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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Politique

Propos de Russ Feingold, gouvernement d’union nationale… Banza Mukalay rompt le silence

2014-03-26
26.03.2014 , Kinshasa
Politique
2014-03-26
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Baudouin Banza Mukalay Nsungu, qui ne connaît ! Poids lourd et forte voix de la Majorité, l’autorité morale de l’Union pour le développement du Congo ne parle que lorsqu’il a vraiment à dire. Abhorrant la politique spectacle et des postures extrémistes, ce « quadruple » élu d’affilée de Lubumbashi (1982, 1987, 2006 et 2011) a cédé aux sollicitations de la presse d’obtenir de lui sa lecture des enjeux de l’heure. Entretien avec un homme-ressource.

Honorable Banza, comment réagissez-vous aux récents propos de l’Envoyé spécial d’Obama en RDC et dans la région des Grands Lacs sur le strict respect des mandats constitutionnels des chefs d’Etat de la région ?

Le sénateur Russ Feingold a reconnu les efforts déployés par le Gouvernement de la République démocratique du Congo pour pacifier et sécuriser le pays, pour apporter des réformes... Il a insisté sur le respect des mandats constitutionnels en disant qu’il faut plus d’institutions fortes que d’hommes forts. Moi, je crois qu’il s’agit là juste des déclarations de principe ! Parce que, pour qu’il y ait des institutions fortes, elles ne doivent qu’être bâties par des hommes forts qui sont dans un contexte historique déterminé ! Quand on parle des institutions de la Cinquième République, c’est le Général De Gaulle qui les a bâties ! Quand on parle des institutions des Etats-Unis, c’est Georges Washington qui les a édifiées ! Ce n’était pas de citoyens lambda ! N’oubliez pas que les Etats-Unis étaient confrontés à la guerre. Et nous, à peine six mois qu’on est sorti de la guerre, on est encore en train de consolider la paix. Dans un pays post-conflit comme le nôtre où les intérêts sont centrifuges, où il est difficile de parler tous de l’intérêt général, il faut quelqu’un qui montre la direction, qui rassemble... Et moi, je ne pense pas que quand il y a devant nous un homme qui montre la direction, qui rassemble, qu’on le prenne pour un homme fort ! Les institutions fortes sont bâties au fil des années. Elles ne sont pas le fruit d’une génération spontanée ! Qu’on ne se détrompe ! C’est le temps qui permet de corriger les institutions, de les améliorer pour qu’elles soient plus fortes que les autres.

Concrètement, honorable Banza, lorsque Russ Feingold insiste sur le strict respect du mandat présidentiel reconnu par la Constitution, ne trouvez-vous pas qu’il s’agirait d’une menace face aux dérives des chefs d’Etat africains ?

J’ai parlé des intérêts centrifuges dans des pays post-conflits comme le nôtre. Vous savez qu’en Europe, dans des pays comme la France, confrontée notamment à la guerre du Mali, le président de la République a dû inviter tous les ténors de l’Opposition pour discuter de l’engagement et de l’avenir de la France ! Mais ici, si on invite l’Opposition, elle ne viendra pas ! Il y aura même des gens qui vont soutenir la guerre contre le pays ! Il faut donc du temps pour que les gens comprennent c’est quoi l’Opposition. C’est quoi l’intérêt suprême de la Nation ! Etre opposant, c’est faire des observations, des contre-propositions… Ce n’est pas de voir des pièges partout et en tout. Que les gens comprennent que l’Opposition doit être démocratique. Qu’elle doit faire preuve de tolérance, respecter les institutions et ceux qui les animent... Or, dans nos pays, être opposant, ce n’est même plus respecter les animateurs des institutions ! Il faut que ceux qui sont au pouvoir sachent aussi qu’ils n’y sont pas pour eux-mêmes, pour accumuler des richesses à leur compte ! Ils doivent apprendre à partager et à respecter les règles de la démocratie.

Qu’attend-on principalement du Gouvernement de cohésion nationale ?

Je ne vois pas pourquoi on veut dramatiser ! Le Gouvernement d’union nationale n’est pas un gouvernement spécial, dont les animateurs viendront du ciel ! Il reste un gouvernement d’hommes, faits de chair et dont le sang circule dans les veines. Il y a des faiblesses humaines. Et donc ne mystifions pas trop les choses et enlevons deux illusions. D’abord, que ce gouvernement à venir ne résoudra pas tous les problèmes des Congolais. Et puis, que l’Exécutif actuel a échoué. On ne peut pas me dire sincèrement que le gouvernement en place, dirigé par Matata Ponyo, n’a rien fait ! Ce gouvernement a posé beaucoup d’actes positifs. Mais, puisqu’on peut remplacer un gouvernement pour des raisons d’efficacité politique, cela n’a rien à voir avec l’efficacité de gestion ! Je dirai même qu’on peut le remplacer pour des raisons d’opportunité politique. Et je crois que c’est le cas. Cette opportunité politique est définie par le chef de l’Etat qui a été élu au suffrage universel direct. Nous avons le devoir de l’accompagner. Le Gouvernement de cohésion nationale est donc attendu justement pour plus d’unité, ainsi que pour plus de paix et de calme.

L’horizon 2016 ne vous fait-il pas frissonner ?

Il ne faut pas considérer 2016 comme une date fatidique. La Constitution a fixé à cinq ans le mandat du président de la République, des parlementaires et d’autres élus. Et en même temps les acteurs politiques ont réclamé qu’il y ait des élections fiables, crédibles... Et là-dessus, j’appuie la position de la Ceni qui consiste d’abord à crédibiliser le fichier électoral. Faire en sorte qu’il n’y ait pas de contestations possibles et rendre les élections transparentes. Ça, c’est le premier élément. La suite, c’est une question d’agencement. Et nous avons confié à la Ceni le rôle d’organisation, d’agencement. Eh bien, soumettons-nous à ses lois. Et la Ceni a dit qu’elle commence par des arriérés des arriérés. Et après, elle s’occupera des arriérés. Et puis, on va atteindre les autres étapes. Puisqu’il n’est pas normal que, depuis qu’on a commencé l’expérience électorale en 2006, qu’on n’ait jamais organisé les élections à la base. Ce souci là, c’est un souci légitime, parce que des pays comme la France accordent beaucoup d’importances aux élections locales ! On doit laisser les communes dirigées par les gens que le peuple désigne. Laissons le peuple choisir les gens qui le dirigeront au quotidien. Moi, je trouve que c’est un bon schéma que la Ceni a proposé. Concernant les élections, la Cenco, l’ECC… sont tous d’accord avec les propositions de la Ceni. Ce sont ceux-là les vrais acteurs de la société civile, et non ces individus qui portent leurs organisations dans des mallettes !

Qui dit 2016 parle aussi de la fin du mandat du chef de l’Etat…

Il ne faut pas se laisser distraire par les discours de la haine, d‘ôtes-toi que je m’y mette... Par les discours des gens qui donnent l’impression d’avoir des solutions à la portée de la main. Parce que les problèmes du Congo sont connus. Il y a inadéquation entre le besoin et les moyens. Je connais des gens qui étaient opposés au régime de Mobutu, de Kabila père, de Kabila fils… Mais, on ne va pas continuer à s’opposer aux individus ! Qu’est-ce qui les empêche de donner des propositions de développement ? Comment faire pour passer le budget national de 7 milliards de dollars à 45 milliards de dollars, par exemple. On doit discuter de cela.

S’il vous était demandé, en tant que ministre de Matata, de dire ce que vous aurez retenu de bon de ce Gouvernement. Que diriez-vous ?

Je dirais que ce Gouvernement fait du bon travail. Quant au Premier ministre, on peut dire beaucoup de choses. C’est en fait quelqu’un à qui on écrit le matin, et le lendemain, vous avez la réponse ! Et il répond à chaque question ! Il ne correspond pas seulement avec les membres du Gouvernement, mais aussi avec les simples citoyens, les citoyens lambda qui lui écrivent ! Il leur accorde la même attention et la même urgence ! Ce sont des choses qu’on n’a plus vécues depuis longtemps. Je sais de quoi je parle. Le Premier ministre est donc un grand animateur de l’Etat. On peut ne pas l’aimer, mais il fait vivre l’Etat dans son rôle régalien.


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