Procès des ADF à Beni : un prévenu exige la présence des autorités...avant sa comparution !

11 prévenus étaient ce vendredi 24 février à la barre, en marge du procès des présumés ADF de Beni. Parmi eux, certains chefs coutumiers du territoire de Beni.

Au cours de ces audiences, le mwami Boroso bin Bendera II, chef de la localité Baungatsu-Luna a conditionné sa comparution par la présence du ministre de l'Intérieur, celui de la Défense nationale et ancien combattants, du ministre des Affaires coutumières, du président de l'Assemblée nationale et de tous les députés élus de Beni-ville et territoire. Il a aussi exigé la présence du représentant spécial des Nations unies en RDC, du gouverneur du Nord-Kivu et des autorités locales de Beni-ville et territoire.

A l'en croire, ceci pour comprendre l'existence du mouvement ADF sur le sol congolais (Dans le parc national des Virunga).

D'après le colonel Jean-Pauline Chaikolo, premier président de la cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu, l'audience de la juridiction militaire a des caractères pédagogiques et a regretté ces exigences. « Oui, c'est un droit du prévenu, mais il incombe de l'appréciation de la cour », a-t-il appuyé, avant de préciser que le prévenu devrait déposer la liste de ceux qu'il qualifie de témoins avant la signature de la décision de renvoi.

Cependant, il a demandé au prévenu de préciser s'il va comparaitre ou pas. Sa réponse : « J'accepte comparaitre car la poule ne peut pas discuter avec le mouton...».

Le ministère publique, représenté par le général Mukuntu Kiyana, a indiqué que c'est aussi du droit de prévenu de se considérer comme une poule face à la loi qu'il considère comme mouton.

Pour lui, depuis l'arrestation de ce chef, il y a une accalmie dans cette localité. Pendant la comparution, son co-prévenu Kakule Baraka a affirmé que le chef précité collabore avec les assaillants ADF. Accusation que l'intéressé a rejetée car, selon lui, ces rebelles avaient tué sa tante paternelle et ne peut pas causer avec les criminels en tant que chef.

Pour rappel, les prévenus sont accusés de participation à un mouvement insurrectionnel, association de malfaiteurs et crimes contre l'humanité par terrorisme.