Monde
La victoire des partisans du Brexit constitue un tournant majeur dans l'histoire de l'Union européenne, qui pourrait avoir du mal à s'en remettre.
Le camp du Brexit tient son "Independence Day". Les résultats du référendum organisé jeudi 23 juin au Royaume-Uni vont donner la victoire aux partisans de la sortie de l'Union européenne, selon les résultats partiels publiés vendredi. Un tremblement de terre pour toute l'UE, qu'aucun Etat membre n'avait jamais quittée.
Des supporteurs du "Leave" célébrant leur victoire (© Toby Melville/Reuters)
Un royaume divisé
En début de matinée, 52% des électeurs avaient voté pour quitter l'UE, et le nombre de bulletins dépouillés était suffisant pour que le résultat soit irréversible. La présidente de la commission électorale, Jenny Watson avait annoncé que : "plus de 33 millions de votes exprimés. Plus de 16,1 millions pour le 'Remain', plus de 17,4 millions pour le 'Leave'. Le 'Leave' gagne avec 1.269.501 voix d'avance".
UK votes to #Leave EU. Follow continuing coverage & reaction to historic #Brexit votehttps://t.co/jo2sWrtAoS pic.twitter.com/Ccc4wursK4
— BBC Breaking News (@BBCBreaking) 24 juin 2016
Toutefois, à l'issue du référendum, le Royaume-Uni apparaît coupé en deux, entre le Nord et le Sud, comme le montre la carte détaillée des résultats. En effet, l'Irlande du Nord a voté pour rester à 55,8%, tout comme l'Ecosse qui s'est prononcée pour le maintien à 62%. De son côté, l'Angleterre opte pour la sortie de l'Union européenne à 53,4%.
Les bourses s'effondrent
Conséquence directe de ce résultat : les Bourses asiatiques ont plongé, au petit matin, laissant augurer une journée très difficile pour les places financières européennes. L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a plongé de 7,92% vendredi à la clôture, les investisseurs cédant à la panique après la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne, un choc comparable à la faillite de la banque Lehman Brothers en 2008. L'indice des 225 valeurs vedettes a lâché 1.286,33 points à 14.952,02 points et le Topix de tous les titres du premier tableau a dévissé de 7,26% (-94,23 points) à 1.204,48 points.
Réaction à chaud
Le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond estime que "le peuple a parlé, notre rôle est maintenant de mettre en place cette décision et de protéger l'économie britannique". Ce partisan du maintien dans l'Europe considère qu'il faut "rassembler le pays et gérer la situation".
Mais dans toute l'Europe, les eurosceptiques exhultent. "Le vote britannique montre que Bruxelles doit écouter la voix du peuple et donner des réponses appropriées à de telles questions centrales comme la migration, a déclaré le premier ministre hongrois Viktor Orban. Pourquoi la Hongrie est dans l'Union européenne ? Parce que nous croyons en une Europe forte. Mais l'Europe est forte seulement si elle peut donner des réponses aux problèmes majeurs".
Aux anges, Nigel Farage, le leader du parti europhobe Ukip, s'est pris "à rêver d'un Royaume-Uni indépendant", célébrant "la victoire des vrais gens, des gens ordinaires". En France, Marine Le Pen, la présidente du Front national en France, s'est elle aussi réjouie du résultat et demande, à son tour, "le même référendum en France et dans les pays de l'Union européenne".
Cette volonté est partagée par tous les eurosceptiques en Europe. Le député d'extrême droite néerlandais Geert Wilders a lui aussi réclamé un référendum sur une éventuelle sortie des Pays-Bas, après le vote des Britanniques favorable au Brexit. "Les Néerlandais ont le droit à un référendum aussi. Le Parti pour la liberté demande ainsi un référendum sur un Nexit, une sortie néerlandaise de l'UE", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Mais le Brexit ébranle aussi de nombreux décideurs euro convaincus. Il s'agit d'un "choc historique", il faut "écrire une nouvelle page de l'Europe", réagit le candidat à la primaire français de la droite Alain Juppé.
"C'est un mauvais jour pour le rêve européen", a déclaré sur RTL Pascal Lamy, ancien directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Ce qui va arriver maintenant, c'est un approfondissement de l'union économique et monétaire. C'est la direction que nous devons prendre en 2018, 2019".
Les députés européens socialistes français estiment que la victoire annoncée du Brexit est "l'échec d'une Europe exclusivement dédiée au marché intérieur"
Quel avenir pour l'UE ?
Alors que les Britanniques ont fait le choix du Brexit, le président du Parlement européen Martin Schulz va parler avec Merkel pour éviter une "réaction en chaîne". Le président du Parlement européen a expliqué s'attendre à ce que les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne débutent rapidement après le vote des Britanniques en faveur du Brexit.
"Le Royaume-Uni a décidé de tracer sa route de son côté. Je pense que les indicateurs économiques indiquent ce matin que cela va être une route difficile", a-t-il déclaré à la chaîne allemande ZDF.
"Je m'attends à ce que les négociations débutent rapidement", a ajouté le président du Parlement européen, précisant vouloir éviter que l'euro subisse la même chute que celle qu'enregistrait vendredi matin la livre Sterling sur les marchés financiers.
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