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Tout savoir sur le « Fifagate »

2015-09-10
10.09.2015 , Zurich, Suisse
2015-09-10
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La puissante fédération internationale du football, menée par Sepp Blatter, est au cœur de la tourmente, visée par deux enquêtes distinctes pour corruption. La justice suisse a ouvert une procédure pénale contre son président. 

Deux enquêtes ouvertes pour corruption

Le 27 mai 2015, la police suisse mène à Zurich, à la demande des autorités américaines, un coup de filet spectaculaire, arrêtant, dans le luxueux hôtel où séjournaient quelque 300 officiels de la fédération internationale du football (Fifa), dans l’attente du congrès de l’organisation, sept hauts responsables du ballon rond. Les suspects sont soupçonnés de corruption en lien avec l’attribution de Coupes du monde (notamment le Mondial de 2010 en Afrique du Sud), de droits marketing et de droits télé. Quelques heures plus tard, la justice américaine indique avoir inculpé au total neuf élus et cinq fonctionnaires de la Fifa, pour des malversations s’étalant sur les 24 dernières années. Le siège de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf), situé à Miami, a par ailleurs été perquisitionné. Le même jour, la justice suisse fait saisir des documents électroniques au siège de la Fifa à Zurich, dans le cadre d’une enquête pour soupçon « de blanchiment d’argent et gestion déloyale » qu’elle indique avoir ouverte le 10 mars 2015, concernant l’attribution des Mondiaux 2018 à la Russie et 2022 au Qatar.

Depuis, le travail des enquêteurs a avancé. Le 14 septembre, le procureur général suisse Michael Lauber a ainsi annoncé qu’au total, 11.000 gigabits de données informatiques ont été collectés et que des actifs ont été saisis, « y compris des appartements dans les Alpes suisses ». En outre, 121 transactions bancaires suspectes ont été identifiées. Le 25 septembre, la justice suisse a déclaré avoir ouvert une procédure pénale contre Joseph Blatter, le président de la Fifa. Et le 3 décembre, la ministre américaine de la Justice, Loretta Lynch a annoncé que seize nouvelles personnes avaient été inculpées pour « racket organisé » et autres infractions.

 

Les acteurs clefs du dossier

La ministre de la Justice américaine, Loretta Lynch, dévoilant elle-même, le 27 mai 2015, l'acte d'accusation contre les hauts responsable de la Fifa. - AFP

La ministre de la Justice américaine, Loretta Lynch, a dévoilé elle-même le 27 mai 2015 l’acte d’accusation

contre les hauts responsables de la Fifa. - AFP 

 

La ministre de la Justice américaine, Loretta Lynch, qui avait supervisé l’affaire en tant que procureure à New York, a dévoilé elle-même le 27 mai l’acte d’accusation contre les hauts responsables de la Fifa. Elle a eu des mots très durs, affirmant que l’organisation connaît une corruption « rampante, systémique et profondément ancrée ». La justice américaine a eu un allié inattendu en la personne de Charles Blazer, ancien secrétaire général de la Concacaf et ancien membre du comité exécutif de la Fifa, inculpé aux Etats-Unis et devenu informateur du FBI et du fisc américain dans l’espoir de réduire sa peine. Il a admis avoir touché des pots-de-vin pour l’attribution des Coupes du monde 1998 et 2010. Autre personnage essentiel dans le dossier de l’accusation : l’avocat et ancien procureur américain Michael Garcia, auteur du rapport d’enquête interne de la Fifa sur l’attribution des Coupes du monde de football 2018 à la Russie et 2022 au Qatar. Fin 2014, il avait quitté avec fracas l’organisation après que le président de la chambre de jugement de sa commission d’éthique, Hans Joachim Eckert, eut présenté de façon « incomplète » et « erronée » ses conclusions. Son rapport nourrit l’enquête hevétique. Du côté des prévenus, Jeffrey Webb et Jack Warner, l’actuel et l’ancien président de la Concacaf, font partie des acteurs clefs dans l’affaire suivie outre-Atlantique. Le président de la Fifa, Sepp Blatter, a désormais aussi été rattrapé par la justice. Son bras droit Jérôme Valcke est dans le viseur des enquêteurs.

 

Sepp Blatter dans la tourmente

De nombreuses voix se sont élevées pour réclamer le départ du président de la Fifa, Sepp Blatter. - Walter Bieri/AP/SIPA

De nombreuses voix se sont élevées pour réclamer le départ du président de la Fifa, Sepp Blatter.

- Walter Bieri/AP/SIPA 

Au printemps, au moment où la Fifa a été secouée par les affaires de corruption, Sepp Blatter, n’avait pas été inculpé par la justice. Et, se défendait-il, il ne pouvait « pas surveiller tout le monde ». Mais de nombreuses voix se sont rapidement élevées pour demander le départ de l’indéboulonable président de la Fifa, à la barre de l’organisation depuis 1998. Hasard ou non du calendrier, l’inculpation des hauts responsables du football mondial est intervenue tout juste deux jours avant l’élection à la présidence de la fédération, à laquelle Sepp Blatter, âgé de 79 ans, était candidat, briguant un cinquième mandat. Le Suisse avait pour unique concurrent le prince jordanien Ali Bin Al Hussein, qui a mené campagne sur le thème du « changement » et de l’« éthique ». Blatter l’a emporté.
Mais il restait cerné par la justice. Il a finalement annoncé sa démission le 2 juin, mais devait rester en fonctions dans l'attente de l'élection d'un nouveau président, programmée le 26 février 2016. Le 25 septembre, la justice suisse a finalement annoncé avoir ouvert une procédure pénale à son encontre pour « soupçon de gestion déloyale et, subsidiairement, abus de confiance ». Et le 8 octobre, la commission d’éthique de la Fifa l’a suspendu pour 90 jours – tout comme son bras droit Jérôme Valcke, et Michel Platini, candidat à sa succession. Enfin, le 21 décembre, elle l’a banni pour huit ans de toute activité liée au football.

 

Un Français dans le viseur de la justice

Le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke. - REA

Le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke. - REA

La justice américaine s’intéresse de près à Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fifa et bras droit de Sepp Blatter. Selon le « New York Times », il aurait transféré 10 millions de dollars sur des comptes gérés par l’ancien vice-président de l’organisation, Jack Warner, qui fait partie des personnes inculpées. Des faits démentis par l’intéressé et par la Fifa, qui nie en outre que cet argent ait pu servir de pot-de-vin. Le Français a cependant été débarqué de l’organisation en septembre 2015, après qu’un ancien footballeur l’a accusé d’avoir participé à un système illicite de revente de billets. Là encore, Jérôme Valcke a nié des accusations « fabriquées et scandaleuses ». Mais la Fifa a demandé à ce qu’une enquête officielle soit menée sur le sujet par sa commission d’éthique. Et Jérôme Valcke a finalement été relevé de ses fonctions, le 7 janvier 2016, et risque neuf ans de suspension.

 

Les sponsors s’inquiètent

Après le double scandale qui a frappé la Fifa, les sponsors associés à la Coupe du monde de football eux-même, comme Nike, Adidas, McDonald’s ou Coca-Cola, exhortent la Fifa à faire le ménage en son sein et à faire preuve de plus de « transparence ». Certains, comme Visa, vont même jusqu’à menacer de « réévaluer » leur parrainage. Pour autant, tous sont liés à la Fifa par des contrats pluriannuels pour des montants de plusieurs dizaines de millions d’euros. L’investissement est lourd et les places, chères. Les marques ne vont pas les abandonner facilement. Et quelques-unes sont mêlées, indirectement, à certaines pratiques de la fédération internationale de football...

Début octobre, à la suite de la mise en cause de Sepp Blatter par la justice suisse, certains sponsors reviennent néanmoins à la charge. Coca-Cola, partenaire historique de la Fifa, ainsi que Visa, mais aussi deux parrains de la Coupe du monde, McDonald’s et Budweiser, demandent au président de l’organisation de partir sans délai. Mais l’avocat de Sepp Blatter ne tarde pas à répliquer : « Il ne démissionnera pas ».

 

Beaucoup d’argent en jeu

Pour qu’il y ait corruption il faut de l’argent. Et de l’argent, il en circule beaucoup à la Fifa. L’organisation a annoncé avoir enregistré sur la période 2011-2014 un bénéfice de 338 millions de dollars, pour un chiffre d’affaires de 5,7 milliards, en grande partie grâce aux revenus tirés du Mondial 2014 au Brésil. Plus largement, les revenus liés aux Coupes du monde ont cru de 66 % en une décennie. Grâce aux TV et aux sponsors. Et génèrent de 80 % à 90 % des revenus de la Fifa. La corruption potentielle des employés et élus de la Fifa peut aussi provenir des flux financiers générés dans les pays hôtes, qui profitent souvent de l’événement pour construire stades, autoroutes ou aéroports flambants neufs.

 

Le Qatar sous pression

Le Qatar s’était vu attribuer, en 2010, l’organisation de la Coupe du monde de football 2022. - AFP

Le Qatar s’était vu attribuer, en 2010, l’organisation de la Coupe du monde

de football 2022. - AFP

Le Qatar a-t-il des raisons de s’inquiéter pour sa Coupe du monde, programmée en 2022 ? Les enquêtes ouvertes pour corruption à la Fifa ont en tout cas relancé la controverse sur l’attribution du Mondial à ce petit Etat. Un choix qui, lorsqu’il fut pris en 2010, avait déjà sucité l’incompréhension. La Fédération qatarie du football a promis de coopérer avec la justice suisse.

 

La succession de Blatter s’organise

Le Français Michel Platini a finalement renoncé à se présenter à la présidence de la Fifa. - AFP

Le Français Michel Platini a finalement renoncé à se présenter à la présidence

de la Fifa. - AFP

Après la démission de Joseph Blatter, sa succession s’organise. Le 29 juillet, Michel Platini, président de l’UEFA, annonce qu’il brigue la présidence de la Fifa. Avec pour volonté, dit-il, d’œuvrer pour « les intérêts du football » et de rendre à l’organisation « sa dignité et la position qu’elle mérite ». Le Français part favori pour succéder à Blatter... mais le 25 septembre, il est, sans être directement mis en cause, éclaboussé par le scandale de corruption qui frappe la fédération internationale du football. La justice suisse affirme en effet soupçonner Joseph Blatter d’avoir versé « 2 millions de francs suisses en faveur de Michel Platini, au préjudice de la Fifa ». Une somme que Michel Platini assure avoir reçue « pour un travail accompli de manière contractuelle avec l’organisation ». Mais en décembre, la commission d’éthique de la Fifa le suspend pour huit ans de toute activité liée au footbal et le 7 janvier, Platini jette l’éponge.
Ils restent huit à briguer la présidence de la Fifa : le prince Ali ben Al Hussein de Jordanie, candidat malheureux à la dernière élection ; le cheikh Salman ben Ibrahim Al-Khalifa, un membre de la famille royale du Bahreïn ; Gianni Infantino, secrétaire général de l’UEFA ; Musa Bility, président de la fédération libérienne ; Tokyo Sexwale, politicien et homme d’affaires sud-africain ; Jérôme Champagne, ex-secrétaire général adjoint de la Fifa ; enfin David Nakhid, ancien footballeur de Trinité-et-Tobago.

 

Des pistes pour réformer la Fifa

En attendant l’élection de son prochain président, l’organisation planche sur la manière de se réformer. Le 10 septembre 2015, la commission d’audit et de conformité de la fédération présente huit pistes. Parmi ces propositions, la limitation du cumul des mandats du président à trois fois quatre ans – soit douze ans au total – ou encore un contrôle renforcé des membres du comité exécutif. Le projet, approuvé par le comité exécutif de la Fifa le 3 décembre, sera soumis à ses membres lors du congrès ectraordinaire du 26 février prochain.


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