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Le réchauffement de la planète pourrait bien être la cause de nouvelles vagues de migrations dans les années à venir. Ce sont quelque 86 millions de personnes qui pourraient être obligées de quitter leur actuel lieu de vie en Afrique du fait du réchauffement climatique. Il est urgent d'agir maintenant.
D'après un rapport de la Banque mondiale publié ce lundi, quelque 86 millions de personnes pourraient être concernées en Afrique subsaharienne d'ici à 2050, sur les 140 millions de migrants potentiels, et ce, si rien n'est fait d'ici cette échéance. Ces populations quitteraient leur pays pour fuir les effets du changement climatique tels que la baisse de la production agricole, la pénurie d'eau et la hausse du niveau de la mer.
Le changement climatique, une menace économique
« Chaque jour, le changement climatique devient une menace économique, sociale et existentielle plus forte », a commenté Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale. « Nous le constatons dans les villes confrontées à des crises de l'eau sans précédent, dans les régions côtières expérimentant la vague de tempêtes destructrices, dans les régions agricoles qui ne peuvent plus produire de cultures essentielles ».
Elle a également souligné que, de manière irrésistible, le changement climatique est devenu « un moteur de migration », contraignant des individus, des familles et même des communautés entières à chercher des endroits plus viables. Pour être plus complet, il y a lieu de dire que les migrations climatiques internes au sein d'une même région sont déjà une réalité. De fait, ces « migrants climatiques » s'ajouteraient aux millions de personnes déjà déplacées pour des raisons politiques, économiques ou sociales.
Les auteurs du rapport ont mené trois études de cas, dont une sur l'Éthiopie, un pays dont la population pourrait croître de 85 % d'ici à 2050, et les migrations augmenter en raison de la baisse des récoltes. Une autre étude a été conduite sur le Bangladesh où les « migrants climatiques » risquent d'être plus nombreux que tous les autres types de déplacés internes en 2050. La dernière étude se focalise sur le Mexique où les migrations à partir des régions vulnérables au changement climatique vers les zones urbaines devraient s'accentuer.
De la nécessité d'investir dans la lutte contre le réchauffement
Pour autant, on peut éviter que ces déplacements de populations liés au changement climatique ne dégénèrent en crise humanitaire et ne menacent le développement de certains pays, estime l'institution basée à Washington. Les chercheurs avancent que leur nombre pourrait ainsi être réduit jusqu'à 80 %, si les politiques agissaient « sur plusieurs fronts » en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, en intégrant ces déplacements de populations dans les plans de développement ou en investissant pour mieux comprendre les processus de migration climatique interne.
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Des réfugiés climatiques en Somalie, en juillet 2011. (© Roberto Schmidt/AFP)