Economie
La République démocratique du Congo, à travers la Générale des carrières et des mines (Gécamines), est loin de baisser le bras dans ce qu’on peut qualifier de « bras de fer » qui l’oppose à Freeport-McMoran. Plusieurs spécialistes pensent que ce bras de fer commence à prendre des allures d’une guerre froide. Dans cette guéguerre qui ne veut pas dire son nom, les autorités du pays croient que la RDC sortira tête haute.
L’entreprise minière de l’Etat congolais a fait une offre pour le rachat de la participation majoritaire du groupe américain Freeport-McMoran dans le mega-gisement minier de Tenke Fungurume Mining, dans le sud-est de la RD Congo. Le groupe américain avait accepté, en mai, l'offre de 2,6 milliards de dollars d'une société chinoise. Une transaction contestée par la Gécamines.
L’opération de la vente de TFM a été mal conçue
M. Jacques Kamenga Tshimuanga, Directeur Général ai de la Gécamines
Dans un entretien accordé à l’Agence Ecofin en début de semaine, le Directeur Général ad intérim de la Gécamines, Jacques Kamenga, a déclaré que les conditions de réalisation défendues par Freeport et China Molybdenum sont incomplètes.
Et pour bon nombre d’analystes, ceci constitue un nouvel épisode de ce feuilleton impliquant le premier producteur de cuivre du pays. « En effet, des informations publiques indiquent que Freeport a pris la décision irrévocable de se retirer de TFM.
Dans ces conditions, c’est la responsabilité de Gécamines, en tant que titulaire d’origine des permis et actionnaire actuel de TFM, de proposer une voie de sortie convenable et respectueuse des droits de tous », a martelé Jaques Kamenga. Et d’ajouter : « Nous avons en effet reçu des propositions sérieuses de potentiels partenaires industriels et financiers, qui apporteraient le financement, et avons fait savoir, sans trahir de secret, que notre schéma n’excluait pas China Molybdenum, compte tenu de l’importance stratégique que représente Tenke pour leur plan de développement dans le secteur du cuivre, un secteur nouveau pour cette société ».
Selon les responsables de la Gécamines, TFM est la plus grande entreprise minière du pays. Et qu’à ce titre, personne ne devrait jouer avec elle. « Les problèmes posés par le dossier Freeport sont si nombreux et sérieux qu’il faut espérer que nos interlocuteurs descendent de leur posture et cessent de tenter de faire du juridisme. Et disons-le clairement, si China Molybdenum est si déterminée à mettre la main sur TFM, le bon sens commande qu’elle soit plus à l’écoute des sentiments du pays hôte et du partenaire potentiel Gécamines, plutôt que de celui qui attend de recevoir son chèque pour se retirer. La Gécamines est absolument convaincue de la force et de la pertinence de ses arguments contre le schéma présenté. La question n’est donc pas de savoir si Gécamines envisage de bloquer l’opération. L’opération est mal conçue. Elle s’est tuée d’elle-même », a relevé Jaques Kamenga.
Des hauts responsables de China Molybdenum étaient à Kinshasa récemment pour rencontrer des ministres et responsables de la Gécamines. En ce qui concerne Gécamines, Jaques Kamenga affirme avoir contacté ces responsables de China Molybdenum.
Contre-proposition de la Gécamines
Le siège social de la Gécamines à Lubumbashi (© mapio.net)
La Générale des carrières et des mines, qui gère les actifs publics miniers au Katanga, a déposé une offre de rachat de la participation de l’américain Freepor-McMoran dans le gisement de cuivre de Tenke Fungurume, dans le sud-est de la RD Congo.
Cette information a été rapportée par Reuters et confirmée à Jeune Afrique le mercredi 07 septembre par les services de communication de la Gécamines. Aucun détail n’est disponible pour le moment quant au montant de l’offre de la Gécamines.
Freeport-McMoran détient 56 % du projet minier TFM à travers TF Holdings, immatriculé aux Bermudes.
En mai 2016, Freeport-McMoran a accepté une offre de 2,65 milliards de dollars du groupe chinois China Molybdenum pour sa participation majoritaire dans TFM. Cette annonce a provoqué une vive réaction de la part de la Gécamines et des autorités congolaises, outrées de ne pas avoir été préalablement averties du projet de cession du « premier producteur de cuivre du pays ».
En 2015, Freeport-McMoran a vendu 467 millions de livres de cuivre et 35 millions de livres de cobalt, extraites de la mine de Tenke Fungurume Mining, au prix moyen de 2,42 dollars par livre de cuivre et de 8,21 dollars par livre de cobalt.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Réagir
Réagir
Les plus commentés
Politique Deal RDC-USA : "Au grand jamais je ne braderai les richesses de la RDC" (Félix Tshisekedi)
05.05.2025, 18 commentairesPolitique Affaire Matata : Dieudonné Kamuleta explique à Vital Kamerhe l’esprit de l’article 170 alinéa 2 de la Constitution
04.05.2025, 15 commentairesPolitique « Joseph Kabila ne mériterait pas d’être appelé Honorable, Excellence ou "Honoraire" » (André Mbata)
06.05.2025, 14 commentairesPolitique Poursuites judiciaires contre Joseph Kabila : « on ne peut pas poursuivre un ancien président seulement en sa qualité de sénateur à vie » (Me Christian Emango)
06.05.2025, 9 commentairesOnt commenté cet article
Ils nous font confiance
L'usine de transformation de Tenke Fungurume Mining