Culture
Originaire de la République démocratique du Congo, Arnold Aganze est venu présenter son film coup de poing, ONG. Une dénonciation sans appel de leur impact sur la société africaine.
Entretien
Arnold Aganze, réalisateur de ONG.
Quel type d'enfance avez-vous vécu ?
Dans le petit village de la République démocratique du Congo (RDC) où je suis né en 1986, il n'y avait pas d'eau au robinet. J'ai découvert la télé et l'électricité à 13 ans, à l'époque où j'étais encore enfant soldat... J'ai été officiellement démobilisé à 15 ans, et j'ai repris mes études à Bukavu, à l'est de la RDC, pour devenir enseignant. Puis je suis entré à l'université de la même ville pour des études de sciences politiques. J'ai abandonné au bout de trois ans.
Comment s'est dessinée votre vie, ensuite ?
Je suis partie en Ouganda pour apprendre l'anglais et l'informatique. J'ai commencé à fréquenter la communauté européenne ; j'ai découvert un autre monde. En 2012, j'ai rencontré un Belge qui travaillait dans le cinéma. Il m'a donné une caméra et il m'a dit : « Filme des hommes qui racontent une histoire, ou l'Histoire. » Je suis entré à l'école de cinéma Maisha film lab, où j'ai réalisé mon premier long-métrage, ONG, en 2015. Je l'ai tourné en une semaine et demie pour un coût total de 2 000 €. Je suis très heureux de le présenter au festival des cinémas africains, ici, à Angers.
Votre film s'appelle NGO (ONG, pour Organisation non gouvernementale, en français). Sauf que vous traduisez ce sigle par « Nothing going on » (« Rien ne se passe ») ou « Organisation non gérable »...
Mon message est clair : toutes les ONG, dans leur pluralité, sont des outils d'esclavagisme, de colonisation et de dépendance qui détruisent notre culture, nos traditions, notre manière d'être. Qu'on nous laisse trouver nos solutions à nos problèmes ! L'Afrique est connue dans l'Occident à travers les ONG qui véhiculent l'idée d'un continent sans culture, pauvre, où les hommes sont violents et les enfants, mal nourris. Les ONG font croire à la création d'une société parfaite qui n'existera jamais. Pour elles, tout doit tourner autour des « activités génératrices de revenu »...
Dans votre long-métrage, qui a des allures de sitcom, une bande de copains monte une arnaque à l'aide humanitaire, avec des vidéos bidonnées et un faux projet...
Je voulais montrer au public comment sont fabriquées ces vidéos qui appellent aux dons.
Vous venez pour la première fois en Europe. Vos premières impressions ?
J'ai été très surpris de voir des rues désertes, comme vides de vie. J'ai failli déprimer ! Alors je suis allé là où l'on trouve des gens, le métro. Mais tout le monde court, personne n'est relax. Comme si tous ces gens avaient choisi le meilleur ennemi de la vie : le temps. Ils courent sans arrêt pour le rattraper. En Afrique, on dit toujours que l'on a le temps, et que le Blanc a la montre. S'il veut s'arrêter de courir, qu'il vienne en Afrique et il trouvera le bonheur.
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