des violences. La ville de Goma est presque encerclée par les conflits. Depuis dix ans, on célèbre le Festival Amani, mais quel changement cela a-t-il apporté ? », s’interroge un activiste du Mouvement citoyen MNC, qui s’était d’ailleurs mobilisé en faveur de l’annulation du festival.
Cependant, une correspondance datée du 6 août, adressée au gouverneur militaire du Nord-Kivu et portant sur la sécurisation de la 10e édition du Festival Amani, avait également été transmise au maire de la ville, qui en avait accusé réception le 19 août.
La Dynamique Génération Consciente (DYGENEC-RDC) critique l’approche du maire et déplore ce qu’elle considère comme une « erreur administrative ».
« Alors que Goma se prépare à célébrer son identité nationale, l’unité et la résilience populaire du Nord-Kivu à travers la musique et la danse, le maire publie un communiqué perturbant et inutile annonçant l’annulation du Festival Amani », déclare le coordinateur national de DYGENEC-RDC dans un communiqué publié le 12 novembre 2024.
Et d’ajouter : « Les décisions administratives ne doivent pas être prises à la hâte ou sous l’emprise de l’émotion. Annuler le festival risque de créer plus de tensions à Goma que d’en apaiser. Tous ces artistes, leurs fans, les diplomates, les autorités politico-administratives présentes dans la ville, ainsi que plus de deux mille bénévoles engagés pour cette édition, méritent une meilleure considération ».
Selon DYGENEC-RDC, le maire de Goma devrait reconsidérer sa décision et collaborer avec les organisateurs pour garantir la sécurité du site et des festivaliers.
À deux jours de l’événement, des questions demeurent sans réponse : le maire reviendra-t-il sur sa décision ? Comment peut-il affimer n’avoir pas été informé, alors qu’il avait accusé réception de la correspondance officielle ? Existe-t-il un désaccord entre le gouverneur, qui a autorisé l’événement, et le maire, qui l’annule ? Ces interrogations restent pour l’instant sans réponse.
Le Festival Amani est une association à but non lucratif qui vise à rassembler les habitants de la région des Grands Lacs par la culture, offrant un espace festif loin des épreuves du quotidien et des séquelles de la guerre.
L’événement cherche également à redorer l’image de Goma, de l’Est de la RDC et de toute la région, en montrant au monde la volonté de ses jeunes et de ses habitants de bâtir un avenir meilleur en exploitant leurs talents.
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