Société
Matata Ponyo et son conseil, le prof Nyabirungu en tête, ont déployé toute une armada d’objections pour que le procès Bukanga-Lonzo tourne court, car pour les avocats de Matata, la Cour constitutionnelle devrait se déclarer incompétente et déclarer, par conséquent, l’action entreprise par le ministère public irrecevable. La défense estime qu’il verse dans une démarche plutôt politique que juridique.
Bernique. Le procès Bukanga-Lonzo aura bel et bien lieu, ont décidé les juges au terme d’un délibéré laborieux. L’ex- Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo et l’homme d’affaires sud-africain Grobler vont devoir prouver leur innocence face aux évidences collectées par les limiers de l’IGF sur les dépenses effectuées pour l’érection du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo qui n’était plus qu’un vestige à l’abandon quand l’ancien chef du gouvernement, Sylvestre Ilunga Ilunkamba l’a visité en 2019. Ce, après que Matata Ponyo, devenu sénateur, s’est livré à un one-man-show du haut de la chaire de la Chambre haute comme pour démontrer qu’il était l’homme de la situation pour gérer la primature. L’homme à la cravate rouge et son conseil ont étalé 44 violations de la Constitution autant par le procureur général près de la haute Cour que la Cour constitutionnelle elle-même. Matata a même soutenu que le PG Mukolo a fait amende honorable auprès de deux présidents de deux Chambres du Parlement pour son entreprise visant à obtenir le procès de Matata. « Le procureur m’a demandé pardon. Il m’a dit que sa conscience était chargée », a renchéri l’ex-PM qui soutient avoir refusé d’aller en exil.
S’adressant au président de la haute cour, il déclare, « je fais confiance en vous », lui rappelant qu’il est pasteur, homme de Dieu. L’affaire Bukanga-Lonzo a été renvoyée au 23 avril prochain pour instruction. Cette décision permet aux parties prenantes de préparer leurs arguments et de poursuivre l’examen de l’affaire devant la Cour constitutionnelle qui a rejeté la demande de l’ancien Premier ministre Matata Ponyo de se déclarer incompétente et de décréter l’irrecevabilité de l’action du ministère public. L’affaire implique Matata Ponyo, accusé de détournement présumé de fonds publics dans le cadre du projet agro-industriel de Bukanga-Lonzo.
Acharnement politique assumé
L’ancien chef du gouvernement sous Kabila reste convaincu que ses ennuis ont commencé lorsqu’il a refusé de rejoindre l’Union sacrée, la plateforme politique du président de la République, Tshisekedi. Puis, le dossier a refait surface au moment de la création de son parti, le Leadership et gouvernance pour le développement (LGD). Enfin, a-t-il conclu, il a été relancé pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle de décembre 2023. La réactivation de ce dossier judiciaire serait, selon Matata, une pression directe pour le contraindre à adopter une posture favorable au pouvoir en place.
Vrai feuilleton judiciaire
Ce dossier judiciaire, faut-il le souligner, a connu de nombreux rebondissements. Par un arrêt du 15 novembre 2021, la haute Cour s’était déclarée incompétente pour juger un ancien chef du gouvernement dans l’affaire des fonds alloués à la gestion du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. Par la suite, la Cour de cassation s’est saisie du dossier avant de se déclarer, elle aussi, incompétente. En juillet 2023, le procureur général près la Cour constitutionnelle a rouvert l’affaire et lancé un nouveau mandat. Mais à l’époque, le procès avait été reporté en raison des élections.
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Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre, Deogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo et Golbe @Photo montage Ouragan.