Primature : Matata, Minaku, Boshab, Kiakwama, Mukoko, Lwanga de plus en plus cités

A quand la nomination du prochain Premier ministre ? Cette semaine ou la semaine prochaine ? La question demeure posée. Voilà le suspense qui a succédé à celui observé, il y a peu, autour du discours du chef de l’Etat devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès au Palais du peuple. Pour la direction du gouvernement dit de cohésion nationale, les jeux sont toujours ouverts et la kyrielle des « primaturables » attend d’être fixée par l’ordonnance du président de la République. Au moins six noms sont cités et tous ne sont pas des membres de la Majorité présidentielle. Car, l’Opposition politique tente aussi de tirer son épingle du jeu au gré des enjeux en présence.

Une chose est, en tout cas, sûre. Le choix du Premier ministre dépend du pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat parce qu’on ne se trouve dans le cas d’un Gouvernement d’union nationale où le candidat chef du Gouvernement provient de l’Opposition. Mais, pour le cas d’espèce, il s’agit d’un Gouvernement de large ouverture dénommé « Gouvernement de cohésion nationale ». Dès lors, qu’il s’agisse d’un Premier ministre issu de l’Opposition politique ou de la Majorité présidentielle,  c’est à Joseph Kabila qu’il revient d’opérer le choix conformément à sa vision à travers les concertations nationales. Déjà, plusieurs personnalités à la Primature.

Six noms circulent

A en croire des informations en notre possession, six personnalités politiques sont citées pour la Primature. Il s’agit d’abord du Premier ministre sortant Augustin Matata Ponyo Mapon. Fort des résultats obtenus en un an et quelques mois, Matata Ponyo figure parmi les « primaturables ». On cite également Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale et co-président du Présidium des concertations nationales. Car, « Aubin » est aussi secrétaire général et donc le patron de la Majorité présidentielle qui détient d’ailleurs la majorité de sièges au sein de la chambre basse du Parlement.

Vient ensuite le professeur Evariste Boshab, secrétaire général du parti présidentiel, le PPRD. En fait, c’est lui qui était le plus attendu au terme des résultats des législatives de 2011. Annoncé pour la Primature au départ, surtout pour la composition d’un Gouvernement d’union nationale, l’opposant Léon Kengo wa Dondo, président du Sénat et co-président du Présidium des concertations nationales, ne semble plus du tout partant. Mais, la politique réserve parfois des surprises. Du côté de l’Opposition politique toujours, il y a un nom qui se démarque : Gilbert Kiakwama kia Kiziki. Président d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, ce député national, plusieurs fois ministre, figure sur la liste.

En dehors de ce quatuor, deux autres noms sont tout aussi cités. Il s’agit du vice-premier ministre sortant en charge du Budget, Daniel Mukoko Samba. Ancien directeur de cabinet adjoint du Premier ministre Adolphe Muzito, ce professeur d’université battant pavillon Palu, qui maîtrise tout aussi le bréviaire du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, a vite été découvert pour faire partie du Gouvernement Matata. On parle également de Faustin Lwanga, un membre du secrétariat technique des concertations nationales. Le député national Henri-Thomas Lokondo, sénateur honoraire et ancien vice-ministre à la Coopération internationale, ferait également partie de la cavalerie.

Débat autour  de l’appartenance politique du prochain Premier ministre

Au-delà de noms cités pour la Primature, on assiste actuellement à un débat autour de l’appartenance politique du futur Premier ministre. A la Majorité présidentielle, on semble déjà tout verrouiller pour que le prochain chef du Gouvernement demeure un fils-maison au nom de la majorité des sièges à l’Assemblée nationale et conformément à la Constitution de la République. Alors que, dans les rangs de l’Opposition politique, on tente d’inverser les choses au nom de la cohésion nationale. Le Premier ministre, indique-t-on, devrait provenir du camp des opposants. Mais, à en croire certains observateurs, le poste de Premier ministre ne pourrait revenir à l’Opposition qu’en cas de Gouvernement d’union nationale. Ce qui ne serait pas le cas actuellement.