Provinces
Dans l'Est de la RDC, une organisation de la société civile tente depuis deux ans de plaider la cause d'une communauté expulsée. Depuis deux ans, les habitants de Mbobero voient la garde républicaine détruire leurs villages.
Selon la NDSCI, au moins 317 maisons ont été détruites et un hôpital, le seul à faire de la chirurgie cérébrale. Même l'école aurait été annexée par celui qu'elle appelle le « citoyen Joseph Kabila ». Le chef de l'Etat n'aurait acheté que 200 hectares quand il en aurait annexé 600, mettant à la rue quelque 2 500 personnes depuis 2016, sans compensation. Ce sont plusieurs de ces habitants qui témoignent aujourd'hui dans un documentaire réalisé par la NDSCI. Il s'intitule : « Mbobero, la raison du plus fort est toujours la meilleure ».
« J’y ai construit ma maison. C’est une histoire de souvenirs. C’est aussi une histoire de douleurs », explique un habitant.
C'est d’abord une histoire portée par les expropriés de Mbobero eux-mêmes, médecins, instituteur, paysans, bonne sœur… Tous racontent l'effroi de voir un jour la garde républicaine démolir sa maison, son village pour le compte du chef de l'Etat.
« C’est aussi de graves violations des droits de l’homme que nous avons subies, estime une victime des démolitions. Comme vous avez acheté chez les autres, achetez aussi chez nous. Nous sommes prêts à partir, pourvu que vous achetiez. »
« On s’était posé la question : où on en était l’urgence d’en arriver à ça ? Entre 2016 et 2018, aujourd’hui, il n’y a rien », constate un médecin.
C'est aussi l'histoire d'une organisation de la société civile et d'avocats congolais qui depuis deux ans essaient d'obtenir réparation pour les quelques 2 500 habitants de Mbobero et un soutien de la communauté internationale alors que ces déplacés sont aujourd'hui démunis.
« Vous voyez ici, nous avons l’acte de vente, explique Jean-Chrysostome Kijana, le président de la NDSCI. Curieusement, aujourd’hui, nous sommes très très surpris que la concession du citoyen Kabila ne cesse de s’agrandir du jour au lendemain. De 200 hectares, nous sommes aujourd’hui à plus de 600 hectares ».
Aujourd'hui, selon la Nouvelle dynamique de la société civile, sept personnes, dont le président de la NDSCI, le réalisateur du documentaire et des protagonistes, sont menacées. Certains vivent même dans la clandestinité.
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