Niger/Présidentielle : Mahamadou Issoufou réélu avec 92,49 % des voix

Mahamadou Issoufou rempile pour un second mandat de cinq ans. Le président nigérien, opposé à son grand rival Hama Amadou au second tour de la présidentielle, a cumulé 92,49 % des suffrages dans ce scrutin boycotté par l’opposition.

C’est sans grande difficulté que Mahamadou Issoufou reprend la présidence du Niger. Ce lundi 21 mars, il a été déclaré, par la Commission électorale indépendante (Cei), vainqueur du scrutin du dimanche dernier avec 92,49 % des voix. Son adversaire Hama Amadou, l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale a lui, recueilli 7,51 % des suffrages. Des résultats contestés dès le départ du processus par l’opposition qui a par ailleurs appelé au boycott de l‘élection. Un appel qui selon elle a été largement suivi par la population, estimant le taux de participation – principal enjeu de ce scrutin – à 11,05 %. Des chiffres totalement en contradiction avec ceux de la Commission électorale qui quantifie à 59,79 % l’engouement des électeurs pour le scrutin.

L‘élection présidentielle au Niger s’est déroulée dans un climat de tension. L’opposition dénonçait des conditions peu recommandables, comme le “bourrage” d’urnes, dans l’organisation de ces joutes électorales. Des accusations contre lesquelles le pouvoir s’est toujours défendu. Pour Niamey, l’opposition ne voulait pas “admettre une défaite annoncée” dans ces élections “transparentes et crédibles”.

Autre point de désaccord entre pouvoir et opposition : l’incarcération du candidat Hama Amadou. En effet, en détention depuis novembre pour une affaire controversée de trafic de bébés au Nigeria, l’opposant a dû battre campagne depuis sa cellule. Dans ce dossier, l’opposant affirme être victime d’un montage politique destiné à l’empêcher d‘être élu président. Le pouvoir lui, parle de “dossier de droit commun” et “d’indépendance de la justice”.

Néanmoins, dans l’entourage du pouvoir, on annonce des négociations en vue d’un rapprochement entre les différents camps pour une sortie imminente de la crise politique que connaît le pays.

Mahamadou Issoufou, 64 ans, sera confronté au cours de ce second mandat à de nombreux défis, entre autres, la menace djihadiste, ainsi que le redressement économique de ce pays de 18 millions d’habitants, considéré comme l’un des plus pauvres de la planète.