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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Afrique

Général Mokoko : « Sassou doit se retirer comme un homme de paix »

2016-02-08
08.02.2016 , Bangui
Société
2016-02-08
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http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2016/mokoko_general_16_003.jpg Bangui-

Le général Jean-Marie Michel Mokoko

Depuis Bangui, le général Jean-Marie Michel Mokoko annonce au Monde Afrique sa candidature à l’élection présidentielle du 20 mars au Congo. Représentant spécial de la présidente de l’Union africaine (UA), chef de mission pour la Centrafrique et l’Afrique centrale, il a démissionné le 3 février du cabinet présidentiel, où il était, depuis 2005, conseiller chargé des questions de paix et de sécurité.

Cet ancien chef d’état-major des forces armées congolaises (de 1987 à 1993) jouit toujours d’une certaine popularité dans son pays. Lors de la Conférence nationale, en 1991, il avait notamment persuadé Denis Sassou-Nguesso de se retirer du pouvoir et a contribué à l’avènement du multipartisme.

Toujours en fonction à l’UA pour qui il a mené ces dernières années des missions de médiation au Mali, en Côte d’Ivoire, ou en Centrafrique, Jean-Marie Michel Mokoko prévoit de rentrer à Brazzaville le 9 février. A l’élection présidentielle du 20 mars, il affrontera le chef d’Etat sortant, Denis Sassou-Nguesso, au pouvoir depuis plus de trente ans, et plusieurs figures de l’opposition.

Pourquoi annoncez-vous maintenant votre candidature à l’élection présidentielle ?

Au regard de la situation qui prévaut au Congo, le moment est venu pour moi de me présenter pour porter la voix du peuple. Car l’heure est grave et la situation politique du pays n’a cessé de se détériorer. Il est temps d’écouter les Congolais qui veulent reprendre leur destin en main. Le président Denis Sassou-Nguesso doit l’entendre et se retirer comme un homme de paix. C’est un tournant dans ma vie. J’ai pris le temps de réfléchir. Je suis prêt.

N’est ce pas trop tard ?

Je ne crois pas. Tout le monde se préparait à une élection présidentielle prévue en juillet. Elle a été avancée au 20 mars. Dont acte. J’entends le chef d’Etat et l’opposition parler de paix. J’en prends note. Mais rien de concret n’a abouti. Or, le temps presse car la période électorale peut donner lieu à une crise grave si rien n’est fait. Je reste sceptique quant à un processus électoral transparent promis par le pouvoir en place. En m’engageant dans cette campagne, je vais poser le débat très clairement sur les conditions du scrutin.

« UN SOULÈVEMENT POPULAIRE ET PACIFIQUE N’EST PAS À EXCLURE. MOI, JE ME RANGERAI DU CÔTÉ DU PEUPLE »
Mais pour moi c’est très clair : si la commission électorale indépendante ne devient pas vraiment indépendante et si la transparence du scrutin n’est pas garantie, alors il faudra réagir. Ce sont les Congolais qui décideront de la suite. Un soulèvement populaire et pacifique n’est pas à exclure. Moi, je me rangerai du côté du peuple.

Vous aviez timidement pris position contre le changement de constitution voté par référendum en octobre 2015 dans des conditions décriées par la communauté internationale. Pourquoi n’avez-vous pas répondu aux appels de certains manifestants et membres de l’opposition qui sollicitaient votre retour à ce moment-là ?

Pour le compte de l’UA, je suis l’évolution de la situation régionale de très près. A mon sens, au Congo, depuis deux ans, il y a un débat porteur des germes d’une crise qui peut toujours survenir. L’opposition et le pouvoir de Denis Sassou-Nguesso, qui cumule plus de trente ans à la tête de l’Etat, ne sont parvenus à établir les conditions d’un dialogue.

« AU CONGO, DEPUIS DEUX ANS, IL Y A UN DÉBAT PORTEUR DES GERMES D’UNE CRISE QUI PEUT TOUJOURS SURVENIR »
En octobre, des manifestants se sont tournés vers moi dans l’espoir que j’intervienne. Certains sont morts sous les balles de la police. J’ai senti un frémissement autour de mon nom, mais j’ai souhaité mûrir ma décision.

Il est aujourd’hui clair que cette modification constitutionnelle n’avait pour but que de faire sauter les verrous de l’âge et de la limitation de mandats prévus dans la précédente loi fondamentale pour permettre à Denis Sassou-Nguesso de se représenter. C’est sans doute une erreur de sa part. Dernièrement, j’ai été contacté par de nombreux émissaires et porteurs de messages venus me voir à Bangui, m’appelant à m’impliquer clairement. Une opinion du peuple se dégage, et je me suis toujours senti être un homme de devoir.

Plusieurs figures de l’opposition ont déjà annoncé leur candidature à la présidentielle, qu’en pensez-vous ?

Avec plusieurs candidatures de l’opposition, personne ne gagnera au premier tour. Je pense avoir une assise nationale et pouvoir être au second tour. A ce moment-là, nous discuterons des alliances en fonction de nos projets et visions. Et si je ne suis pas au second tour, je soutiendrai alors le candidat dont je me sentirai le plus proche. Il faut être clair : ce sera difficile pour l’opposition d’affronter un président sortant qui jouit d’une force de frappe financière sans égale. Et il ne faut pas non plus nier que le vote au Congo est influencé par des variables ethniques et régionales.

Comme Denis Sassou-Nguesso, vous êtes originaire du nord du pays. Comment comptez-vous réduire la fracture politico-ethnique qui divise le nord et le sud du Congo ?

Je crois que dans le passé, j’ai démontré que je n’étais pas l’homme d’une région, d’une ethnie, d’un clan. En tant que militaire, j’ai toujours œuvré au nom de l’intérêt national, pour l’unité. Aujourd’hui, comme candidat indépendant, je ne me sens ni du nord ni du sud du pays, mais plus que jamais congolais. Et je veux croire que les Congolais sont prêts à gommer cette fracture Nord-Sud si on leur propose un projet de développement national. Je veux un Congo où chacun dispose des mêmes chances, et où l’on privilégie les compétences qu’importe l’origine ethnique.

Avez-vous été récemment en contact avec les leaders de l’opposition ou avec le pouvoir ?

J’ai envoyé une lettre de démission du cabinet présidentiel le 3 février. Elle est claire. Et je n’attends pas de réponse de la part du président. Avec les personnalités politiques de l’opposition, je n’ai pas encore entamé de prise de contact officielle. Jusqu’à ce jour, j’ai travaillé dans l’ombre. Je rentre le 9 février à Brazzaville et je m’entretiendrai ensuite avec les responsables politiques de l’opposition.

Avec quels moyens allez-vous faire campagne, et sur quels thèmes ?

J’ai travaillé à mettre en place des comités de soutien dans tout le pays. Je sais bien que le président sortant mènera une campagne à l’américaine avec beaucoup de ressources dont on peut deviner la provenance. Je compte faire de mon mieux avec peu de moyens. Je n’irai sans doute pas courtiser des chefs d’Etat et des partenaires étrangers. Je parlerai directement aux populations, dans les villes et villages, je ferai du porte-à-porte et je défendrai un discours d’intégrité et de valeurs. Pour moi, la première urgence est de changer les mentalités, moraliser l’appareil d’Etat, éliminer la corruption et regagner la confiance de la communauté internationale.


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