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Politique

Reforme constitutionnelle : Joseph Kabila et Moïse Katumbi se concertent en vue de mobiliser le peuple

2024-12-25
25.12.2024
2024-12-25
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Moïse Katumbi et Joseph Kabila

Les deux principaux opposants se sont retrouvés en terrain neutre sur le continent africain les 16 et 17 décembre 2024 pour amorcer un rapprochement face « aux dérives du pouvoir actuel au Congo ».

Entre Joseph Kabila, l’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), et Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur de la province du Katanga et candidat déclaré, mais empêché à la succession du premier, ces dix dernières années, les relations ont été marquées par de terribles fluctuations.

Alliés politiques jusqu’en 2015, les deux hommes ont traversé des années conflictuelles.

23 décembre 2014

Le 23 décembre 2014, il y a dix ans jour pour jour, Moïse Katumbi lançait un appel entré dans l’histoire contemporaine du Congo. Ce jour-là, place de la Poste à Lubumbashi, alors qu’il était encore membre du PPRD, le parti du président Joseph Kabila, il lançait le « non au troisième faux penalty ». Il mettait ainsi en garde le chef de l’État Jospeh Kabila contre la tentation de briguer un troisième mandat inconstitutionnel. À partir de ce jour, le divorce était devenu inéluctable.

Dans sa démarche, Moïse Katumbi sera suivi par sept formations politiques de la majorité présidentielle qui créeront le « G7 », qui appellera Joseph Kabila « à l’alternance démocratique » et donc à organiser, sans être candidat, les élections en 2016, comme le prévoyait la Constitution congolaise.

Ces dissidents, de Pierre Lumbi (MSR) à Gabriel Kyungu wa Kumwanza (UNFC), en en passant Charles Mwando Nsimba (UNDF) Olivier Kamitatu (ARC), José Endundo (PDC), Dany Banza (AC) et Christophe Lutundula (ADP) comptaient 78 élus à l’Assemblée nationale congolaise et allaient se transformer en septembre 2015 en une plateforme politique pour porter la candidature de Moïse Katumbi à la prochaine présidentielle.

Entre les lieutenants de Katumbi et de Kabila, les passe d’armes vont se succéder sans ménagement.

Accords de la Saint-Sylvestre

Les élections seront finalement retardées de deux ans, reportées en décembre 2018 après un accord politique obtenu au forceps sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) le 31 décembre 2016.

Cet accord de la Saint-Sylvestre prévoit notamment que le scrutin sera organisé en décembre 2018 et que Joseph Kabila ne sera pas candidat à sa propre succession.

En 2018, justement, Moïse Katumbi sera empêché de se présenter au scrutin présidentiel, bloqué à l’extérieur du pays par les troupes au service du pouvoir de Kabila.

Il sera pourtant le leader d’un large mouvement politique (Lamuka) regroupant l’essentiel des candidats de l’opposition. Un mouvement qui réunit non seulement tous les chefs de file du G7 mais aussi les Jean-Pierre Bemba, Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, Antipas Mbusa Nyamwesi, Freddy Matungulu ou encore Martin Fayulu. C’est ce dernier qui sera désigné candidat unique de l’opposition le 11 novembre 2018 lors d’un étonnant double tour de table à Genève. Mais cette belle unité de l’opposition congolaise tiendra moins de 24 heures.

Dès le 12 novembre, en effet, le duo Tshisekedi – Kamerhe annonce renier sa signature et se lance dans une campagne présidentielle soutenue en coulisses par le clan Kabila qui avait compris le risque de se retrouver seul face à une opposition unifiée.

Le scrutin du mois de décembre 2018 débouchera sur un nouveau bras de fer entre les deux hommes forts du Congo. Shadary, le candidat de Kabila, passe complètement à côté de sa campagne. L’opposition unifiée a le vent en poupe et porte Fayulu à la victoire. Félix Tshisekedi est encore un peu plus loin. Pourtant, c’est lui qui sera annoncé vainqueur de cette énième supercherie politique en RDC. Les fameuses « Mathématiques congolaises » si chères au romancier congolais In Koli Jean Bofane.

Trahisons en série

Katumbi et Kabila vont encore creuser leurs divergences au début du règne de Tshisekedi.

L’annonce de la victoire de Tshisekedi s’accompagnera de la mise sur pied en juillet 2019 d’une coalition entre les plateformes FCC (Kabila) et Cach (Tshisekedi).

Encore une fois, c’est le mois de décembre qui sera crucial. Deux ans après le scrutin présidentiel, et 17 mois après cet accord de coalition, Félix Tshisekedi renie une fois de plus ses engagements et liquide le partenariat.

Ce divorce ouvre la porte à une entrée de Moïse Katumbi dans l’Union sacrée, la plateforme qui se cristallise autour de Félix Tshisekedi.

Mais entre ces deux-là, qui se sont longuement côtoyés pendant la campagne de 2018, l’union sera tout sauf sacrée. D’emblée, Moïse Katumbi refuse le poste de Premier ministre que lui propose Tshisekedi, qui cherche ainsi à étouffer toutes les velléités de l’ancien gouverneur. Un refus qui enrage le président de la République qui n’aura de cesse de chercher à humilier l’homme d’affaires katangais, le rejetant à des tables anonymes lors d’un mariage à Kinshasa, privant son club de football, le Tout-Puissant Mazembe, des aides de l’État.

La greffe ne prendra donc jamais. Les trahisons multiples de Tshisekedi interdisent toute saine collaboration.

Ébauche de réconciliation en 2022

Les trois grands acteurs politiques congolais se retrouvent donc chacun de leur côté. Félix Tshisekedi et son clan vont alors profiter de ces dissensions pour asseoir sans frein leur mainmise sur les structures de l’État et les leviers de l’économie du pays.

Parallèlement, les nuages s’amoncellent au-dessus des deux éphémères « collaborateurs » de la présidence, tandis que le torchon brûle entre les familles Kabila et Katumbi dans le grand Katanga.

C’est alors qu’entre en scène l’archevêque de Lubumbashi, Monseigneur Muteba. Conscient que ces tensions risquent d’amener encore plus de violence dans la province cuprifère, le prélat met en branle le processus de réconciliation katangaise. Une semaine où toutes les tendances de la société de l’ex-grande province sont invitées à débattre de la situation. « À crever l’abcès », nous dira un des participants. La première journée fut terrible !, poursuit un autre participant, « des vérités ont été dites sans ménagement. Les Katangais parlent peu, mais quand ils sont poussés à le faire, c’est souvent sans gants ».

De l’avis de plusieurs participants, « ce dialogue a permis d’éteindre des incendies qui auraient pu embraser la province, dégénérer en violence physique ».

Le dimanche 22 mai 2022, en guise de symbole, lors de la messe qui clôture cette semaine de discussions, Joseph Kabila et Moïse Katumbi se retrouvent pour une poignée de main inimaginable quelques semaines plus tôt.

« Ce n’est pas encore la paix entre ces deux-là, mais cette poignée de main aura des lendemains », prédisaient un avocat katangais.

Depuis ce jour, les nuages se sont encore faits plus nombreux au-dessus des deux opposants, contraints de vivre de facto en exil et de voir se répéter l’histoire récente de leur pays.

Retrouvailles

Dix ans jour pour jour après l’annonce du refus d’un « troisième faux penalty », le risque de voir un pouvoir en place chercher à violer la constitution pour se maintenir est plus vif que jamais. Les déclarations contradictoires de Félix Tshisekedi et de ses lieutenants sur ses intentions ont sans conteste pesé sur la nécessité pour Joseph Kabila et Moïse Katumbi de se retrouver et de lancer les bases d’une collaboration qui doit parvenir à mobiliser le peuple congolais pour faire respecter la Constitution qui, dans la forme et le fond, a cherché à se prémunir contre toute tentative d’un homme politique de confisquer le pouvoir.

La réunion de la semaine dernière n’était pas qu’une simple poignée de main. Les deux chefs de file sont venus avec leurs principaux lieutenants pour commencer un travail de fond sur plusieurs thématiques. Parmi eux, on retrouvait notamment Raymond Tshibanda, Néhémie Mwilanya, Barnabé Kikaya ou Moïse Ekanga dans les rangs du FCC, tandis que Salomon Kalonda, Olivier Kamitatu, Hervé Diakiese, notamment, représentaient le parti Ensemble à côté duquel on retrouvait aussi Claudel Lubaya.

Félix Tshisekedi et sa soif d’un troisième mandat susceptible d’embraser la RDC auront au moins réussi à remobiliser et réunir deux opposants que tout semblait séparer. 2025 s’annonce comme une nouvelle année de vives tensions sociales et politiques en RDC.

 

 

Hubert Leclercq
La Libre Afrique / MCP, via mediacongo.net
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Okolela @V73Q7NS   Message  - Publié le 25.12.2024 à 11:15
C'est une grosse erreur pour Felix TSHILOMBO de laisser les Opposants hors du pays. Dans le tactique de la Boxe, on ne seloigne point de son adverssaire, il faut etre avec lui coud a coud pour l'empecher de se preparer a un hypercute qui peut vous mettre K O au sol. De loin, ils vont bien mobiliser leurs troupes sans etre inquieter

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BIBI @GR3UJ9N   Message  - Publié le 25.12.2024 à 08:49
...ASSEZ C'EST ASSEZ. Pourquoi accepterions nous d'avoir toujours des dirigeants BIZENGI, ZOBA ZOBA. L'un nous a promis l'Allemagne, l'autre prenez une journaliste d'un pays étranger, loin de chez nous, pour sa sœur, par exemple. Il la tutoyait même. S'il ne sait pas faire la différence de genre, alors prendre la charge de tout un peuple de plus de 100 M d'habitants, plus de 300 ethnies est un accident aux conséquences désastreuses qui nous poursuivent encore aujourd'hui.

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BIBI @GR3UJ9N   Message  - Publié le 25.12.2024 à 08:42
Ce taiseux aussi ont en veut plus. IL nous a dit qu'il lui manquait 15 personnes pour mieux diriger donc il avait démissionné et montré ses limites. Il n'était pas non plus un petit saint car ils envoyés dans des églises, des quartiers, en plein jour, ses hommes terroriser la population. C'est lui le diable qui a donné, la nuit pendant que les congolais essayaient de dormir, le bâton à "Mr A LA MOINDRE ESCARMOUCHE" afin de poursuivre la sale besogne. N'ayons pas la mémoire courte.

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Passion du Congo @MP3MKSB   Message  - Publié le 25.12.2024 à 05:50
Kabila est responds de tout ce qui arrive au Congo. Au lieu de laisser Fayulu qui avait gagné la presidentielle en 2018, lui a voulu mettre le pays en moule en nommant Tshilombo, qu’il considérait comme un nul…aujourd’hui, il a détruit le pays comme le disaient les belges… les Luba ne sont pas fait pour diriger… ol doit venir prendre son mec

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Mampuya @T6L7OKA   Message  - Publié le 25.12.2024 à 22:20
Kabila n'était pas responsable de ce qui est arrive aux congolais. Le plus défaut de Kabila, mais sa qualité c'est d'être resté fidèle à la parole et constitution. Un homme qui est resté constant. Il a tout fait en sorte que pendant 18ans, tout en mettant en place les institutions, il faisait de son mieux de respecter la constitution. À peine il passe le pouvoir, voilà tous à violer la constitution par la création de l'US. Aujourd'hui les mêmes gens, professeurs acteurs politiques, qui hier défendait cette constitution, veulent la changer. Hier la Belgique, l'UE, l'Occident menaçaient Kabila, de devoir quitter le pouvoir, de respecter la constitution. L'Occident avait déjà ses hommes à choisir, Tshilombo ou Fayulu. Pour mémoire, vous vous souvenez quand Tshilombo wa Mulumba était décédé ? Le fameux monseigneur avec une malette et une supposée testament de Tshisekedi ? Tshilombo s'était présenté chez Kabila pour etre premier ministre. Le Belge avait choisi qui devait etre le président, Tshisekedi wa Mulumba, à défaut suite à sa mort, voilà son fils Tshilombo. Tshilombo s'est lié mains et pieds aux occidentaux. Si tout le monde avait le respect de...

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augu @9Z75MF7   Message  - Publié le 25.12.2024 à 07:17
Et en 2023 qui a nommer tshilombo. Lol

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