Recherche
  Home Actualités Petites annonces Offres d’emploi Appels d’offres Publireportages C'est vous qui le dites Medias & tendances Immobilier Recherche Contact



Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
mediacongo
Retour

Politique

Martin Fayulu : « Nous avons choisi le respect de la Constitution »

2016-09-20
20.09.2016
2016-09-20
Ajouter aux favoris
http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2016_actu/septembre/du_19_au_25/fayulu-martin-interview-incisive.JPG -

Dialogue politique, respect de la Constitution, glissement du calendrier électoral, l'après-Kabila... À la veille de la manifestation de l'opposition de lundi à Kinshasa au cours de laquelle il a été blessé et interpellé par la police, l'opposant Martin Fayulu s'est confié à Jeune Afrique. Entretien.

Il ne se sépare plus de son petit format de la Constitution de la RD Congo. Prêt à le brandir à tout moment lors des manifestations et des débats politiques. Martin Fayulu, candidat déclaré à la présidentielle, est incontestablement l’un des leaders de l’opposition congolaise les plus actifs sur le terrain.

Lundi 19 septembre, devant un cortège de manifestants à Kinshasa, l’opposant a été touché à la tête (« par un projectile lancé par un policier », soutient-il) avant d’être interpellé par le service de renseignement de la police, puis relâché.

À la veille de cet incident, le député Martin Fayulu, président de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) et coordonnateur des Forces acquises au changement (FAC), a expliqué à Jeune Afrique la détermination du Rassemblement, principale la plateforme de l’opposition congolaise, à barrer la route à un éventuel prolongement du mandat du président Joseph Kabila.

Jeune Afrique : pourquoi avez-vous choisi la rue alors que des pourparlers politiques sont en cours à Kinshasa depuis le 1er septembre ?

Martin Fayulu : Nous avons choisi le respect de la Constitution. D’autant qu’il est du devoir de tout Congolais de faire échec à M. Kabila qui veut demeurer au pouvoir en violation la Loi fondamentale.

Que Kabila ne se leurre pas : nous irons jusqu’au bout. Déjà, à partir du 20 septembre, nous ne reconnaîtrons plus les membres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) parce qu’ils ont montré qu’ils étaient incompétents, sinon des partisans et inféodés à Kabila. Et à partir du 20 décembre, Kabila ne sera plus reconnu comme président de la République.

Que vous inspire la promesse du camp Kabila de permettre une « gestion consensuelle du pays » au terme du dialogue politique en cours à Kinshasa ?

En sommes-nous encore là ? C’est la Constitution qui nous indique comment gérer le pays. Faut-il sans doute rappeler au camp Kabila que les forces vives de la nation se sont réunies à Sun City, en Afrique du Sud, entre 2002 et 2003 et ont conclu un accord global et inclusif pour enrayer les crises récurrentes dues à la contestation des institutions de la République et de ses animateurs. Le pays s’est doté depuis d’une Constitution sur la base de laquelle les Congolais doivent se choisir librement leurs dirigeants.

Puis, de quel dialogue parle-t-on ? C’est un monologue qui se tient à la Cité de l’OUA, à Kinshasa : M. Kabila a réuni son camp qui se trouve désormais élargi à d’autres personnes. Ils sont en train de lever leurs options pour conserver à tout prix le pouvoir. Ce n’est pas un dialogue.

L’opposition est pourtant représentée notamment par Vital Kamerhe qui était encore récemment votre allié au sein de la Dynamique, regroupement politique auquel vous appartenez…

Vital Kamerhe est venu pour voir ce que nous faisions et pour tenter de gagner un peu de popularité. Aujourd’hui il est retourné à ses vieux amours, dans son milieu naturel. En fait, c’est une stratégie connue de M. Kabila : infiltrer l’adversaire avant de lui asséner, à un moment donné, un coup de massue pour le déstabiliser. Mais cette tentative a échoué car la Dynamique de l’opposition est restée intacte et œuvre désormais au sein du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement mis à place à Genval, début juin.

Des opposants qui ont choisi de participer aux pourparlers expliquent que le dialogue politique se déroule dans le cadre de la résolution 2277 du Conseil de sécurité, comme le Rassemblement l’avait souhaité. Pourquoi n’avez-vous toujours pas rejoint la table des négociations ?

La résolution 2277 parle d’un « dialogue inclusif » impliquant toutes les parties prenantes. Force est de constater que ni le Rassemblement, ni le MLC [Mouvement de libération du Congo de Jean-Pierre Bemba, ndrl], encore moins la vraie société civile, ne participent à ce monologue qui a lieu à la Cité de l’OUA, à Kinshasa.

Mais depuis longtemps, Kabila ne cesse de préparer des stratagèmes pour rester au pouvoir. Il ne s’est jamais mis en tête qu’il doit respecter la Constitution, qu’il pourrait quitter le pouvoir naturellement. Kabila pense qu’il est président à vie. Nous disons non.

La présence du groupe de soutien international autour du facilitateur Edem Kodjo n’est-elle pas de nature à vous rassurer ?

La Constitution de la RDC dit clairement que le mandat du président de la République est de cinq ans renouvelable une fois. Comment accepter qu’à la fin du terme de son second mandat, Joseph Kabila refuse partir et initie un « dialogue » pour tenter de se maintenir au pouvoir ? Dans quel pays au monde Maman Sidikou [patron de la Monusco] et Saïd Djinnit [envoyé spécial des Nations unies dans la région des Grands Lacs] peuvent-ils faire accepter un tel scénario ? On doit cesser de prendre les Congolais pour des moins-que-rien !

Que faut-il alors pour que le Rassemblement rejoigne la table des négociations ?

Nous n’avons jamais été opposés au dialogue. Mais celui-ci doit être réellement inclusif, comme l’exige la résolution 2277 du Conseil de sécurité. Nous avons également demandé la transformation du groupe de soutien au facilitateur à un groupe de facilitation ainsi que des mesures de décrispation : arrêt des poursuites contre les opposants, libération des prisonniers politiques et d’opinion, cessation des tracasseries,…

Le gouvernement rétorque qu’il a déjà libéré 24 des 26 personnes présentes sur la liste des prisonniers à libérer que le Rassemblement avait constituée.

Il n’y avait pas que 26 personnes. Qu’à cela ne tienne, ces personnes n’auraient pas dû être arrêtées. C’est donc leur droit d’être libérées ! C’est triste de voir la République réduite aux libérations des prisonniers politiques et d’opinion.

Aujourd’hui, M. Kabila, est un problème. Il suffit de regarder ce qui se passe à Beni, un territoire qui était jadis un havre de paix, fleuron de l’économie nationale. Lors de ma récente visite à Goma, capitale du Nord-Kivu, beaucoup de jeunes m’ont expliqué que c’est Kabila qui déstabilise cette partie du territoire national.

En cherchant à créer une nouvelle crise de légitimité, il veut aggraver la situation. Doit-on le laisser faire parce qu’il a des armes ? Nous ne le laisserons pas poursuivre la déstabilisation de la RD Congo. Nous n’allons pas laisser Kabila s’éterniser au pouvoir. Le peuple congolais veut emboîter le pas au peuple burkinabé qui s’est libéré des affres de Blaise Compaoré.

Que préconisez-vous pour sortir le pays de cette crise ?

Le 19 décembre à 23 heures 59 au plus tard, Kabila doit quitter le Palais de la nation. Un vrai dialogue inclusif doit être ouvert pour gérer cette situation que le pouvoir en place a sciemment créée en refusant d’organiser les élections dans les délais constitutionnels. Mais nous devons aussi dégager des responsabilités pour qu’une telle faute ne soit pas impunie.

J’en appelle à la communauté internationale pour désigner un vrai médiateur qui pourra tenter de concilier les conclusions qui sortiront du monologue en cours à Kinshasa et les résolutions qui seront issues du conclave imminent du Rassemblement.

Comment entrevoyez-vous l’après Kabila ?

Voulez-vous que je dise que c’est le président du Sénat qui deviendra chef de l’État après le 19 décembre ? Non, ce ne sera pas le cas. Car il n’y aura plus de mandat pour un quelconque intérim que le président du Sénat aurait exercé. Il y a vacance que dans le cadre d’un mandat en cours.

Comment la période transition doit-t-elle être gérée après la fin du second mandat de Joseph Kabila ? Préconisez-vous la mise en place d’une présidence de transition ?

C’est une question pertinente. Nos réponses seront données au cours de notre conclave qui aura lieu dans moins de deux semaines.

Trésor Kibangula
JA / MCN, mediacongo.net
C’est vous qui le dites : 8 commentaires
8556 suivent la conversation

Faites connaissance avec votre « Code MediaCongo »

Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.

Poster un commentaire, réagir ?

Les commentaires et réactions sont postés librement, tout en respectant les conditions d’utilisation de la plateforme mediacongo.net. Vous pouvez cliquer sur 2 émojis au maximum.

Merci et excellente expérience sur mediacongo.net, première plateforme congolaise

MediaCongo – Support Utilisateurs


Okosambwale19122016 @5AYNVYY   Message  - Publié le 21.09.2016 à 14:16
Martin Fayulu, les psychopathes pensent que tu fais ça pour de l'argent, mais je leur dit qu'ils ne te connaissent pas assez, car tu as suffisamment de quoi nourrir ta femme et tes enfants sans un poste politique, mais tu le fais pour ces mêmes psychopathes qui n'ont rien et qui soutiennent aveuglement les réfractaires de la loi fondamentale. Courage, car j'étais juste derrière toi quand cela s'est produit, et j'avais poursuivi la résistance.

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Anonyme @C1KFE23   Message  - Publié le 20.09.2016 à 19:47
merci Papa Hon. FAYULU, Toute la population est derriere vous; Franchement Kabila a tue le pays et doit laisser la gestion dla RDC aux autres ; SVP KABILA gerer c'est prevoir

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Anonyme @QW72BRG   Message  - Publié le 20.09.2016 à 17:53
toi tu es rebelle

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Infirmier @2IXR4HN   Message  - Publié le 20.09.2016 à 17:33
Ingratitude, vous ne citez pas Felix qui était aussi avec Fayulu. Je sais c'est pour amadouer celui qui était blessé. Croyez-vous qu'avec cette correction Fayulu passera encore devant! il vous dira tjrs que je ne me sens plus bien depuis le choc là, aller tjrs courage nous sommes ensemble. Et vous aller mourir encore pour rien. Vital et Kengo ne sont pas habituer au sang, c'est pourquoi ils ont choisi le dialogue pour résoudre la crise en RDC Courage.

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Marx Poutine @C69M9TY   Message  - Publié le 20.09.2016 à 13:56
Merci beaucoup Honorable Martin, vous êtes digne de respect et de confiance. Nous avons grandement besoin des hommes comme vous. Que Dieu vous préserve de succomber dans les tentations du diable rwandais.

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Hénoc @II89353   Message  - Publié le 20.09.2016 à 13:41
Nous avons besoin de vrais opposants à l'instar de Fayulu et son rassemblement mais non des traîtres comme Vital et Kengo

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Anonyme @QVKUISJ   Message  - Publié le 20.09.2016 à 13:30
courage et allez de l'avant,surtout la mobilsation doit continuer avec au moins une manifestation de garnde envergure dans le pays chaque semaine!

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
CRBK @NA75Y2G   Message  - Publié le 20.09.2016 à 13:26
Nous avons besoin d'une opposition républicaine qui joue le contre-poids au pouvoir sans casse. Trop des partis politiques tue la démocratie dans notre pays.

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
right
Article suivant Manifestations en RDC: opposition et pouvoir se renvoient la balle des violences
left
Article précédent Dialogue : l’ombre de la crise persiste !

Les plus commentés

Politique Félix Tshisekedi de retour après un voyage mystérieux !

15.04.2024, 24 commentaires

Politique L’opposant Fayulu apporte son soutien au cardinal Ambongo, « victime d’un traitement dégradant »

15.04.2024, 12 commentaires

Politique Formation du gouvernement : Kamerhe demande à Suminwa de privilégier le critère "compétence"

15.04.2024, 11 commentaires

Politique Judith Suminwa se donne 7 jours de consultations, avant de former le gouvernement

13.04.2024, 9 commentaires

Ont commenté cet article



Ils nous font confiance

Infos congo - Actualités Congo - confiance