Economie
Après l'audit de l'entreprise, la nouvelle direction a entrepris un examen de ces co-entreprises. Objectif: récupérer l'intégralité de l'exploitation des mines dont les partenaires n'ont pas respecté leurs obligations.
On a bataillé pendant plus d'un an et nous avons fini par récupérer à l'amiable moyennant paiement la mine de Desiwa, qui a des réserves certifiées selon les normes internationales de 5 millions de tonnes de cuivre et de 500.000 tonnes de cobalt, raconte M. Yuma.
Desiwa, comme la plupart des mines de Gécamines se trouve dans l'extrême sud-est du pays, dans la ceinture du cuivre autour de Lubumbashi et Kolwezi, dans la province du Katanga.
Tout récemment, l'entreprise remet la main sur trois autres concessions et tient ainsi 8 millions de tonnes de réserves de cuivre certifiées.
Cela autorise un vrai projet minier industriel, en rendant possible une production de 200.000 ou 250.000 tonnes de cuivre pendant 20 ans, explique M. Yuma, c'est le minimum pour que les banquiers fassent attention à vous.
Les usines sont tellement vieilles qu'il n'est pas rentable de les moderniser. Gécamines veut donc en construire trois nouvelles, d'une capacité totale combinée de 310.000 tonnes de cuivre à moyen terme.
Il faut aussi réduire de moitié l'effectif pour réduire les coûts de production (10.000 dollars la tonne de cuivre, quand la concurrence est à 3.000-3.500 et le prix du marché autour de 7.000-8000 dollars), ajoute M. Yuma.
Pour tout cela, l'entreprise a besoin de 2,1 milliards de dollars, auxquels s'ajoutent 500 millions d'euros pour la construction d'une centrale thermique qui utilisera les énormes réserves de charbon dont dispose Gécamines afin de fournir l'énergie sans laquelle rien ne pourra se faire.
Aux termes du plan retenu, la centrale doit entrer en service en 2016, en même temps que l'usine de Desiwa, qui commencerait à produire 100.000 tonnes par an.
L'Etat n'ayant pas les moyens de financer ces projets, Gécamines compte transférer toutes ses participations minières dans une entité juridique autonome et indépendante du passif de l'entreprise (environ 1,8 milliard de dollars) qui lèvera des fonds sur les marchés internationaux.
Le groupe cherche aussi du capital frais et envisage pour cela de vendre certaines participations dans des mines qui n'apportent pas les retours escomptés. M. Yuma assure que contrairement à certaines pratiques du passé, cela se fera en toute transparence.
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