Religion
Mgr Fridolin Ambongo, nommé archevêque coadjuteur de Kinshasa par le pape François, sera le successeur du cardinal Laurent Monsengwo, bientôt à la retraite.
Agé de 57 ans, le nouvel archevêque coadjuteur de Kinshasa, a officiellement été présenté mardi aux médias dans la capitale congolaise.
Il aura la tâche de prendre la relève du très influent cardinal Monsengwo qui, âgé de 79 ans, prendra bientôt sa retraite.
Mgr Monsengwo a expliqué que son coadjuteur évoluera à ses côtés au même titre qu’un évêque auxiliaire… "mais avec droit de succession immédiate sur le siège de l’évêque dont il est adjoint après la démission ou le décès de ce dernier", a précisé l’archevêque de Kinshasa.
A ce titre, beaucoup se demandent si Mgr Ambongo poursuivra, au même diapason que son prédécesseur, la "tâche prophétique" qu’assurait avec hardiesse le cardinal Monsengwo.
Ce dernier s’est en effet illustré par des prises de position interpellant le pouvoir de Kinshasa face à la moindre tentative de dévier de la Constitution ou pour le bien-être des Congolais, s’attirant en retour les attaques du régime.
Le dernier message de Mgr Monsengwo appelant "les médiocres à dégager" pour "que règnent la paix, la justice en RD Congo", marquera longtemps les esprits. Le président Joseph Kabila a lui-même réagi en demandant que l’on sache "rendre à César ce qui est à César et à Dieu, ce qui lui est dû".
Mgr Ambongo-cardinal Monsengwo même combat ?
Mgr Fridolin Ambongo Besungu, Archevêque coadjuteur de l'archidiocèse de Kinshasa, en compagnie de l'Archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo. (© evecheinongo)
Pour beaucoup, Mgr Ambongo, archevêque de Mbandaka-Bikoro (dans l’ouest) avant sa nomination, pourrait bien rester sur la même lancée.
Vice-président de la Conférence épiscopale nationale (Cenco), en charge de la commission Justice et Paix, Mgr Ambongo est en effet aussi critique que le cardinal Monsengwo.
Co-médiateur de l’accord politique, qui a permis le report des élections en 2016, dont l‘épiscopat exige l’application complète, Mgr Ambongo a fait plusieurs sorties pour dénoncer les dérives du régime, mais aussi les incohérences de l’opposition.
Au sein de l’épiscopat congolais, Mgr Ambongo est même celui qui s’affichait sur le front diplomatique, notamment pour exiger la pression sur le gouvernement en vue de la mise en œuvre complète de l’accord du 31 décembre 2016.
Ordonné prêtre en 1988, Mgr Fridolin Ambongo est issu de l’Ordre des Frères Mineurs Capucins (des Franciscains).
En 2004, il a été nommé évêque de Bokungu-Ikela, dans la province de l’Equateur (dans l’ouest de la RDC) où il est d’ailleurs né le 4 janvier 1960 à Boto.
Il a passé une bonne partie de ses études dans la même province, dont celles de philosophie au séminaire de Bwamanda et de théologie à l’Institut Saint-Eugène de Mazeno.
Après des études de philosophie et de théologie à Kinshasa, Fridolin Ambongo poursuit son cursus à Rome. Il rentre dans l'ordre franciscain des capucins.
Il a gravi tous les échelons de sa congrégation jusqu’à devenir le président national de l’Assemblée des Supérieurs majeurs (Asuma) et du district des Frères mineurs capucins en Afrique (Concau).
En 2008, il a été nommé administrateur apostolique du diocèse de Kole au centre de la RDC, puis président de la Commission épiscopale "Justice et Paix" et administrateur apostolique de Mbandaka-Bikoro, avant d’être nommé archevêque du même archidiocèse le 12 novembre 2016.
Un an plus tôt, il avait demandé aux autorités françaises de faire pression sur l'entourage de Joseph Kabila pour empêcher le président de modifier la Constitution et briguer un nouveau mandat. Très critique envers le pouvoir, Mgr Ambongo est aussi celui qui a porté le message de la Cenco au mois de juin dernier intitulé : « le pays va très mal, debout Congolais ! »
A plusieurs reprises ces derniers mois, le prélat a invité le peuple congolais à « se prendre en charge », un message repris à son compte aujourd'hui par le Comité laïc de coordination.
L'ensemble de la classe politique salue cette nomination
Monseigneur Fridolin Ambongo, lors de la signature de l'accord de la Saint-Sylvestre à Kinshasa, le 31 décembre 2016. (© Reuters/Kenny Katombe)
En séjour à l'étranger, Aubin Minaku, secrétaire général de la Majorité présidentielle, également président de l'Assemblée nationale, joint au téléphone, dit qu'il respecte le choix de la plus haute autorité de l'église catholique : « C'est une nomination du pape qu'il faut respecter parce qu'au sein de la Majorité présidentielle, il y a de nombreux catholiques qui vivent leur foi profonde, qui pratiquent leur foi, et donc nous ne pouvons que féliciter l'heureux coadjuteur. »
Côté opposition, le député Jean-Bertrand Ewanga, secrétaire exécutif de la plateforme Alternance pour la République et membre du conseil des sages du Rassop, se satisfait du choix : « Mgr Fridolin Ambongo est un homme de paix, épris de justice également, qui a publiquement manifesté son engagement pour l'église et aussi un amour patriotique. Il faut sincèrement saluer également la grande sagesse du cardinal Monsengwo qui a placé quelqu'un qui ne pourra pas décevoir le peuple congolais. »
Et, au nom de sa plateforme, le vice-président du G7, Christophe Lutundula, félicite monseigneur Ambongo pour sa nomination sans trop chercher, dit-il, à s'immiscer dans les affaires de l'église catholique.
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Mgr Fridolin Ambongo lors de négociations de l'Accord de la Cenco, en décembre 2016.