Politique
« Mes très chers compatriotes. Après une décennie d’absence, je suis en route vers la terre de mes ancêtres, ma patrie la République démocratique du Congo. Je me réjouis d’avance de vous y retrouver ce mercredi 1er août 2018 », avait twitté l’ancien chef de la rébellion du Mouvement de libération du Congo lorsqu'il embarquait la nuit à Bruxelles. Il a été acquitté début juin des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pour lesquelles il était provisoirement retenu pendant 10 ans au centre de détention de la Cour pénale internationale, il est candidat président de la République.
Jean-Pierre Bemba, qui a assumé les fonctions de vice-président de la République entre 2003 et 2006, a annoncé à sa sortie de prison son ambition de se porter candidat à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018 mais s’est dit prêt à soutenir une candidature commune de l’opposition autre que la sienne. En 2006, il avait échoué avec 42 % au même scrutin face au président actuel, Joseph Kabila.
Mercredi matin à Kinshasa, un dispositif de la police anti-émeute était déployé dans plusieurs carrefours et endroits stratégiques pour encadrer ses partisans qui devraient être nombreux à aller l’accueillir.
Subornation des témoins, controverse
A l’annonce du retour de Jean-Pierre Bemba à Kinshasa, une controverse est née sur son éligibilité. Si l’ancien chef rebelle a été acquitté des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité par la justice internationale, il a en revanche été définitivement condamné dans une autre affaire dite de « subornation des témoins ». Affaire dont il attend d’être fixé sur sa peine.
Mardi, à la veille du retour annoncé de Jean-Pierre Bemba à Kinshasa, Raphaël Nyabirungu Mwene Songa, professeur émérite et doyen honoraire à la faculté de Droit de l’université de Kinshasa a estimé en conférence de presse que la condamnation de Bemba pour subornation des témoins le rendait inéligible.
« Les atteintes à l’administration de la justice, sous forme de subornation des témoins, constitue une entrave à la justice et une forme de corruption. Il revient aux institutions, comme aux individus d’en tirer toutes les conséquences », a déclaré le professeur émérite.
Raphaël Nyabirungu a appelé les autorités congolaises à tirer les conséquences de la condamnation de M. Bemba, la loi électorale congolaise ayant proclamé comme inéligible toute personne condamnée pour corruption.
Ce point de vue, déjà soutenu par le mouvement citoyen NOGEC et la Majorité présidentielle, n’est pas partagé par l’ensemble de spécialistes de droit. C’est le cas du constitutionaliste Jacques Djoli, lui-meme cadre du MLC, le parti de Jean-Pierre Bemba,
Jacques Djoli estime que le professeur Nyabirungu ne peut pas se substituer au législateur.
« Il y a un jugement qui a condamné Bemba pour subornation des témoins et non pour corruption. Ce n’est pas à un doctrinaire, même émérite, de changer ce qui a été dit dans un jugement définitif », a-t-il déclaré.
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Jean-Pierre Bemba embarquant pour Kinshasa (© DR/Twitter)