Politique
Le Conseil de sécurité de l’ONU a discuté mardi de la lutte contre le terrorisme en Afrique autour du thème : « Renforcement du leadership africain et mise en œuvre des initiatives de lutte contre le terrorisme ». Réaffirmant sa détermination à travailler avec ses partenaires régionaux et internationaux pour faire face à cette menace croissante, le Rwanda a défendu, au grand dam de la RDC, la non-qualification du M23 comme organisation terroriste. Ce mouvement majoritairement tutsi, soutenu par l’armée rwandaise, s’est emparé depuis fin 2021 de vastes pans de territoire du Nord-Kivu.
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a accusé la RDC d’avoir « choisi » de détourner l’attention de la communauté internationale des terroristes ougandais (ADF) opérant dans l’est du territoire congolais, en qualifiant le M23 qui, selon lui, est « un groupe luttant pour protéger une communauté congolaise persécutée », de groupe terroriste.
« Les ADF, identifiées comme l’un des groupes responsables des violations des droits humains les plus flagrantes en RDC, ont coûté la vie à plus de 650 civils depuis juin 2024, dont plus de 200 dans la seule région de Beni », a-t-il dénoncé, arguant que depuis plusieurs décennies, la communauté Tutsi que défend le M23 est confrontée à une « marginalisation systématique », forçant nombre d’entre eux à chercher refuge dans les pays voisins, dont le Rwanda, qui accueille plus de 100 000 réfugiés.
Alors que le gouvernement congolais a catégoriquement refusé tout dialogue avec ce mouvement « terroriste », le chef de la diplomatie rwandaise a laissé entendre que cette situation amène à des questions importantes : « Qui a la légitimité de définir le terrorisme et quels groupes devraient être désignés comme organisations terroristes dans l’est de la RDC ? Un État membre de l’ONU peut-il se permettre d’abuser de cette notion de terrorisme à des fins politiques et diplomatiques ? Y compris vis-à-vis du Conseil de sécurité de l’ONU ? En y réfléchissant bien, qui peut être qualifié de terroriste dans l’Est de la RDC au-delà des ADF ? Est-ce le M23, un mouvement congolais qui protège une communauté congolaise victime de discours de haine ? Ou est-ce l’armée nationale congolaise, qui a intégré la force génocidaire des FDLR – qui est non seulement un groupe sanctionné par l’ONU, mais aussi un mouvement qui a été désigné par le gouvernement américain en 2001 comme une organisation terroriste ? À quoi ressemblent les actes terroristes en EDRC ? La protection d’une communauté congolaise peut-elle être qualifiée de terrorisme ? Ou est-ce le ciblage, la persécution et le meurtre de civils tutsis dans l’Est de la RDC, notamment par l’incendie, en octobre 2023, de plus de 300 maisons de Tutsis congolais dans le village de Nturo (territoire de Masisi) par les FARDC, les Nyatura et les milices FDLR, qui devraient être qualifiés de terrorisme ? »
La menace du terrorisme ne peut pas être résolue si on ne parvient pas à identifier et à combattre ses véritables auteurs, a prévenu Nduhungirehe, qui a appelé la communauté internationale à veiller à ce que les efforts de lutte contre ce fléau soient fondés sur l’impartialité, la justice et un véritable engagement en faveur de la paix. Selon lui, le fait de qualifier de manière erronée des groupes ou d’ignorer les injustices systémiques ne fait que perpétuer les cycles de violence et saper la crédibilité des actions de l’ONU.
Pour construire un continent plus sûr et plus sécurisé pour tous, il a suggéré que les efforts collectifs se concentrent sur les causes profondes du terrorisme, en renforçant la résilience et en soutenant les initiatives menées par l’Afrique.
L’ONU est très préoccupés par la propagation du terrorisme sur le continent. Le Centre de lutte contre le terrorisme de l’UA a recensé plus de 3 200 attaques terroristes et 8 400 victimes civiles entre janvier et septembre 2024.
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